Publié le 27 Jul 2024 - 23:19
LANCEMENT DE LA RÉSIDENCE KARIBU

Y en a marre offre ‘’l’eldorado’’ aux exilés africains

 

Initié par le mouvement Y en a marre, Karibu est une cité sécurisée d'accueil, de protection et d'apprentissage pour les exilés africains. La phase pilote a été lancée ce vendredi.  

 

Le centre d'hébergement et d'accueil Karibu, littéralement ‘’bienvenue’’ en swahili, est comme qui dirait un nouvel eldorado pour les défenseurs des droits fondamentaux africains. “Malheureusement, un peu partout en Afrique, des pratiques d'une autre époque subsistent encore. Les défenseurs des droits humains, de la démocratie, les lanceurs d'alerte, les activistes sont persécutés au Mali, en Guinée, en Mauritanie, etc. Et il arrive que ces derniers cherchent un lieu de refuge. Cette préoccupation centrale motive la mise en place d'une telle structure. Au sein de cet espace, les militants, activistes africains issus des diasporas ou d'autres continents et toute autre personne ayant trait avec la défense des acquis démocratiques seront les bienvenus. Sans oublier que les artistes engagés pourront aussi venir vers nous”, argumente le coordonnateur du mouvement Y en a marre Alioune Sané.

Au-delà de l'accueil et de son caractère sécuritaire, Karibu se voudrait un endroit d'épanouissement. Monsieur Sané l'explique comme suit : “Karibu, c'est aussi l'animation au sein de la cité, un espace dédié à l'apprentissage, la capacitation, l'échange et le partage d'expériences pour des militants défenseurs des droits fondamentaux et des acquis démocratiques issus du monde. Cette initiative est également pour la promotion et le soutien à la mobilité citoyenne.”

Mais la pertinence d'un tel centre est aussi à trouver dans le commentaire d'un militant guinéen contraint à l'exil qui est venu assister au lancement. Répondant au nom d’Alpha Bayo, il a décrit de façon brève la situation dans ce pays voisin. “Je suis activement recherché par les services de renseignement guinéens. Chez nous, les médias n'arrêtent pas de mettre la clé sous la porte, car nous avons un État policier. Les militaires ont pris goût au pouvoir. Sans omettre le fait que les acteurs politiques principaux comme Cellou Dalein Diallo sont contraints à l'exil”.

Un des coordonnateurs du projet, Abdou Khafor Kandji, a donné des aspects un peu plus techniques de ce projet. “Karibu, c'est un vieux projet de Y en a marre qui se réalise à travers son label Tabax Ëlëk, lui-même issu du concept Nouveau type de Sénégalais, NTS. La résidence Kabiru, pour cette phase pilote qui va durer deux ans, peut accueillir 10 personnes. C'est un cadre convivial qui procure d'abord hospitalité et sécurité à tous ceux qui viendront vers lui. Karibu est aussi composée de nombreuses activités. Les pensionnaires peuvent accéder à des formations relatives aux arts et cultures urbaines, la paix et la solidarité”.

Dans sa communication, M. Kandji a tenu à faire savoir qu'une seconde phase peut être envisagée, si ce premier test s'avère concluant. “Vous n'êtes pas sans savoir que c'est là une étape pilote, Karibu 1. Si les objectifs escomptés sont atteints d'ici 24 mois, d'autres centres Kabiru verront le jour. Avec nos partenaires, nous irons peut-être loin de Dakar pour bâtir quelque chose d'encore plus grand, susceptible d'accueillir beaucoup plus de militants-activistes”.  

Mamadou DIOP

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