Matar Ndong condamné à un mois ferme

Âgé de 20 ans, Matar Ndong travaille comme agent municipal et vit à Liberté 4. Hier, il a été appelé à la barre pour répondre des chefs de coups et blessures volontaires ayant entraîné 21 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT) et l’offre ou la cession de 14 cornets de chanvre indien.
Devant le tribunal, le jeune homme a reconnu s’être battu avec Amadou Ndong. Selon ses explications, les deux hommes sont en conflit depuis l’an dernier. Ce jeudi-là, une insulte de trop aurait mis le feu aux poudres. ‘’Il m’a injurié de mère. J’ai perdu mon sang-froid. C’est moi qui l’ai blessé avec une bouteille’’, a-t-il avoué sans détour.
Mais il a contesté fermement la seconde infraction : la détention de drogue. Il a juré qu’au moment de son interpellation, le lendemain de la bagarre, il n’avait sur lui que son téléphone, une pièce d’identité et la clé de la mosquée où il se rendait. ‘’Je n’avais ni sac ni argent. Je revenais de la prière’’, a-t-il soutenu.
Le ministère public n’a pas cru à son histoire. Il a rappelé que Matar Ndong a été arrêté à la suite d'une planque policière, après avoir pris la fuite le jour de l’altercation. Dans leur procès-verbal, les agents, assermentés, ont affirmé avoir retrouvé les cornets de drogue sur lui. Pour le parquet, ses propos ont changé au gré des questions. Il a demandé une requalification en détention en vue de l’usage et a requis une condamnation de six mois ferme ainsi que la confiscation et la destruction de la drogue saisie.
L’avocat de la défense, lui, a plaidé une version tout autre. Selon lui, Matar Ndong est un jeune connu dans son quartier, vivant à une adresse fixe. Il n’y avait donc aucune raison de le prendre en filature. Il a évoqué une arrestation disproportionnée et une accusation de drogue sans fondement. Il a demandé une application clémente de la loi pour les coups et blessures, mettant en avant la provocation dont aurait été victime son client.
Après délibéré, le tribunal a requalifié les faits liés à la drogue en détention en vue d’usage personnel. Matar Ndong est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et est condamné à un mois de prison ferme.
MAGUETTE NDAO