Des musiciens se libèrent
THIONE SECK (Chanteur)
''Je regrette tous ces morts...''
''Je regrette tous ces morts durant la campagne. J’ai une pensée forte pour eux. Qui va dédommager leurs familles ? C’est la question qu’on se pose. Cela nous fait mal. Ensuite, nous sommes parmi les plus fatigués. Cela fait trois semaines qu’on n’a pas travaillé. Nous arrivons presque à la fin, enfin. On a voté tranquillement. Moi, j’ai voté bien entendu dans ma zone, à Ouest Foire. Chacun a choisi son camp ; pour les candidats, chacun sait aussi ce qu’il représente et ce qu’il a fait aux yeux des Sénégalais. C’est l’essentiel. Tout s’est bien passé dans l’ensemble.''
ALIOUNE MBAYE NDER (chanteur)
''J’ai eu très mal à cause des morts...''
''J’ai eu très mal à cause des morts d’avant l’élection. Ce n’était pas la peine. Après tout ce bruit, cela n’a abouti à rien. Je regrette beaucoup la mort de ces jeunes qui sont nos compatriotes, nos frères. Le mieux placé passera. Que le prochain président s’occupe mieux du monde artistico-culturel, avec un programme sérieux et intelligent, car après tout, nous contribuons positivement à la bonne marche de notre société. Je dis un programme intelligent parce que les arts constituent un cercle qui, s'il est bien organisé, peut beaucoup nous apporter et à l’ensemble du pays.''
OUZA DIALLO (chanteur)
''J'espère que Wade ne fera pas moins que Diouf''
''On rend grâce à Dieu qui a sauvé le Sénégal pour le moment. Ce que Wade a dit dans sa déclaration d'hier (avant-hier, NDLR), je l’apprécie positivement, dans le sens qu’il a fait preuve d’une certaine humilité pour parler avec mesure. Maintenant, j’espère qu’il ne fera pas moins que Diouf qui est grand dans l’histoire et qu’il ne tentera pas de coup fourré. Son erreur a été sa candidature ; c’est une candidature de trop. Moi, personnellement, je reconnais qu’il a eu à faire quelque chose. Il y a des réalisations qu’on doit lui reconnaître. Mais sa stratégie de vouloir nous imposer son fils lui a coûté cher. A la place de cette tentative, il aurait mieux fait de mettre en avant Souleymane Ndéné Ndiaye, Pape Diop ou quelqu’un d’autre. Je l’avais chanté en septembre déjà, dès que nous avons compris, pour dire non. Les morts qu’il y a eus, c’est regrettable, sincèrement. J’espère que Wade a compris et qu’il ne fera pas moins que Diouf. On a voté en toute tranquillité, le peuple sénégalais a montré, encore une fois, son génie, sa grandeur.''
SOULEYMANE FAYE (chanteur)
''Nous avons une jeunesse extraordinaire''
''J’espère que Macky va gagner. J’ai eu peur à un moment donné pour la paix dans mon pays. Mais, fort heureusement, Dieu fait bien les choses et tout est rentré dans l’ordre. Il faut comprendre que le monde a changé et c’est tant mieux. Cela a commencé en Tunisie l’année dernière. Tout président qui ne fera pas ce qu’on lui demande sera sanctionné par son peuple. C’est un bon signe. Je reconnais que nous avons une jeunesse extraordinaire au Sénégal ; seulement, il faut lui conseiller d’éviter la violence de trop, car la violence ne paye pas. C’est pour dire qu’il n’y a pas de problème qu’on ne peut pas régler ; Wade qu’il gagne, qu’il perde, il part. Seulement, il ne pouvait pas partir sans s’occuper de ses arrières. C’est cela qui a été pesant pour lui. Il n’a pas le choix, il est obligé d’aller jusqu’au bout. Pour Macky, je dis qu’il connaît le Sénégal et les Sénégalais, il connaît nos difficultés et sait ce qu’il faut faire pour les régler. Nous l’attendons dans cela.''
MA SANÉ (chanteuse)
''Mon 'Hymne à la démocratie' est venu à son heure...''
''Le constat fait est qu’à chaque élection, les Africains sont désignés du doigt par le reste du monde. Cela n’est pas normal et c’est une honte. Nous avons constaté à la veille des joutes électorales que nous devions apporter notre contribution et prôner le respect de nos droits pour chacun d’entre nous, y compris les autorités qui doivent jouer franc jeu. Dans mon 'Hymne à la démocratie', nous parlons de paix, mais cela repose d’abord sur la vérité et les bons comportements. Nous avons donc chanté en tant que citoyen. Nous avons dénoncé le non respect de la constitution par le président sortant, qui a forcé pour participer. Cela a conduit à toutes ces violences auxquelles nous avons assisté durant la campagne et qui ont tristement débouché sur des morts de jeunes gens. C’est regrettable et cela ne doit plus se produire. J’ai pu m’acquitter de mon devoir de citoyen en votant. Mais je retiens aussi que la campagne, c’était dur ; il y a eu beaucoup de peur. Il y a toujours eu campagne et c’est la première fois qu’on relève autant de morts. Tout cela est la résultante du non respect des règles de la constitution. Après ce vote du dimanche 26 février, je retiens que plus personne ne pourra nous forcer à certaines choses. Ainsi, quel que soit celui qui sera président au second tour, il devra respect les populations et croire fortement en son pays. C’est déterminant pour pouvoir nous apporter quelque chose pour l’avancement souhaité.''
Pa Assane Seck