L’Etat exhorté à soutenir davantage le secteur de la microfinance
Hier s’est clôturée la première édition du forum des investisseurs en microfinance. Les acteurs nationaux en ont profité pour appeler l’Etat à redoubler d’efforts en matière de soutien financier du secteur.
En matière de microfinance, le plus urgent demeure l’accroissement de la capacité de refinancement des systèmes financiers décentralisés. Un paramètre essentiel qui est ressorti hier, au terme du premier forum des investisseurs en microfinance. Après deux jours d’échanges et de discussions, le rapport final recommande une plus grande professionnalisation des SFD, une bonne gouvernance et un assainissement de leur portefeuille. Les investisseurs sont invités à renforcer la synergie dans les interventions, pour une meilleure optimisation des résultats et plus de flexibilité dans les approches pour une plus grande couverture des besoins des SFD.
Les pouvoirs publics sont conviés à favoriser le partenariat public-privé, dans les stratégies de développement relativement au secteur de la microfinance. Les différents acteurs du secteur réclament également une articulation du Plan Sénégal émergent avec l’ensemble des projets initiés par les différents démembrements étatiques en matière de financement. Le gouvernement est invité à renforcer les moyens du Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP) pour davantage refinancer les SDF, afin de mieux répondre aux besoins des acteurs de la microfinance.
Pour sa part, Doudou Ka, l’administrateur général du FONGIP, a soutenu que son entité a déjà avancé, en 2014, 1,6 milliard de ses ressources aux SFD. Somme qu’il juge encore insuffisante. ‘’L’année prochaine, nous allons doubler cette enveloppe, car en 2015 nous avons prévu 3 milliards et ce n’est toujours pas suffisant’’, a ajouté M. Ka. Il dispose d’environ 40 milliards pour accompagner les financements. Selon lui, il s’agit pour le FONGIP de compléter le système pour atteindre les objectifs du PSE.
Yatma Mody Ndiaye, directeur de cabinet du ministère chargé de la Microfinance et de l’Economie solidaire, a indiqué que le Sénégal est une référence en matière de microfinance, pour avoir été l’un des premiers pays en Afrique à mettre en place un ministère en charge de la microfinance. ‘’Depuis 2004, une lettre de politique sectorielle a été mise en œuvre. Aujourd’hui, nous sommes en train de faire la deuxième lettre de politique sectorielle. Il s’agit maintenant de consolider les acquis, en faisant de sorte que nous puissions aller vers des politiques d’inclusion financière’’, dira le directeur de cabinet.
ANTOINE DE PADOU