Vinícius Junior a-t-il raison de rentrer dans le jeu des provocations ?
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Une question, deux points de vue : aujourd'hui, Théo Juvenet et Adel Bentaha s'écharpent sur le cas Vinicius Junior. Le Brésilien, adepte des polémiques après chaque match, a-t-il raison de répondre aux multiples provocations, comme celle des supporters de Manchester City cette semaine en Ligue des champions. Jugeote, mauvaise foi, méchanceté et arguments bien pesés, tous les coups sont permis.
Non, Vinícius doit se concentrer sur le terrain !
Théo Juvenet
Élu homme du match ce mardi soir à City, Vinícius aurait pu rester dans l’humilité et l’ombre qui caractérise si bien le (double) passeur qu’il a été pour offrir la victoire au Real, plutôt que de défrayer la chronique à propos d’une banderole au message lui-même ambigu. « Je l’ai vu, mais chaque fois que les supporters adverses font quelque chose, cela me donne plus de force pour jouer un grand match et c’est ce que j’ai fait ici, expliquait le Brésilien. Ils connaissent notre histoire, tout ce que nous faisons dans cette compétition. » Vinícius aurait pu s’arrêter là, mais l’attaquant madrilène est toujours obligé d’en rajouter, encore et encore.
C’est tout le problème du joueur qu’il est devenu ces dernières années : un garçon capable d’être étincelant sur le terrain, puis de gâcher cette belle impression avec un comportement agaçant à souhait. Il n’a ainsi pas pu s’empêcher d’évoquer le dérèglement climatique de la ville de Manchester provoqué par les multiples cyclones merengues. Pourquoi perdre du temps dans ces joutes verbales inutiles ? Pourquoi toujours chercher à se payer ses adversaires ? À les faire dégoupiller, enrager.
D’autant plus que réagir à l’affront d’un adversaire que l’on vient de battre chez lui en ayant la quasi-certitude de passer au retour, et qui détient 14 C1 de moins que toi, c’est au fond se mettre (inutilement) à son niveau. Ce Real Madrid-là n’en a vraiment pas besoin. Mais Vini aime trop ça, et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Son arrogance plaît à ses partisans, mais ne fait que renforcer l’avis de ses détracteurs, scandalisés à chaque fois qu’il use de ses talents théâtraux à chaque semelle reçue sur son côté gauche qu’il chérit tant et à chaque contestation arbitrale. Sans quoi il serait sans doute le footballeur le plus aimé de la planète foot. Sans quoi il aurait, indubitablement, remporté le Ballon d’or 2024. Et sans quoi Rodri n’aurait jamais sorti son Alcatel pour immortaliser cette banderole sans grand intérêt.
Oui, Vinícius fait du bien au foot aseptisé !
Adel Bentaha
On peut dire ce que l’on veut de Vinícius José Paixão de Oliveira Júnior. Il est parfois insupportable, se comporte comme un collégien descolarisé et aurait très bien pu avoir sa place dans « Pascal, o irmão mailhor », programme phare du NRJ12 auriverde. Mais Vinícius Júnior a choisi d’être un footballeur, plutôt très bon. Mieux, il a choisi d’avoir de la gueule, voire de la personnalité. Ce qui ne plaît visiblement pas aux pisses-froid.
Pour cette secte, dont Théo Juvenet est visiblement fidèle, le Brésilien devrait en effet la fermer et se contenter d’accélérer dans son couloir gauche, sans réagir aux milles et unes attaques dont il est la cible – sur ou en dehors des terrains. Dernier épisode en date : Manchester City. Chambré par les supporters skyblues et leur tifo factice, Vini a ainsi eu l’outrecuidance de répondre (« Leur tifo ? Je l’ai vu, mais chaque fois que les supporters adverses font quelque chose, cela me donne plus de force pour jouer un grand match, et c’est ce que j’ai fait ici. C’est la cinquième fois que nous venons ici et il fait toujours très froid quand on repart. ») Un choc pour beaucoup de rageux donc, ulcérés de voir ce brillant ailier de 24 ans balancer ouvertement ce qu’il pense.
Vinícius aurait-il dû laisser passer cette insulte anglaise ? Assurément pas. Aurait-il dû laisser Rodri prendre en photo cet affront international ? Jamais. Ce qu’il faut surtout comprendre, c’est que le football actuel manque cruellement de Vinícius. De boudeurs, de divas, de trashtalkers (yo, l’Amérique), de casseurs de gueule tout simplement. À la place, la masse contente de yaourts natures, formatés dès le centre de formation, sans vécu, ni charisme. Alors pour le bien du sport roi, mesdames et messieurs « les gens chiants » laissez les joueurs balancer de la punchline et enfoncer leur adversaires, ou allez regarder de la pelote basque. Quant à Théo : il est supporter de l’ASSE, la vie lui a donc fait suffisamment de mal.
Sofoot