Publié le 6 Feb 2023 - 17:47
AMÉLIORATION DES SERVICES DE LA CMU L’ONG

Médicos Del Mondo à la rescousse à Pikine et à Rufisque

 

Malgré l’institution de la CMU, de nombreuses populations sont encore laissées en rade, dans la couverture maladie. Dans les départements de Pikine et de Rufisque, l’ONG Médicos Del Mondo (MDM) mène un projet pour un meilleur enrôlement et une plus grande efficacité. 

 

Dans le domaine de la santé, au Sénégal, le constat était que 80 % des Sénégalais ne bénéficiaient d’aucune forme de couverture maladie. Ce pourcentage regroupe le secteur informel et le monde rural, pour la plupart, car exclus des systèmes classiques d’assurance maladie dans le pays (les IPM et les imputations budgétaires). 

Ainsi, parallèlement aux politiques de gratuité destinées à certaines catégories de la population et mises en œuvre, le développement et la promotion des mutuelles de santé sont actés comme étant le meilleur moyen d’assurer ceux qui n’ont aucune couverture maladie. D’où la raison d’être de l’Agence de la Couverture maladie universelle (CMU).

Elle a reçu l’aide de l’ONG Médicos del Mundo (MDM) qui, dans sa vision axée sur le droit à la santé, vise l’accès à la santé pour toute la population à travers un renforcement des politiques publiques de santé. L’ONG compte travailler sur un plaidoyer dont l’objectif est de renforcer les instances de gestion et de mise en œuvre de la CMU au niveau communautaire, avec l’implication des populations bénéficiaires et de renforcer la sensibilisation des populations pour une meilleure appropriation de cette politique.

Médicos del Mundo compte y parvenir avec le projet ‘’Promotion de l’accès universel aux services de santé des femmes dans le département de Pikine et de Rufisque, région de Dakar, Sénégal’’.

À cet effet, le coordinateur du projet renseigne qu’ils ambitionnent de poursuivre le renforcement de l’accessibilité à la santé pour toute la population par un accompagnement des politiques publiques de santé, avec un focus sur les femmes et les populations vulnérables. L’objectif, d’après Mamadou T. Bass, est d’accompagner l’État à rendre effectif le droit à la santé, à travers le renforcement de la couverture maladie universelle.

À travers ce projet, ils veulent susciter l’implication des communautés à travers une participation citoyenne dans la gestion et le fonctionnement des instances de coordination et de suivi de la mise en œuvre de la CMU, mais aussi relever les principales difficultés faisant obstacle à la mise en œuvre effective de la CMU.

D’ailleurs, un atelier de réflexion a été organisé dans ce sens. Il a été l’occasion d’un plaidoyer aux fins d’obtenir de l’État et des collectivités locales plus d’engagement et de soutien en matière de prise en charge sanitaire des populations et plus particulièrement des couches vulnérables.

Mamadou T. Bass annonce que le projet envisage quatre lignes de travail complémentaires : renforcer les organes de coordination et gouvernance de la politique CMU ; promouvoir l’engagement communautaire auprès de la CMU ; promouvoir l’adhésion des bénéficiaires au système de CMU avec une approche groupale ou associative et renfoncer l’offre de service santé de qualité.

‘’Le projet vise à appuyer les départements de Pikine et de Rufisque pour améliorer les services. Les organisations de la société civile doivent être un moteur de changement social, afin d’améliorer l’adhésion de la population aux mutuelles de santé, sensibiliser la communauté pour la promotion de la santé et améliorer la coordination entre les agents de santé communautaires et les structures étatiques. Les actions seront orientées vers l’information et sensibilisation des coopératifs, associations et groupes de personnes pour augmenter le nombre de bénéficiaires de l’assurance médicale’’, indique le coordonnateur.

Dr Baka Madior Fall : ‘’Nous sommes sur la bonne voie’’

De son côté, le docteur Baka Madior Fall, le chef du Service régional de la CMU de Dakar, compte sur les recommandations qui seront issues de cet atelier qui a regroupé des experts venus de partout, pour améliorer le dispositif. ‘’Avec cet atelier, il a été question, pour nous, d’identifier ce qui marche, les points forts ; voir un peu les menaces par rapport à ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes preneurs, car nous voulons améliorer le dispositif, à l’heure des réformes et des évaluations. Il y a eu beaucoup de recommandations qui ont été faites par différents organes. Les points de vue des chercheurs et universitaires sont les bienvenues pour réussir cette mission’’, dit-il.

Le Dr Fall annonce qu’un rapport sera rédigé, à la fin des travaux. ‘’Il prendra en charge toutes les recommandations issues des experts que nous appelons l’œil de l’extérieur. Ceci nous sera utile, car, cela va entrer dans le cadre d’un meilleur accès à la santé et à de bons coûts. Globalement, nous sommes satisfaits de ce projet. Ce qui veut dire que nous devons aller de l’avant, que nous sommes sur la bonne voie, même s’il y a des améliorations à faire’’, reconnaît le Dr Fall. 

CHEIKH THIAM

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