Publié le 10 Nov 2012 - 15:11
KALIDOU WAGUÉ

Le plus grand bailleur de Macky Sall parle

Images, Google

 

 

 

Kalidou Wagué pèse presque… 20 milliards de francs Cfa de chiffre d’affaires. A 40 ans, Kalidou Wagué reste un opérateur économique prospère et réputé. Mais, l’appel de la prospérité vient de très loin. Echappé de Bokidiawé (région de Matam), il a accompli son destin à Pointe noire et à Brazzaville. Il est par ailleurs le plus grand bailleur du président Macky SAll. Au Congo où la stabilité dépend des humeurs d’une seule personne, l’accomplissement de Kalidou Wagué relève évidemment d’une success story. Nos confrères du journal leQuotidien sont allés à la rencontre de l'homme. Voici quelques extraits de l'entretien.

 

Opérateur économique prospère au Congo, ses entreprises emploient 800 personnes avec une masse salariale de près de 80 millions. Il décharge plus de 1000 conteneurs par an dans le port de Pointe Noire. Marié à deux épouses, il pouvait continuer à mener tranquillement sa vie loin des remous politiques. «Certains ont dit que je suis fou quand j’ai décidé de m’engager. Mais, je veux participer au développement de mon pays», sourit-il avant de caresser sa bedaine dissimulée dans une chemise carrelée. Après avoir arrêté ses études au Ce1, sa trajectoire est un roman de vie. Il l’écrit sous un chantier niché sur l’avenue Lamine Guèye. Kalidou Wagué parle de ses relations avec Macky Sall, de ses ambitions pour le Sénégal et de son business congolais avec… des propos recueillis en Pulaar. n.

 

Comment peut-on vous présenter ?

Je suis évidemment un jeune sénégalais et opérateur économique installé au Congo Brazzaville. J’ai émigré dans ce pays entre 1996 et 1997 où je gère mes affaires. Je travaille dans la manutention, l’import-export, le Btp et l’agro-alimentaire es­sentiellement. J’emploie 800 personnes entre Pointe noire et Braz­zaville. Ce sont des maçons, des mécaniciens, des peintres. Aujourd’­hui, ce sont mes frères qui sont en train de gérer ça depuis que je suis ici.

 

Que représente pour vous justement le chef de l’Etat ?

C’est mon leader politique. En plus, il est notre chef de l’Etat. Il est le Président tous les Sénégalais. J’ai beaucoup d’estime et de respect pour lui. Nous avons une confiance totale en lui parce que nous sommes sûrs qu’il va mener ce pays-là à bon port. Nous sommes sûrs qu’il va développer ce pays. C’est pour ça que nous sommes derrière lui, nous cheminons avec lui de la façon la plus honnête et la plus sincère et surtout désintéressée. Je ne suis pas un politicien, mais je soutiens le chef de l’Etat dans ses missions. Je me suis mis à son service de façon désintéressée. C’est tout !

 

Qu’est-ce-qui vous a justement poussé à soutenir le chef de l’Etat alors que vous auriez pu continuer à gérer votre business ?

C’est simple ! Quand le chef de l’Etat est venu à Pointe noire (2008), il nous a expliqué les raisons de son engagement politique, ses ambitions pour le Sénégal et pour la région du Fleuve. Sur le champ, on a tous été enthousiasmés par son discours et son honnêteté. Nous avons adhéré à son combat après l’injustice qu’il a subie (Ndlr : les conditions de son départ du Pds). Nous lui avons accordé notre soutien total en mettant nos moyens, nos connaissances à la disposition de ce parti pour remporter ce challenge. Pour nous, il n’était plus question désormais de laisser le Sénégal entre uniquement les mains des politiciens. Je viens d’une région où il n’y a pratiquement rien. Pas de routes, pas d’investissements, l’Etat est presque absent de la région de Matam. Ce sont les émigrés qui ont construit les écoles, les hôpitaux, les forages. Ils ont implanté les réseaux électriques. Nous voulions que ça change. C’est pour cette raison que nous nous sommes entièrement impliqués pour faire triompher le programme de Macky Sall. Nous sommes partis voir nos parents pour les sensibiliser, leur montrer les enjeux de son combat. Toutes les populations ont adhéré. Dans une région où il y a plein de dinosaures politiques, ce n’était pas gagné d’avance. Mais, nous étions avec les populations avant ce nouveau challenge parce que nous avions quand même fait des investissements dans nos localités. Elles ont facilement adhéré à notre discours. Nous avions sillonné tous les villages pour les sensibiliser de l’opportunité de faire élire Macky Sall. Nous avons fait des campagnes de proximité pendant plusieurs mois. Et il a remporté haut la main la Présidentielle.

 

En s’engageant avec Macky Sall, vous lui avez sans doute posé de conditions ?

