Publié le 23 May 2025 - 21:44
TRAFIC DE DROGUE, TRAITE DES ÊTRES HUMAINS ET TRAFIC DE MIGRANTS

GAFI, Interpol et ONUDC traquent les bénéficiaires

 

Des mesures cruciales doivent être prises pour cibler certains revenus douteux. C’est l’appel lancé hier par des organismes tels que le GAFI, Interpol et l’ONUDC.

 

Les pays doivent prendre des mesures cruciales pour cibler les énormes profits illicites générés par le trafic de drogue, la traite d’êtres humains, le trafic de migrants, les fraudes et les escroqueries, ont exhorté hier, à Vienne, plusieurs organisations internationales, au premier jour de la 34e session de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale (CCPCJ). Les dirigeants du Groupe d'action financière (Gafi), d'Interpol et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) avertissent que derrière chaque dollar blanchi se cache une victime : une famille détruite, une vie perdue, une communauté endommagée.

Lors d’une rencontre parallèle de haut niveau, ces trois organisations ont appelé à privilégier une approche de la prévention du crime axée sur la criminalité économique et financière pour réduire les dommages causés par la criminalité à nos sociétés et garantir la stabilité financière et la croissance économique. Elles demandent aux gouvernements d’améliorer leurs efforts de recouvrement des avoirs afin d'empêcher le crime organisé et les groupes terroristes d'étendre leurs activités et leurs territoires, et de coopérer au niveau international pour rendre les enquêtes financières plus ciblées et plus efficaces.

Dans la même veine, les ministres des Finances ont appelé à redoubler d'efforts pour lutter contre la criminalité et le terrorisme en bloquant les profits qui les alimentent.

‘’Nous ne pouvons pas laisser la criminalité prospérer’’

Le Gafi, organisme mondial de surveillance du financement illicite couvrant plus de 200 juridictions, renseigne avoir répondu à cet appel en renforçant les normes de recouvrement des avoirs. Ainsi, les évaluations de son réseau mondial révèlent que près de 80 % des pays affichent un niveau d'efficacité faible ou modéré en matière de recouvrement des avoirs.

Ce qui fait dire à la directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly, qu’il s'agit d'un appel à l'action pour définir des solutions innovantes et évolutives afin de lutter contre la criminalité économique. ‘’Travaillons ensemble, grâce à nos partenariats, et saisissons l'occasion offerte par cette CCPCJ et le 15e Congrès des Nations Unies sur la criminalité transnationale organisée en 2026, pour accélérer les réponses collectives contre le financement du crime et du terrorisme, afin de garantir que nos systèmes financiers soient des moteurs de paix, de sécurité et de prospérité’’, enjoint-elle.

La présidente du Gafi, Elisa de Anda Madrazo, de renchérir : ‘’Le Gafi s'engage à fournir aux pays les outils et le forum international nécessaires pour relever collectivement les défis auxquels nous sommes tous confrontés aujourd'hui. Cela est essentiel à la stabilité financière, au développement, à la paix et à la sécurité. La force des défenses mondiales contre le financement illicite est égale à celle de notre maillon le plus faible. C'est pourquoi nous tirons la sonnette d'alarme afin que tous les pays travaillent ensemble pour faire face aux menaces transnationales complexes d'aujourd'hui. Nous ne pouvons pas laisser la criminalité prospérer’’.

Interpol et le ciblage des avoirs criminels

Sur le plan opérationnel, Interpol a mis en œuvre sa ‘’Notice argent’’ récemment lancée, destinée à accélérer et à optimiser la coopération internationale dans le ciblage des avoirs criminels. À ce jour, dit-on, 51 pays prenant part au projet pilote ont indiqué qu'ils utiliseraient cette nouvelle notice pour demander des informations sur les avoirs du monde entier.

En effet, affirme Cyril Gout, directeur exécutif par intérim des services de police d'Interpol, le financement illicite n'est pas seulement une menace criminelle parmi d'autres ; il en est le catalyseur. ‘’C'est pourquoi, dit-il, Interpol s'attache à développer et à fournir des outils innovants pour faciliter la coopération internationale en matière d'application de la loi et lutter contre les flux financiers illicites. Nous sommes fiers de servir de passerelle entre les engagements internationaux et l'action nationale’’.

Les trois dirigeants mettent en avant leur récent travail collectif visant à développer des outils pratiques permettant aux praticiens d'améliorer considérablement leurs capacités à travailler au-delà des frontières nationales. La présidente du Gafi, Elisa de Anda Madrazo, fait remarquer que ‘’les criminels ne se limitent pas aux frontières nationales’’. Ce qui lui fait dire qu’il faut veiller à ce que les frontières ne leur offrent pas la possibilité de dissimuler de l'argent et de faire obstacle aux poursuites.

Collaboration croissante des États membres avec le secteur privé et la société civile

En outre, le Gafi, Interpol et l’ONUDC, en collaboration avec le Groupe Egmont des cellules de renseignement financier, envisagent de publier, avant la fin de cette année, des orientations pratiques à l'intention des praticiens sur les principaux axes de collaboration internationale.

Les dirigeants soulignent, en effet, le renforcement des normes internationales du Gafi en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et appellent, de ce fait, à des progrès accélérés en matière de coopération transfrontalière et de renforcement des capacités avant le Congrès des Nations Unies sur la criminalité transnationale qui sera organisé de 2026 aux Émirats arabes unis.

En attendant, ils reconnaissent l'impact positif de la collaboration croissante des États membres avec le secteur privé et la société civile sur des approches conjointes de lutte contre la criminalité financière et saluent l'accélération des travaux opérationnels, grâce à des partenariats public-privé et à des groupes de travail.

Le 15e Congrès des Nations Unies sur la criminalité transnationale organisée, qui se tiendra à Abou Dhabi du 25 au 30 avril 2026, offrira à ses États membres l'occasion de s'attaquer à ces questions difficiles et de s'engager à apporter des réponses évolutives et innovantes à la criminalité financière.

CHEIKH THIAM

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