Un grand projet pour un festival innovant

Le festival de graffiti, initié par Docta, se tient à Douta Seck pendant 10 jours. Avec un programme riche et diversifié, le Festigraff attire un large public issu des cultures urbaines et des secteurs tels que la mode. Durant cette édition, des graffeurs venus d'horizons divers vont poursuivre la réalisation de la fresque murale la plus longue au monde.
Du 16 au 25 mai, le festival de graffiti, initié par Docta, se déroule à Dakar. Cette édition est l’occasion de continuer, à Dakar, la réalisation de la fresque murale la plus longue au monde. Débuté l’année dernière, ce travail est effectué par des graffeurs venus du monde entier. En deuxième lieu, la marraine de l’édition 2025 est Nathé Yalla, la dernière reine du royaume Walo, agissant en tant que marraine spirituelle.
L’autre particularité de cette édition a une dimension numérique. ‘’Dans l'environnement du graffiti actuellement, nous sommes très connectés avec les nouvelles technologies. Donc, nous allons utiliser le graffiti virtuel pour permettre aux gens de découvrir une autre sensation du graffiti, différente de ce qu'ils ont l'habitude de voir’’, a indiqué Docta.
Cette édition donne aussi l'opportunité aux amateurs de graffiti de participer à des ateliers de graffiti, à la customisation, au mur des amateurs et de visiter les graffitis sur l'autoroute qui se situe à Colobane.
En outre, le programme inclut la ‘’Nuit du graffiti’’, qui sera organisée au Grand Théâtre de Dakar. Cette soirée sera l'occasion de promouvoir des DJ, avec un battle de DJ, une première dans ce festival. Le vainqueur participera à un grand événement de DJ, qui aura lieu à Abidjan et dans un autre pays (en France, en Afrique du Sud ou en Chine).
Dans le cadre de l’innovation du Festigraff, un concours de graffiti et un concours de danse hip-hop sont également prévus. Une dizaine de nationalités participent à ce festival. Festigraff a eu une dimension internationale dès sa première édition, grâce au soutien de certains partenaires, et voit la participation de grands noms venant de pays comme la Suisse.
Un héritage durable
‘’Je suis sûr qu'après moi, le graffiti ne sera pas mort’’, déclare Docta, qui a créé ce festival pour aider de jeunes animés par l’idée de devenir de bons graffeurs. ‘’Vous savez, quand on est artiste dans un domaine où l'on est le pionnier, la question ‘je veux apprendre le graffiti’ revient tout le temps. Pour moi, créer des docteurs n'avait pas de sens, mais il fallait créer d'autres artistes qui ont leur identité, leur propre vision et qui peuvent impacter l'évolution de la communauté’’, a-t-il soutenu.
‘’Je crée un événement national et international où nous réunissons beaucoup d'artistes. Ces derniers peuvent apprendre et échanger avec d'autres graffeurs dans le monde, qui ont leur propre façon de voir et de faire. Nous avons également des universitaires, des personnes travaillant sur le patrimoine et d'autres amateurs autour de moi’’, a-t-il poursuivi. L'objectif est de créer une plateforme constituant un rendez-vous d'échanges pour impacter le bien-être de la communauté.
Aujourd'hui, Amadou Ngom se dit fier de l’évolution de cet art. ‘’J’ai le plaisir d'avoir formé d'autres personnes, cela redonne vie à des générations. J’ai formé des générations qui ont formé d'autres générations. Donc, la roue tourne. Je suis sûr qu'après moi, le graffiti ne sera pas mort’’, s’est-il enthousiasmé.
Aux autorités, il demande de soutenir ce festival fort de ses 17 ans d’existence. Interrogé sur la force de ce festival, il dit : ‘’C’est déjà le fait de créer des jonctions, de réunir des graffeurs, des créateurs et d'autres expressions, dans un cadre où, à la fin, nous trouverons toujours le moyen d’impacter la communauté.’’
Il ajoute : ‘’Toutes les fresques murales que nous réalisons sur des thématiques impactent les populations. Pour nous, la force du festival Graffiti, c'est notre unité et cette unité est importante.’’
Docta demande aux autorités une assistance financière et leur présence pour constater ce qui se fait. ‘’Je leur demande d'en faire un patrimoine. Qu'on puisse soutenir cet événement sur le plan financier et qu’elles soient présentes. Nous sommes dans la rue, nous ne nous laissons pas faire. C’est important que les gens sachent que le festival Graffiti est un événement qui rayonne pour les Africains, les Sénégalais’’, a soutenu Amadou Ngom.
Le fondateur de la maison de l’oralité et du patrimoine Keur Leyti ne rate jamais ce festival qui, à ses yeux, vend la destination du Sénégal et fait rêver. ‘’Le Festigraff est un événement qui entre dans mon agenda. Je me débrouille chaque année pour ne pas voyager. C’est un événement que j’ai toujours vécu en tant qu’acteur culturel, car pour moi, il porte la carte d’identité du Sénégal’’, a déclaré le Pr. Massamba Guèye. ‘’Quel est l'événement qui fait venir aujourd'hui 15 nations ? Cet événement permet aux graffeurs de se sentir pleinement artistes. Les gens viennent voir des spectacles ; ils customisent des voitures…’’, a-t-il ajouté.
BABACAR SY SEYE