Nous ne lui avons posé aucune condition. Il nous a expliqué les raisons de son engagement politique, nous avons tout de suite adhéré. Pourtant, Abdoulaye Wade était venu nous séduire aussi à Pointe noire. Mais, je n’ai jamais eu confiance en lui. Il a sollicité notre soutien, mais j’ai refusé. Macky Sall connaît nos ambitions pour la région de Matam. Nous lui avons dit que nous voulons avoir des routes de très bonne qualité, des hôpitaux de référence, des lycées d’excellence et une université. Nous voulons aussi que l’Etat investisse dans l’agriculture parce que nous avons des terres et de l’eau en abondance. L’Etat doit aussi nous accompagner parce que les émigrés ne peuvent pas tout faire. Il faut que l’Etat développe aussi le Fouta. C’est tout ce que nous demandons à l’Etat. Il est là seulement depuis six mois mais, les infrastructures routières sortent de terre. C’est un bon signe.

 

Personnellement, vous n’avez aucune ambition ?

Je ne veux aucun poste. Je n’exige rien. Où pourrai-je le servir ? Je suis bien là où je suis. Je n’attends rien du chef de l’Etat en termes de poste ou de rétribution. Je me suis engagé à ses côtés pour l’amour de notre Patrie qui avait besoin d’un nouveau souffle avec un dirigeant intègre, accessible et simple. Et le Président Macky Sall l’incarne parfaitement. Tout ce qui m’intéresse, c’est le développement du Sénégal. J’ai les idées et je vais mettre mes moyens à la disposition du pays parce que nous avons aussi besoin d’une race de dirigeants et de citoyens capables de sortir le pays de sa situation actuelle. Voilà mes ambitions pour mon pays. Pour moi, les postes politiques sont de moindre importance. Il faut développer ce pays pour permettre aux nouvelles générations d’avoir le droit de rêver.

 

On a remarqué aussi que d’autres personnes qui auraient soutenu le président de la Ré­publique occupent les médias pour gagner en notoriété. Pour­quoi avez-vous décidé de rester dans l’ombre ?

Je ne fonctionne pas comme les autres. Ces gens dont vous faites allusion, je ne connais pas leurs motivations. J’exécute mes obligations sans regarder ce que font les autres. Ça n’aurait pas de sens. Je préfère rester dans l’ombre et faire mon travail correctement. Pour vivre heureux, vivons cacher comme le dit l’adage. Les gens me connaissent suffisamment sans que j’aie besoin de présence médiatique. J’ai mon style qui consiste à rester dans l’ombre en faisant bouger les choses discrètement.

 

On ne savait pas que vous étiez le financier de Macky Sall avant qu’il ne remporte la Présidentielle ?

(Catégorique). Je ne suis pas le financier de Macky Sall. C’est même prétentieux de dire que je suis son financier. Il a sollicité tous les Sénégalais pour l’aider à donner à ce pays une nouvelle direction. Nous avons tous répondu à son appel. Quand on s’engage dans un challenge, on doit mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour le réussir. C’est ce que nous avons fait. Entre Macky Sall et moi, ce n’est pas une relation financière. C’est le Sénégal qui nous intéresse. Vous me donnez trop de pouvoirs en soutenant que je suis le financier de Macky Sall. C’est notre leader politique que nous avons accompagné pour réussir un pari.

 

Vous menez une campagne électorale tambour battant avec vos propres moyens. Combien avez-vous investi dans cette campagne pour assurer la victoire à Macky Sall ?

Je ne peux pas le dire. Et puis, je ne comptabilise pas mes dépenses. Ce serait malveillant de dire que j’ai investi des millions dans la campagne présidentielle. Chacun a eu à s’acquitter de quelques obligations pour qu’on remporte l’élection. Effective­ment, nous avons fait des campagnes de proximité, multiplié les déplacements dans toute la zone. A Bakel par exemple, c’est le Pds ou la Ld qui était la première force politique du département. Aujourd’hui, l’Apr est en tête pratiquement dans toutes les localités de la zone. Voilà les choses qu’il faut consolider pour assurer d’autres victoires à notre leader. Pour moi, le reste est accessoire.

 

Jusqu’où êtes-vous prêt à aller avec le chef de l’Etat ?

Je vais le soutenir jusqu’au bout de sa vie politique. S’il a deux mandats, on ira avec lui jusqu’en 2022. S’il n’obtient pas un second mandat, on va s’arrêter en 2017. C’est lui notre leader, nous continuerons à le soutenir jusqu’au bout. Aujour­d’hui, les enjeux restent la consolidation et la massification du parti. Et nous y travaillerons sans relâche pour assurer le triomphe de Macky Sall.

 

LeQuotidien.sn

 

 

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