Publié le 4 Feb 2025 - 20:37
TENTATIVE D’ESCROQUERIE PORTANT SUR 10 MILLIONS DE FRANCS CFA

Issa Sow face à la justice, le procureur au cœur des débats

 

Le tribunal de grande instance de Dakar a été le théâtre d’une audience mouvementée,  à cause d’une affaire de tentative d’escroquerie portant sur 10 millions de francs CFA. Issa Sow, un administrateur de société de 56 ans, domicilié à Amitié et père de trois enfants, est accusé d’avoir tenté d’extorquer cette somme à Mohamed Bakara Diallo alias ‘’Mo Gates’’. À la barre, le prévenu affirme connaître le procureur de la République I. Ndiaye depuis plus de 20 ans.

 

Attrait à la barre du tribunal de grande instance de Dakar pour tentative d’escroquerie, Issa Sow, dès sa prise de parole pour sa défense, a juré n’avoir jamais contacté le plaignant Mohamed Bakara Diallo.  Avec fermeté, il a déclaré que c’est ce dernier qui l’a contacté. C’est trois jours après son entretien téléphonique avec la partie civile qu’il a été arrêté.

Selon lui, c’est Libasse, un tiers, qui aurait remis son numéro à Diallo. Issa Sow a également affirmé connaître le procureur de la République I. Ndoye, depuis plus de 20 ans. "Pape Mbaye est mon neveu. Je connais bien le procureur", a-t-il ajouté, cherchant à établir une relation de confiance avec la justice.

Mohamed Bakara Diallo alias ‘’Mo Gates’’, la partie civile, a raconté une version bien différente. Selon lui, Issa Sow l’a appelé pour lui annoncer qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre lui. "Issa m’a dit qu’il travaillait pour le procureur et qu’il pouvait tout faire pour empêcher mon arrestation. Il m’a demandé 10 millions de francs CFA pour régler l’affaire", a-t-il expliqué.

Méfiant, Mohamed Diallo s’est rendu directement chez le procureur Ibrahima Ndoye qui lui a assuré qu’aucun mandat d’arrêt n’avait été émis contre lui. "J’ai appelé Issa devant le procureur et il a répété ses déclarations. C’est ainsi qu’il a été interpellé", a-t-il ajouté.

Le procureur au cœur des débats

Le procureur I. Ndoye est devenu un élément central de cette affaire. Issa Sow a tenté de minimiser son implication, affirmant que le procureur n’avait pas bien entendu ses propos. "C’est le procureur qui n’a pas entendu ce que j’ai dit", a-t-il déclaré.

Cependant, le procureur a rappelé qu’Issa Sow avait reconnu les faits devant lui lors de l’enquête. "Il a fait croire à la partie civile que son arrestation était imminente et a demandé 10 millions pour l’empêcher. Cela porte atteinte à l’image de la justice", a-t-il souligné.

Le procureur a également déploré que les droits de la partie civile n’aient pas été pleinement respectés. "On aurait dû permettre à la partie civile de constituer un avocat en renvoyant l’affaire. Ses droits devaient être respectés au même titre que ceux du prévenu, qui a constitué trois avocats", a-t-il déclaré.

 La défense dénonce un "lynchage" et des irrégularités

Les avocats d’Issa Sow ont vivement critiqué la procédure, dénonçant un "lynchage" et des irrégularités. Maitre Gaye, l’un de ses défenseurs, a affirmé que son client n’avait jamais reconnu les faits. "Jamais, dans le procès-verbal, vous n’avez vu le prévenu reconnaître les faits. Il a été contraint de le faire lors d’une réunion du parquet, sous la menace d’une instruction", a-t-il déclaré. Maitre Omar Faty a, quant à lui, souligné l’absence de preuves solides contre son client. "La partie civile n’a fourni aucun élément concret permettant une condamnation", a-t-il insisté.

La défense a également attaqué la crédibilité de la partie civile, affirmant que Mohamed Diallo avait lui-même un passé trouble. "Il a escroqué plusieurs personnes aux États-Unis. Nous avons des dossiers contre lui", a déclaré Me Gaye, cherchant à retourner l’accusation.

Le juge fixe le délibéré au 10 février

Après des débats houleux, le juge a fixé le délibéré au 10 février. En attendant, Issa Sow reste en détention, le parquet ayant rejeté sa demande de liberté provisoire, en raison du "trouble à l’ordre public" et du "défaut de garantie de représentation en justice".

MAGUETTE NDAO

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