Les voleuses investissent le marché Hlm
Des visiteuses assez particulières envahissent le célèbre marché dakarois des Hlm. En plus de faire face à la rareté des clients, les commerçants sont confrontés à la présence de voleuses qui les dépossèdent sans scrupule de leurs marchandises.
A quelques jours de la fête de l’Aïd El Kébir, le marché Hlm, comme d’habitude, est bien approvisionné en tissus de toutes les couleurs et de qualités différentes. Mais, les clients font défaut. Ce que déplorent la plupart des marchands de tissus, de chaussures et d’articles de beauté trouvés audit marché. Toutefois, même si les acheteurs se font rares, le marché est envahi par une foule. Difficile d’y circuler correctement par ces temps qui courent. C’est le rush. Moment choisi par les voleurs pour s’adonner à leur activité préférée. Et personne n’est épargné par les mains baladeuses de ces adeptes du gain facile. Les commerçants et clients en font souvent les frais. Mais, la nouveauté cette année, c’est la présence massive de voleuses.
Jeunes filles ou femmes mûres, ces dernières usent de toutes les ruses pour arriver à leur fin. Malgré la justice populaire qui les guette si elles sont démasquées, elles s’adonnent à volonté à leur «boulot occasionnel». Profitant de l’euphorie générale qui règne sur le marché en cette période, elles soutirent les portefeuilles des clients et emportent les tissus des commerçants distraits. «Les vols sont plus fréquents pendant cette période. A chaque fois, ces femmes dépourvues de dignité, nous prennent nos marchandises», révèle Souleymane Dione, un commerçant installé au Centre commercial Elisabeth Diouf. «Je me suis fait voler un coupon de tissus de 30 mètres ce samedi. C’est au moment de ranger mes bagages pour rentrer que je l’ai constaté», dit-il.
Plus chanceux que son voisin, Amadou Diagne a pu intercepter sa voleuse au moment où elle allait se retirer avec ses deux paires de chaussures. «Elle a profité de l’engouement des clients devant mon étal pour tenter de s’éclipser avec mes chaussures», témoigne-t-il. Selon le marchand, la voleuse doit son salut aux agents de sécurité qui l’ont sauvée de la foule qui envisageait de la lyncher. Vendeuse d’articles pour femmes, Ouley Thiam se dit attristée par le comportement de ses sœurs. «Chaque année, elles se livrent à ce genre d’actes qui n’honorent guère la gent féminine», se désole-t-elle. Plus grave, poursuit-elle, «dès fois, elles se font accompagner par leurs enfants. C’est sous leurs yeux qu’elles accomplissent leur sale besogne».
La semaine dernière, Ouley Thiam dit avoir attrapé, devant son étal, une dame qui portait, à califourchon, son bébé. «Elle a profité d’un moment d’inattention pour prendre un paquet de bijoux et le mettre sous le pagne avec lequel elle tenait son enfant. N’eût été la vigilance de mon voisin, elle allait emporter mes produits». La vendeuse soutient être intervenue pour qu’elle ne soit pas livrée à la police. «Ses pleurs et celui de son bébé m’ont fendu le cœur. Elle me suppliait de ne pas l’amener à la police, soutenant qu’elle volait pour nourrir sa progéniture», ajoute Ouley.
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