CBAO répond à Macky Sall
Lors du l’ouverture du symposium marquant le 50e anniversaire de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le Chef de l’Etat avait déploré l’application usurière de taux d’intérêt prohibitifs par les banques privées tout en soutenant que ces banques ne participent pas au financement de l’économie et surtout des Petites et moyennes entreprises (PME). Ce week-end, c'est le directeur général de la CBAO qui se défend en soutenant que le problème des PME n’est en rien lié au financement.
Abdelkrim Raghni met plutôt en cause l’environnement dans lequel évoluent les PME. «Au Sénégal, il est plus facile de devenir chef d’entreprise que salarié», fulmine-t-il. C’est pourquoi, il invite l’Etat à les protéger et à les défendre. «90% de notre vie, nous la devons aux PME, donc l’Etat doit les rendre éligibles pour qu’elles puissent accéder aux crédits bancaires», a insisté le manager marocain.
Sur sa lancée, le patron de la CBAO a expliqué que le marché bancaire sénégalais n’est pas très structuré. «Il est même primaire parce qu’il n’y a que des banques commerciales.» Toutefois, il a relevé que le Sénégal a le meilleur taux de crédit parmi les pays relevant de la Banque centrale. «Il est de 6,5%’’, (et) le Sénégal, à l’instar des autres pays sous développés, a un volume de crédit de 30%, donc largement en deçà des pays développés où le taux est de 100% voire 150% dans les grandes puissances.»
Abdelkrim Raghni a rappelé que le crédit est une manière d’accompagner l’économie. Seulement, «le secteur privé ne dispose que d'une petite marge de manœuvre». D'où la nécessité d'inverser la tendance afin que l’économie soit pilotée par les capitaines du secteur privé. En d’autres termes, le patron de la CBAO invite celui-ci à investir davantage dans des secteurs comme l’exportation. Aussi promeut-il l’idée de la création d’un réseau bancaire en Afrique. ‘’Si les réseaux bancaires se développent, le développement de l’Afrique ne sera pas compromis’’, plaide M. Raghni.
Enquête