Le préfet annonce de nouvelles mesures de surveillance
Les vacances scolaires aidant, les plages sont prises d’assaut par des centaines de jeunes pour se détendre. Pour prendre les devants, le préfet de Saint-Louis a présidé, hier, un comité départemental de développement sur les préparatifs des activités de vacances. Réunion à laquelle beaucoup de problèmes ont été soulevés, dont les nombreux cas de noyade et le faible nombre de maîtres-nageurs dans les lieux de baignade.
L’été s’installe et la température monte dans la capitale du Nord. Pour les jeunes, tous les moyens sont bons pour se rafraîchir, en cette période caniculaire. Une fréquentation des plages qui n’est pas sans danger avec les multiples cas de noyade enregistrés à Saint-Louis.
Ainsi, pour prévenir le danger et limiter les dégâts dans les lieux de baignade, le préfet Diadia Dia a réuni tous les services et les acteurs concernés autour de la question des préparatifs des activités de vacances. Rencontre au cours de laquelle il a été publié les bilans macabres de cas de noyade de 2021 à 2024. “La présentation du commandant des sapeurs-pompiers de Saint-Louis sur les cas de noyade est alarmante et mérite une attention particulière. Il a signalé qu'en 2021, nous avons enregistré 26 décès. En 2022, c'est un nombre de 36 morts qui a été recensé, tandis qu’en 2023, 54 personnes sont mortes par noyade. Depuis le début de l'année à juin 2024, soit une durée de six mois, nous sommes à 10 décès. Une situation déplorable qui nous a poussés à nous réunir avec les parties prenantes et de voir les mesures à prendre pour réduire les cas de noyade au niveau de nos plages”, a déclaré Diadia Dia.
C'est dans ce cadre que différents acteurs de divers secteurs ont été mobilisés pour dégager des pistes de solution. Pour le préfet, la courbe des décès par noyade est ascendante ces trois dernières années. Donc, il est nécessaire d’intervenir pour inverser la tendance au niveau des plages. “Nous avons pris la responsabilité d’engager la contribution des parties prenantes, notamment des forces de sécurité et de défense chargées de surveiller les plages. Nous avons aussi décidé de circonscrire les baignades dans des zones qui seront considérées comme étant des zones surveillées par la police, la gendarmerie et les maîtres-nageurs”, a soutenu M. Dia.
La plage de l'Hydrobase sera délimitée et la sécurité renforcée
La rencontre a été aussi une tribune pour dénoncer le nombre insignifiant de maîtres-nageurs dans les lieux de baignade de Saint-Louis et la longueur du littoral à surveiller. Pour l'autorité préfectorale, il faut augmenter l'effectif et impliquer davantage la collectivité locale. “Au niveau de la commune de Saint-Louis, nous avons en tout 30 maîtres-nageurs. C'est un nombre qui ne suffit pas, dans la mesure où nous avons un littoral très intéressant. Rien que la plage de l’Hydrobase s’échelonne sur des kilomètres. Il est donc difficile de surveiller tout le long de la plage sans un bon effectif. Mais ce qu'il y a lieu de noter, c'est que le nombre de maîtres-nageurs disponibles est insuffisant. C'est pourquoi nous demandons à la mairie de Saint-Louis de faire un effort en matière de recrutement de maîtres-nageurs, afin d'améliorer le système de surveillance de la plage”, a signalé le préfet de Saint-Louis.
En attendant, les techniciens et les forces de sécurité et de défense ont proposé la délimitation de la plage. “Il y a lieu de noter que chaque année, nous constatons de regrettables cas de noyade. Raison pour laquelle nous avons décidé de délimiter la plage de l'Hydrobase. Il y aura désormais une zone qui sera considérée comme étant la zone surveillée afin de réduire les cas de noyade”, a-t-il ajouté.
L’occasion a été également saisie par la Ligue régionale de natation et son président pour inviter les autorités municipales à accompagner les maîtres-nageurs.
IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)