Un fonds de 2 505,6 milliards F CFA recherché
Le Sénégal est à la recherche d’un fonds de 2 505,6 milliards de FCFA pour garantir à tous, dans des conditions équitables, l'accès à des services d'assainissement et d'hygiène adéquats, et mettre fin à la défécation à l'air libre, d’ici 2030.
Dans le cadre du projet intitulé ‘’Amélioration de la gouvernance du sous-secteur de l'assainissement au Sénégal (Sangov)’’, un atelier a été organisé hier à l’endroit du Cadre de réflexion et d'action des journalistes sur l'hygiène, l'eau et l'assainissement (CRAJHEA).
Venu présider cette rencontre, le directeur de cabinet du ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement a laissé entendre que le Sénégal, à l'instar de la communauté internationale, s'est engagé, depuis 2015, dans l'atteinte, à l'horizon 2030, de l'ODD 6.2, qui vise à ‘’assurer l'accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d'assainissement et d'hygiène adéquats, et à mettre fin à la défécation à l'air libre, tout en accordant une attention particulière aux besoins spécifiques des femmes, des filles et des personnes en situation de vulnérabilité’’.
Pour y parvenir, selon Amadou Fall, le Sénégal a mis en œuvre, avec l'appui des partenaires techniques et financiers, des projets et programmes qui leur ont permis d'atteindre un taux d'accès à l'assainissement de 71,7 % en milieu urbain et de 52,6 % en milieu rural en 2022, le taux d'accès global étant de 61,2 % (rapport enquête-ménage WASH 2023, ANSD).
Toutefois, malgré les efforts consentis, beaucoup reste à faire. ‘’Alors que nous sommes à mi-chemin de l'échéance de 2030, le monde et surtout l'Afrique (y compris le Sénégal) ne sont pas en bonne voie pour réaliser la cible 6.2. Pour atteindre une couverture universelle, il nous faut multiplier par cinq le rythme actuel des progrès réalisés en matière d'assainissement, d'après le rapport JMP 2022 (OMS/UNICEF)’’, alerte M. Fall.
Il ajoute : ‘’Les défis auxquels nous faisons face dans le sous-secteur sont toujours importants et nécessitent une prise en charge complète, efficace et conforme aux besoins et enjeux de l'heure. C'est pour avoir compris cela que le président de la République a fait de l'assainissement l'une des priorités de sa politique d'amélioration du cadre de vie de nos populations, à travers l'Agenda national de transformation systémique, notamment en ses axes 2 (Capital humain de qualité et équité sociale) et 3 (Aménagement et développement durables)’’.
La coordinatrice du projet, Adja Babou Ndiaye, s’est, elle, appesantie sur les orientations phares dudit projet. Notamment sur la réforme institutionnelle du sous-secteur de l'assainissement urbain, le renforcement du financement de la gestion des eaux pluviales, l'intégration des outils de financement, la durabilité technique par le choix de technologies adaptées et la responsabilisation du chef de ménage.
Elle renseigne, à propos du programme en milieu urbain, qu’il est prévu 515 177 branchements au réseau collectif, 264 190 ouvrages individuels, 7 228 km de réseaux d'assainissement des eaux usées, la création de 62 stations de traitement des eaux usées (STAP) et la réhabilitation de 72 STAP.
Dans les zones rurales, il est prévu 48 635 branchements au réseau collectif, 758 892 ouvrages individuels et 730 km de réseaux d'assainissement des eaux usées.
Toutes ces réalisations vont nécessiter un financement de l’ordre de 2 505,6 milliards F CFA. Notamment un coût d'investissement évalué à 1 968,2 milliards F CFA, soit 218,7 milliards F CFA par an et un coût d'exploitation évalué à 537,4 milliards F CFA, soit 59,7 milliards F CFA par an.
CHEIKH THIAM