‘’Il n’y a pas eu de pénurie de sucre’’
Quelle est la situation du marché en ce début de ramadan ?
Il y a eu quelques tensions. On ne peut même pas parler de tensions parce que c’est un peu lié à la forte demande. C’est sur le sucre qu’on a eu cela, ces deux jours passés. Aujourd’hui (hier, Ndlr), la situation se stabilise, parce qu’on a pris les mesures qui s’imposaient au niveau de la CSS pour accélérer la cadence de chargement des camions. Ce matin (hier), lorsqu’on a fait le relevé de stocks, la situation est revenue à la normale. Ce n’était que sur cette denrée qu’on avait constaté quelques légères tensions. Depuis hier soir (jeudi soir), la situation est à la normale. Pour les autres denrées, il n’y a aucune difficulté à noter. La pomme de terre n’est pas concernée. Son prix a connu une baisse. Pour l’oignon aussi, on a une suroffre sur le marché. Le prix de l’oignon au détail s’échange entre 200 F et 250 F.
L’Unacois avait annoncé cette pénurie de sucre, mais très vite la CSS a réagi pour démentir ces allégations…
Non, il n’y a pas eu de pénurie. Pénurie veut dire manque d’une denrée qui n’est pas à trouver ou qu’on a du mal à trouver. Maintenant, on peut parler de tensions sur les stocks ; cela veut dire que les stocks ne sont pas à des niveaux très, très satisfaisants. Quand il y a une forte demande, il peut arriver que celui qui avait l’habitude d’avoir 2 tonnes en magasin n’arrive plus à avoir ces 2 tonnes. Il a 1 tonne ou 500 kilogrammes. C’est cela que nous appelons tensions sur les stocks, si les stocks ne parviennent pas à suivre le rythme de la demande.
Pour juguler ça et couper court à toute velléité de spéculations, nous intervenons pour que les stocks soient vraiment à suffisance pour répondre à cette forte demande. C’est ce que nous sommes en train de faire avec la CSS. Les approvisionnements au niveau de la CSS sont passés, depuis pratiquement 2 jours, de 500, 700 tonnes à 900 voire 1000 tonnes par jour. C’est une réponse par rapport à cette forte demande. On a constaté que durant le mois de ramadan, la forte demande en sucre, c’est la première semaine ou au maximum les dix premiers jours. C’est cette période que nous considérons comme une période critique où il faudra faire de sorte que les approvisionnements viennent en masse. Ce n’est pas un produit qui est disponible ici à Dakar, mais il faut aller le chercher à Richard-Toll.
Au-delà des pénuries, on a tendance à assister à des spéculations sur les prix. Est-ce que vos services veillent à cela ?
Quand il y a forte demande, cela rime toujours avec velléités des spéculations parce que c’est le moment favorable pour spéculer, car il y a forte demande. Maintenant, pour éviter tout cela, il faudrait qu’il y ait quand même une offre correcte qui puisse satisfaire la demande. C’est sur ce levier que nous travaillons pour anticiper sur les stocks, faire de sorte que, quel que soit le niveau de demande, l’offre puisse être à même de répondre. Aujourd’hui, on n’a pas constaté de spéculations sur les denrées. Vous pouvez vous-même vérifier. Maintenant, le problème que nous avons au Sénégal est que les gens te disent que les prix sont chers, parce que des fois, la notion de cherté peut dépendre d’autres paramètres. Si vous dites qu’un prix est cher, vous le comparez à une situation d’avant par rapport à une situation normale, ou vous le comparez par rapport à votre pouvoir d’achat.
PAR ALIOU NGAMBY NDIAYE