Le directeur du centre de détection des jeunes talents de Fatick, Abdou Salam Lam, a livré ses analyses à EnQuête sur le match nul (1-1) du Sénégal contre l’Afrique du Sud, vendredi dernier. Selon l’ancien coach de l’Union sportive de Ouakam, les 5 changements apportés par Alain Giresse étaient trop.

Pour sa seconde sortie à la CAN, l’équipe du Sénégal a fait match nul (1-1) vendredi dernier contre l’Afrique du Sud. Quels sont les enseignements à tirer de cette rencontre ?

‘’C’était un match très difficile pour le Sénégal, d’autant plus que l’Afrique du Sud est l’une des équipes les plus abouties sur le plan offensif. C’est une équipe explosive, homogène et difficile à manœuvrer. Le Sénégal a existé défensivement. Mais il n’a rien proposé offensivement. On s’interroge sur le changement intervenu au niveau du choix des hommes. Par rapport à la fin du match contre le Ghana, la stratégie tactique est restée la même. Ce sont les hommes qui ont changé à 50%.

Est-ce que ces changements n’ont pas déstabilisé l’équipe ?

On ne saurait dire de ce qui est advenu, n’étant pas à Mongomo. On ne sait pas aussi pourquoi l’entraîneur l’a fait, même s’il a évoqué une raison de fraîcheur physique. Dans tous les cas, un changement à 50% amène une autre équipe. Donc, c’est un autre football malgré le fait que la plupart des joueurs se connaissent depuis longtemps. Les duos avaient fini de s’installer au milieu de terrain et en défense. Ce qui fait que pendant un moment, les gens avaient cherché leurs repères pour se retrouver.

Il faut reconnaître que notre milieu de terrain a été dominé. Malgré le fait qu’on ait individuellement des joueurs de classe en attaque, Moussa Sow, Sadio Mané, Mame Biram et Pape Kouly Diop n’ont pas pu combiner. Ce qui fait qu’on n’a pas pu dominer le match de façon dangereuse. Les occasions les plus dangereuses ont été du côté de l’Afrique du Sud. Toutefois, il faut magnifier la ressource mentale de cette équipe et la solidité de cette défense. Celle-ci fait son travail et quelquefois va même jusqu'à suppléer l’attaque, avec notamment le but de la tête de Serigne Modou Kara.

Que pensez-vous des changements apportés au cours de la rencontre ?

Les changements ont été effectués tardivement à mon sens. Il aurait fallu les effectuer un plus tôt. D’ailleurs, ils n’ont pas eu grand effet sur le match. A mon avis, Pape Kouly et Gana auraient pu continuer à faire leur travail au milieu de terrain. Pour ce qui est de Sadio Mané, il aurait pu rester sur le banc. Notre match contre le Ghana en deuxième mi-temps a été plus abouti. C’est ce Sénégal-là qu’on aime, celui qui monopolise le ballon, qui fait des combinaisons d’attaque.

Justement, est-ce qu’il ne fallait pas continuer avec cette équipe-là contre l’Afrique du Sud ?

Les gens le disent. Mais je ne partage pas cet avis. On peut toujours renforcer l’équipe parce qu’aucun match n’est parfait et cela, forcément, compte tenu des capacités de récupération et des stratégies pour préparer les uns et les autres. On a un bon banc et un bon groupe. C’est l’apanage de l’entraîneur. S’il avait maintenu les mêmes et qu’il y ait défaite, on lui aurait reproché la même chose. Ce qu’on peut lui reprocher, c’est les 5 changements. C’est trop. 2 à 3 changements, les gens auraient pu comprendre.

Comment appréhendez-vous le prochain match contre l’Algérie ?

Je pense que nos chances restent intactes. Il ne faut pas cracher sur ce match nul. On est premier. Cette équipe a plein de ressources, les garçons l’ont démontré à deux reprises. Pour ce match, si ce n’était pas l’arbitrage, on aurait eu le gain de la partie. On a marqué valablement un but que l’arbitre nous a refusé. C’est un fait de match, ça arrive. On a assez de ressources pour aller chercher les Algériens. On est premier mais ça ne nous sécurise pas. L’Algérie sait que contre le Sénégal, elle va jouer le match de la mort. Ce sera un match difficile. Mais je pense qu’on sera plus à l’aise que contre le Ghana et l’Afrique du Sud. Il faut rectifier les erreurs des matches passés pour mieux aborder le prochain.’’