Bousculés par une équipe d’Afrique du Sud sans complexe, les Lions ont été tenus en échec, vendredi, à Mongomo (1-1) pour leur deuxième match de la CAN. Ils restent leaders de leur poule et n’ont besoin que d’un point contre l’Algérie, battue par le Ghana (0-1), pour passer en quarts de finale.

La douce euphorie qui avait accompagné l’équipe du Sénégal depuis sa victoire à la dernière minute face au Ghana lundi, est retombée depuis vendredi. Par la faute d’une équipe de Bafana Bafana très enthousiaste qui aurait pu punir les hommes de Giresse. Mais les Lions s’en sortent bien avec ce partage des points dans un match qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre. Ils restent leaders de cette poule de la mort et ils se qualifieront en quarts s’ils ne perdent pas mardi contre l’Algérie, à Malabo. Il est certain que Giresse et la plupart des supporters auraient signé pour ce scénario au lendemain du tirage au sort qui mettait le Sénégal avec les Fennecs, les Black stars et les Bafana Bafana.

Trois des quatre équipes de la poule ont perdu, le Sénégal est invaincu, c’est le constat  brut à l’issue de cette deuxième journée. Une deuxième victoire contre l’Afrique du Sud aurait été la bienvenue, mais à la vue de la prestation des hommes de Ephraim Mashaba, on comprend mieux pourquoi l’Algérie a éprouvé toutes les peines du monde à s’en défaire, et pourquoi le Ghana devrait souffrir mardi pour espérer passer l’obstacle.

On dissertera encore un bon moment sur la justesse des cinq changements de Giresse par rapport à l’équipe de départ contre le Ghana, mais au-delà de l’aspect ‘’apport fraîcheur’’ qu’il a invoqué, on reste persuadé que la physionomie du match n’aurait pas trop changé. Bien sûr, Alfred Ndiaye et Lamine Gassama se sont révélés être de mauvais casting, mais il aurait fallu avoir un ou deux autres Gana Guèye dans l’entrejeu pour espérer dominer les Bafana Bafana.

Parce qu’au jeu de la vivacité, du mouvement perpétuel, et des appels incessants, le Sénégal n’était pas de taille à rivaliser avec les petits gabarits sud-africains. Et il faut remercier le ciel que Tokelo Ranti et ses amis soient trop joueurs et moins réalistes, sinon Bouna Coundoul aurait pu aller chercher le ballon plus d’une fois dans ses buts. Il ne le fera qu’une seule fois, dès le début de la deuxième mi-temps  (46^e) sur une frappe de Manyisa, bien servi en retrait sur une action qui prit à contrepied toute la défense des Lions.

Sadio Mané a cru égaliser 10 minutes plus tard, mais c’est bien Kara Mbodji (homme du match) qui a remis les compteurs à zéro à l’heure de jeu sur un coup franc de Pape Kouly Diop (60^e). Et vu la difficulté des hommes de Giresse, il y a certainement des regrets de n’avoir pas suffisamment exploité leurs coups de pied arrêtés.

Les Lions ont eu beaucoup de mal face au pressing coordonné des Sud-Africains et leur jeu direct, ils devraient moins souffrir dans ce sens contre l’Algérie mardi dans un match qui s’annonce sans surprise comme une finale. C’était déjà écrit depuis le tirage au sort.

Pape Saër Guèye (Envoyé spécial à Mongomo)