Publié le 6 Mar 2022 - 00:04
8e ÉDITION FORUM RÉGIONAL AFRICAIN POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Le plaidoyer de la ministre congolaise pour une relance inclusive et durable

 

Pour l’Afrique, la voie vers une prospérité partagée et durable doit passer par une ‘’réponse efficace’’ aux chocs causés par le changement climatique, la dégradation des sols et la perte de forêts et de biodiversités, et par l’exploitation durable de ses ressources aquatiques, marines et minérales. C’est ce qu’a soutenu, avant-hier, la ministre congolaise de l'Environnement, du Développement durable (Fradd) et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, lors de la cérémonie d’ouverture de la 8e édition du Forum régional africain pour le développement durable.

 

Pour se relever de la Covid-19, le continent africain doit, selon la ministre congolaise de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, tirer parti de ses ressources naturelles et de son avantage démographique et intensifier ses investissements pour créer une région résiliente aux changements climatiques, à la fois verte et inclusive.

D’après Arlette Soudan-Nonault qui intervenait, avant-hier, lors de la cérémonie d’ouverture de la 8e édition du Forum régional africain pour le développement durable (Fradd), il s’agit d’étape ‘’cruciale’’ sur la voie de la réalisation en Afrique des aspirations incarnées par l’Agenda 20-63 de l’Union africaine et le programme 20-30 des Nations Unies. ‘’Lorsque nous nous sommes réunis à Brazzaville en mars 2021, les conséquences issues de la pandémie de la Covid-19 se faisaient déjà lourdement sentir. Elles ont depuis persisté. Les perturbations causées par cette pandémie ont considérablement élargi les écarts déjà importants en matière d’accès à une éducation et à une formation de qualité. Cette crise a gravement accentué les inégalités entre les sexes et retarde encore la transition urgente vers des économies plus vertes et plus inclusives, au point de remettre en cause l’application du programme 20-30 et de l’Agenda 20-63. Pourtant, pour l’Afrique, la voie vers une prospérité partagée et durable doit passer par une réponse efficace aux chocs causés par le changement climatique, la dégradation des sols et la perte de forêts et de biodiversités, et par l’exploitation durable de ses ressources aquatiques, marines et minérales’’, soutient-elle.

Au même moment, la ministre congolaise de l'Environnement estime que l’Afrique doit imaginer des solutions ‘’urgentes’’, mais ‘’durables’’ pour s’attaquer au cercle vicieux de la réduction de la marge de manœuvre budgétaire et de surendettement croissant de nombreux pays. ‘’Il n’est pas impossible de surmonter ces problèmes, mais ils exigent une solidarité et des efforts persistants. Ce forum régional représente une séance décisive et nous offre à nous les Africains l’occasion de renforcer la solidarité régionale et multipartite, d’évaluer en permanence les progrès accomplis et d’identifier des solutions multiniveaux, viables pour ces questions et d’autres problèmes émergents’’, selon Arlette Soudan-Nonault. 

Ayant dirigé les travaux de la 7e session de ce rendez-vous, Mme Nonault a relevé que la CEA et ses partenaires ont développé le mécanisme de liquidité et de durabilité pendant leur mandat. ‘’Nous demandons à la CEA et à ses partenaires de renforcer la capacité des Etats membres à tirer parti de ce mécanisme pour faire face aux énormes problèmes de liquidité auxquels sont confrontés les pays africains. Durant ce mandat, nous avons appelé à une intensification du plaidoyer pour mobiliser les pays africains, afin qu’ils s’offrent à l’examen national volontaire. Cet effort c’est traduit par un nombre record de 21 pays africains qui ont choisi d’effectuer leurs examens nationaux volontaires cette année. Un seul pays manque encore à l’appel’’, plaide-t-elle.

Intensifier les actions autour de cinq priorités

Pour la ministre congolaise, le thème de la 8e session est, avant tout, ‘’un appel au rassemblement’’ pour assurer la pleine réalisation des ODD dans le cadre de la décennie d’actions. Cela implique une opportunité et une marge de manœuvre considérable pour consolider les réalisations et intensifier les travaux entamés. ‘’J’invite donc le nouveau bureau et le forum à intensifier leurs actions autour de cinq priorités. Il s’agit de l’opérationnalisation et le renforcement des mécanismes de financement post-Covid-19 pour une relance inclusive, verte et résiliente ; l’action climatique et le développement durable ; le fonds bleu pour le Bassin du Congo, le mécanisme de liquidité et de durabilité ; des échanges d’obligations pour l’adaptation au changement climatique ; la nature et le développement durable ; la mise en œuvre de mécanisme d’investissement dans la biodiversité durable et la gestion des terres. A cette fin ; des efforts accrus et un soutien solide sont nécessaires pour revitaliser les cadres de planification et de budgétisation nationaux et intra-nationaux et pour générer et appliquer des données et statistiques de qualité’’, renchérit-elle.

Il urge aussi, parmi ces priorités, indique la ministre congolaise, de renforcer les capacités des jeunes et des femmes à tirer parti de la numérisation, de la science, de la technologie, et de l’innovation pour des entreprises et des industries vertes et créatrices d’emplois. En même temps, de renforcer le soutien à l’égalité des sexes et aux programmes d’éducation et d’autonomisation des femmes et des jeunes afin de générer et de soutenir un développement inclusif.

Dans un communiqué publié sur le site de la Communauté économique pour l’Afrique (CEA) leur directeur de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles, Jean-Paul Adam, a souligné que ‘’fusionner et renforcer’’ les gains réalisés jusqu’à présent dans la réalisation du programme 2030, qui a été adopté par les États membres de l’ONU en septembre 2015, est une obligation de l’agenda du Fradd. ‘’Maintenant, dans sa huitième année, ce forum annuel est co-organisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine (UA), la Banque africaine de développement (Bad), le pays hôte et les agences sœurs du Système des Nations Unies. Il rassemble des décideurs de haut niveau, notamment des ministres, des experts, des décideurs, des universitaires, le secteur privé, la société civile et des partenaires de développement, pour débattre et délibérer sur les progrès du développement économique et social sur le continent’’, explique-t-il.

Préparé pour inclure les priorités africaines, le forum intègre l’examen des ODD aux côtés du Plan de développement de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). Le Fradd fait avancer, selon Jean-Paul Adam, ces deux programmes de développement complémentaires en adoptant un modèle ‘’sain’’ centré sur les personnes et ‘’inclusif’’ pour stimuler les synergies et les ambitions de développement durable sur le continent.  

MARIAMA DIEME

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