Une sous station de 30 KV a été inaugurée hier par le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop. D’un coût global de plus de cinq milliards de francs CFA, elle permettra aux populations de bénéficier de l’électricité en permanence dans la région de Saint-Louis. Grâce à la coopération allemande, les coupures d’électricité seront drastiquement réduites dans cette partie du pays.

La réalisation de la sous station de 30 KV aura un apport considérable dans la fourniture et la disponibilité de l’électricité dans la vieille ville de Saint-Louis. Pour le ministre de l'Energie, plusieurs milliers de   ménages vont enfin bénéficier de l’électricité en continu. « Cette réalisation est capitale pour la ville de Saint-Louis. Il s’agit de passer de 6,6 KV à 30 KV, de l’extension des réseaux HTA et BT, la restructuration des réseaux vétustes et l’installation de compteurs intelligents et à prépaiement pour optimiser la gestion de la consommation électrique et lutter contre la perte non technique.  Elle va nettement améliorer la continuité du service électrique avec une meilleure répartition de l’énergie, une réduction des interruptions intempestives dans les quartiers de la Langue de Barbarie en proie à des coupures fréquentes d’électricité », a déclaré le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines Birame Souleye Diop. Avant d’exhorter les populations à s’approprier de l’infrastructure pour en tirer le maximum de profits.

« La station que nous venons d’inaugurer, participe à l’amélioration de la fourniture d’électricité dans la zone. Avec 66 postes de distributions à travers Saint-Louis, nous sommes en train de poser des actes résolus dans ce sens », a signalé le ministre.  Rappelant qu’avec la sous station de Saint-Louis va bénéficier désormais de 66 nouveaux postes de distribution, de 1,5 km de câbles sous-marins reliant la ville à la Langue de barbarie, de 40 km de lignes aériennes remplacées par des câbles souterrains. D’ailleurs, pour le ministre Birame Souleye Diop, la construction de la station 30KV dans la capitale du Nord est l’achèvement d’un projet ambitieux de restructuration et d’extension du réseau qui va transformer la dynamique énergétique de Saint-Louis. La nouvelle sous-station de 30KV, a -t-il poursuivi, est une infrastructure cruciale dans la transformation et la régulation de l’énergie électrique.

Il faut signaler que la construction de cette centrale station entre dans le cadre du projet « Efficacité énergétique et accès à l’énergie ». Il concerne neuf villes sur le territoire national dont Thiès, Mbour, Tivaouane, Saint-Louis, Touba, Kaolack, Fatick et Ziguinchor pour un financement de 24 milliards de francs CFA.  Ainsi, près de 100 mille ménages seront ainsi raccordés au réseau.

Les acteurs communautaires étalent leurs préoccupations

Le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines a également profité de sa tournée dans la zone Nord pour rencontrer les acteurs communautaires de Saint-Louis.  Un forum qui lui a permis de recueillir les nombreuses doléances des acteurs.  Des préoccupations dont l’essentiel tournent autour de l’exploitation du gaz à Saint-Louis et ses conséquences sur la pêche.  A en croire le secrétaire général des pêcheurs artisanaux du Sénégal, le secteur de la pêche à Saint-Louis se tue à petit feu. « Depuis l’installation de la plateforme gazière à Diattara, les pêcheurs de la Langue de barbarie sont réduits à néant et n’ont plus de moyens. Pour subvenir à leurs besoins. Nous ne sommes pas convaincus par les résultats de l’étude d’impact social et environnemental du projet. On leur interdit de pêcher dans la zone qui était la plus poissonneuse de Saint-Louis sans aucune autre alternative pour vivre.  Une injustice que les pêcheurs de Guet Ndar vivent au quotidien et qui nécessite des solutions durables et définitives », a martelé Moustapha Dieng.

Les compagnies n’ont été pas épargnés par les acteurs communautaires. Pour le représentant de l’Unapas/ Saint-Louis, les entreprises exploitantes du gaz, se soucient peu de l’avenir du secteur de la pêche avec qui elles partagent la mer. « Nous sommes privés de notre gagne-pain. Nous n’avons pas le droit d’exercer à un kilomètre à la ronde. Pourtant, notre activité n’a aucun incident sur ce qu’ils font, surtout dans la zone de Diattara. Les pêcheurs sont fatigués et attendent des réponses concrètes.  Pire, elles n’ont respecté sérieusement aucun de leurs engagements envers les populations impactées », a déclaré M. Seck.

Kosmos Energy et BP prévoient de mettre en place des récifs pour les pêcheurs

Pour Mamadou Mar Faye, manager à Kosmos Energy Sénégal, le forum est venu à son heure et s'inscrit dans la continuité des échanges avec les communautés. « En présence du ministre et des services techniques, nous avons eu des discussions tripartites de façon beaucoup plus étendue et de façon beaucoup plus approfondie. Ce forum nous a permis d'entamer des échanges qui vont être bénéfiques pour l'ensemble des parties prenantes. Pour ce travail il y a des aspects techniques qui parfois de l'extérieur ne sont pas souvent compris. Raison pour laquelle, nous allons mieux expliquer’’, a signalé M. Faye.  

Avant de rassurer les acteurs sur les alternatives qui seront mises en place par BP tout en évitant les erreurs du passé. « Ce travail-là nécessitait que BP parte de l'expérience que nous avions eue et éviter les erreurs du passé. De ce fait, ils ont fait une étude approfondie avec un cabinet attesté et ont dépassé cette phase.  Aujourd'hui, on a sélectionné celui qui va mettre en œuvre ces récifs. Mieux, nous sommes en train de discuter avec BP avec l’implication des populations dans le processus. Nous pensons que d'ici un an au plus tard, les récifs seront en place et auront les impacts attendus », a informé Mamadou Faye.

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT LOUIS