Publié le 24 Feb 2025 - 12:00

ENTRÉE ET SORTIE DE L'HISTOIRE

 

Qui se souvient du jeudi 26 juillet 2007, au Sénégal, à Dakar ?

Ce jour, un hôte de la République du Sénégal, de surcroît en visite d'État, délivrait une allocution à l'université Cheikh Anta DIOP de Dakar.

Un véritable discours à la Nation sénégalaise, à l'Afrique et au monde, dans le temple le plus illustre de l'intelligence du Sénégal, en présence de tout ce que la République compte de " personnes importantes ", d'universitaires couronnés et d'étudiants.

Une phrase a fait le tour du monde : " l'homme noir n'est pas (assez) entré dans l'histoire."

L'allocution est tellement présente dans l'internet qu'il suffit de s'y renvoyer, pour écouter saliver le crapaud, notre hôte.

Je ne me souviens même plus de la réaction du Président Abdoulaye Wade, qui ne fut pas à la hauteur de l'agression politique, diplomatique,  intellectuelle et historique.

Symbole ne pouvait pas  être plus significatif que l'université !

Vous vous souvenez sans doute que le même hôte détruisit l'État libyen et fit assassiner le Colonel Kaddaafi. Depuis, le terrorisme a été répandu en Afrique noire occidentale, anciennement colonisée par la France.

Le Président venu sur invitation nous insulter sur nos terres s'appelle Sarkozy, français de récente adoption. Aujourd'hui c'est un condamné judiciaire mis sous bracelet.

Les tueries européennes de nos populations, le transfert par voie de déportation coloniale de nos ressources les plus valides en Amérique, la colonisation  meurtrière directe de nos pays, voilà quelques unes des raisons de notre non entrée dans l'histoire comme sujet majeur. Ajoutons-y, pour être juste, la rencontre avec le monde arabe, faite de violences, de la traite des noirs,vendus comme esclaves et la castration de millions de noirs réduits à l'état de bêtes, privés ainsi de la faculté de reproduction.

Parce que nous n'avions pas d'armes et d'armées pour chasser les envahisseurs, nous fûmes dominés voire domestiqués.

C'est ça l'histoire : la rencontre de l'Afrique avec les Étrangers a réduit le continent à l'état de choses et d'objets possedés par les barbares occidentaux.

Cela fait presque 18 ans, l'allocution de Dakar !

Entre temps les armées françaises et américaines ont fermé leurs bases au Mali, au Burkina, au Niger, au Tchad, avant-hier en Côte d'Ivoire.

Et vlan, l'Amérique vote et élit le Président Trump.

Le 20 janvier 2025, jour de son installation au pouvoir, il signe la sortie de l'Europe de l'histoire universelle.

Son vice-président  Vance, au cœur de l'Europe, ramène ces États et leur civilisation au rang de subalternes qu'ils n'ont jamais cessé d'être depuis la fin la première guerre mondiale.

La deuxième guerre mondiale tente de rebattre les cartes, avec Hitler comme proxy des Américains et des Anglais contre principalement l'Union soviétique.

Aux prix d'immenses sacrifices, l'Union soviétique planta le drapeau de la victoire sur le Reichtag à Berlin.

Bien sûr que l'Amérique a contribué à la victoire mais principalement en tant que fournisseur de ressources financières et matérielles.

L'Amérique mena le bal de la guerre froide et réussit à faire imploser l'Union soviétique au début des années 1990.

Elle reconstruisit l'Europe depuis 1945, installat l'OTAN et tout le reste, s'ètendit aux frontières de la Russie, jusqu'à l'Ukraine.

Cette dernière fut minutieusement préparée comme fer de lance contre la Russie. La suite, vous le savez, c'est l'histoire de " l'opération spéciale russe " contre l'Ukraine, proxy, à la place de Hitler, de l'Amérique et ses vassaux européens, contre la Russie.

Et le Président Trump lui-même qui dit de Zelenski qu'il est l'auteur incompétent de la guerre qui détruit son pays. Ainsi, il donne entièrement raison à la Russie. Quel renversement !

Le Président Trump acte la faillite de cette stratégie, qui prit naissance en 1917 avec le triomphe de la révolution bolchevique russe.

C'est donc l'enterrement d'une stratégie  vielle de plus de cent ans d'endiguement et même de tentative de destruction de l'état russe. Est-ce définitif  et l'ouverture d'une ère nouvelle ? La vie le dira, mais les leçons de l'histoire invitent à demeurer vigilants.

En effet, un mandat de quatre années ancrerat-il puissamment dans la vie ce qui s'annonce et commencer à transformer durablement ce que les experts appellent l'état  profond ?

L'assassinat de Kennedy incite à ne pas vendre trop tôt  la peau de l'état profond.

Mais ce qui en cours est assez important pour être ignorer ou minimiser.

La phase issue de 1945 retient plus l'attention, mais comme dit plus haut, les racines sont plus profondes. Peut-on parler de révolution américaine ? Attendons de voir.

Nos anciens maîtres européens semblent totalement abandonnés, sans les cache-sexes de l'honorabilité.

En pulaar il existe une prière que le faible adresse à Dieu :

" Joomam, rokkam baawɗo baawɗo mi, " ce qui se traduit littéralement par : " mon Dieu, met à ma disposition plus fort que plus fort que moi. "

Pour expliquer la séparation des continents on parle de la tectonique des plaques.

Eh bien, la théorie des plaques s'applique bien à la tectonique politique que vit l'humanité.

Les acteurs principaux de cette tectonique sont l'Amérique, la Russie, la Chine et les BRICS.

Il ne s'agit pas ici d'idéologie ou de préférences, mais de la réalité tout simplement.

L'Europe sort de l'histoire. Je m'en réjouis sans modération.

L'Afrique  prépare son " entrée " en cherchant à cesser d'être choses et objets possédés. L'Amérique, la Russie, la Chine, les BRICS et l'Asie, voilà le centre du monde.

Ceux qui sont témoins du réajustement du monde sont des privigiés.

Voir s'engloutir dans l'océan plus 10 siècles de domination de la civilisation européenne c'est vivre pas moins de 15 siècles !

L'Afrique est obligée de reconsidérer son destin et sa vitesse de marche.

Des ensembles de moins cent millions d'habitants au moins seront des fétus de paille que la moindre bourrasque emportera.

C'est le moment de se rappeler la balkanisation gaullienne.

Et en l'état des choses, les hégémonistes nationaux de pays de 5 millions d'habitants, voire jusqu'à 20 n'ont aucun avenir.

Le seul avenir se construira avec de grands ensembles sachant gérer les complexités que sont les diversités de leur composition.

L'État-nation, c'est fini, et que vive la pluralité nationale, voire régionale.

L'unité sousrégionale ou régionale ne se fera pas seulement qu'avec l'économie. Il importe que les mêmes politiques sociétales convergentes soient à l'œuvre dans les États de l'espace considéré.

Si nous cumulons crises économiques, sociales et sociétales, nous mettrons en danger nos Ètats et nos populations. L'extrême jeunesse de nos populations doivent nous dicter une audace réflexive novatrice et non aventurière et populiste.

Une dernière alerte en direction du terrorisme et de la reconquête coloniale par les Européens.

Ils tenteront de se venger sur les plus faibles que nous sommes supposés être.

Nous avons été trop longtemps leurs terrains de chasse. Ils chercheront avec acharnement des suppots dans nos rangs.

Samba Diouldé THIAM

 

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