Les meuniers entrent en rébellion
Les Assises de l'entreprise du Conseil national du patronat (CNP) se tiendront les 27 et 28 juin à Dakar. Hier, au cours d'une conférence de presse organisée à cet effet, l'Association des meuniers industriels du Sénégal (Amis) a déclaré qu'elle va suspendre la production et les ventes de la farine.
Hier, à l'occasion d'une conférence de presse organisée dans le cadre des Assises de l'entreprise du Conseil national du patronat, l'Association des meuniers industriels du Sénégal (Amis) a informé qu'elle va stopper la production et la vente de la farine boulangère.
En effet, a-t-elle souligné, elle n'a eu aucune garantie ni échange écrit confirmé sur comment la baisse de 4 000 F CFA par le sac sera financée.
D'après Frank Bavard, un des membres de l'Amis, ils ont eu une information verbale de l'abandon des droits de douane et de la TVA. Mais, a-t-il souligné, "nous avons besoin de savoir un peu comment seront considérés les différents stocks de blé et de farine que nous avons dans nos usines. Parce que, dit-il, tous ces derniers ont déjà payé leurs droits de douane. C'est comme si, a-t-il insisté, nous sommes surnommés à subventionner nous-mêmes directement le prix du pain".
Dans la même veine, M. Bavard a indiqué que la marge actuelle des meuniers est très basse.
En effet, il dit espérer que l'État fera une proposition écrite qui permettra de gérer cette situation un peu floue.
Prenant part à la rencontre, le président du Syndicat des professionnels des industriels du Sénégal, Ousmane Mbaye, a souligné que le seul problème avec la baisse du prix du ciment, c'est la communication qui a été faite par l'État, dix jours avant, et que le Conseil national de la consommation ne s'est pas immédiatement tenu. "Nous attendons toujours le décret et l'arrêté ministériel fixant le nouveau prix. Entretemps, il y a eu une perturbation du marché, car quand l'État annonce une baisse de prix d'un produit, ce que le consommateur fait, il n'achète plus. Depuis dix jours, nous sommes en mévente, nous ne vendons plus, parce que tout le monde s'attend à cette baisse", a-t-il déploré, avant d'espérer la sortie très prochaine de l'arrêté ministériel et du décret. Ce, dit-il, pour que les consommateurs puissent acheter au nouveau prix.
Mais, a-t-il renseigné, pour le moment, personne ne peut vendre à ce prix tant que l'arrêté ministériel et le décret qui fixe la baisse des prix ne sont pas sortis.
5 000 participants attendus aux assises de l’entreprise
Pour sa part, le président du Conseil national du patronat (CNP) a souligné que 2024 est une année particulière marquée par l’élection du nouveau président de la République. Donc un nouveau contexte avec de nouveaux enjeux et défis. Et c’est pourquoi, dit-il, "nous avons décidé d’innover en ayant comme thème majeur de nos Assises de l’entreprise 2024 'Le partenariat public-privé et le contenu local', pour permettre aux investisseurs de recueillir la vision et les priorités du gouvernement pour le renforcement du partenariat public-privé, l’accroissement de flux d’investissements national, l’attractivité de la destination Sénégal, la création d’emplois décents et durables".
En effet, a-t-il expliqué, l’édition 2024 de leurs Assises de l’entreprise va enregistrer la présence de plus de 5 000 participants, notamment des chefs d’entreprise du Sénégal et de l’étranger, des représentants de notre administration publique, des partenaires techniques et financiers, des syndicats de travailleurs et de la société civile ainsi que de la jeunesse sénégalaise.
FATIMA ZAHRA DIALLO