Publié le 27 Nov 2018 - 22:47
ABSENCE DE CERTAINS SECTEURS D’ACTIVITÉ

Les filles encouragées aux métiers ‘’masculins’’

 

Dans le monde du travail, il ne devrait plus y avoir de frontière. C’est pourquoi, des entreprises comme Dpw veulent encourager les filles à embrasser les industries dominées par les hommes.

 

Voir une femme dans une mine ou au volant d’un engin lourd relève, pour le moment, de l’exception, au Sénégal. En fait, le constat est fait qu’il y a des métiers où la gent féminine est presque  exclue. Il s’agit, entre autres, des activités portuaires, du transport maritime, de l’industrie… L’heure est peut être venue de changer la donne. C’est du moins ce que pense Dubaï Port Word qui a organisé, hier, une rencontre destinée à encourager les jeunes filles à investir les industries à prédominance masculine. C’était aussi l’occasion, pour l’entreprise de manutention, de ratifier la Charte de diversité des Nations Unies destinée à  promouvoir l’autonomie des femmes.

A ce jour, Dpw ne compte que 12 % de femmes dans son personnel. Si l’on en croit Mame Yacine Diop, cette faible présence s’explique par le fait que les jeunes filles évitaient toujours ces professions estampillées masculines. ‘’Auparavant, elles avaient peur d’aller dans des secteurs dominés par les hommes, parce qu’elles s’y sentaient à l’étroit. Il y a aussi la pénibilité du métier ; il faut de la force et de l’endurance pour l’exercer. Mais, aujourd’hui, à Dpw, il y a de gros engins conduits par les femmes’’, se félicite-t-il.

Moins nuancée, Binta Sy de Ceo Msc Sénégal estime que la femme sénégalaise à toujours dans la tête qu’elle n’est pas capable. Ce qui la met dans une posture de déni de soi.

Madame Diop reconnait que certains métiers sont certes difficiles, puisqu’on peut s’en sortir avec un dos courbé, des mains endolories... Il s’y ajoute que, concède-t-elle, la morphologie de la femme peut être parfois un obstacle à ces professions. Mais, précise-t-elle, il n’y a plus de frontière. Avec l’engagement et la détermination, la femme peut exercer tous les métiers. ‘’J’ai vu, à Ouagadougou, une femme qui conduit un poids lourd depuis 50 ans. Ce n’est donc pas nouveau. On veut juste inciter les filles à avoir plus confiance en elles-mêmes. Il ne faut pas oublier que les femmes sont majoritaires dans la population. Si on veut donc créer des métiers pour uniquement les hommes, ça crée des déséquilibres’’, souligne-t-elle.  D’où la décision de préparer les filles à ne plus avoir de barrière. ‘’On sait que le physique, les tâches domestiques sont autant de contraintes, mais il ne faut pas se fixer de frontière sur les métiers’’, conseille-t-elle.

D’après Mme Diop, Dp Word veut être une figure de prou, puisqu’elle est la première entreprise à avoir ratifié la convention parmi les 12 qui l’ont fait au Sénégal. ‘’Nous avons des politiques, nous travaillons avec des écoles, des centres de formation pour offrir des bourses, tout ce qui a accès au capital humain’’, relève-t-elle.

Cependant, la Sonatel semble avoir déjà pris une longueur d’avance. Si l’on en croit Rokhaya Solange Ndir, Chef de département Rse et partenariat, l’opérateur téléphonique est à 39 % de femmes dans son personnel. Le comité de direction est composé à 48 % de dames, avec un engagement de la direction générale à atteindre l’objectif de la parité absolue auprès du personnel en 2020. 

BABACAR WILLANE

 

 

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