L’État paye 3,7 milliards F CFA aux EPS et DRS
La prise en charge des bénéficiaires du programme de Couverture sanitaire universelle (CSU) est à l’arrêt, depuis un moment. Hier, la ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dèye, a remis un montant symbolique de 3,7 milliards de francs CFA aux structures publiques de santé, sur un total de 10 milliards, dans le cadre de l'apurement de la dette due aux prestataires de soins et le redémarrage dudit programme. Le reste sera payé au courant de ce mois.
Depuis longtemps, l'apurement de la dette due aux prestataires de soins du programme de Couverture sanitaire universelle est une revendication importante du personnel sanitaire. Depuis hier, elle commence à devenir un vieux souvenir, car la ministre de la Famille et des Solidarités a symboliquement remis un montant de 3,7 milliards de francs CFA à des établissements publics de santé (EPS) et des directions régionales de santé (DRS) sur les 10 milliards promis. Le reste sera payé avant la fin de ce mois.
Maïmouna Dèye indique avoir demandé au directeur général de la SEN-CSU de mobiliser 10 milliards pour apurer une grande partie des dettes dues aux structures de santé, afin de pouvoir redémarrer la prise en charge des bénéficiaires du programme de la CSU actuellement à l'arrêt. Ces fonds serviront à honorer les engagements financiers envers les prestataires de soins et à rétablir la confiance dans le programme de la CSU. Des conventions seront signées avec chaque prestataire et les factures seront honorées dans les délais fixés, promet-elle.
‘’J'ai également demandé au directeur général de la SEN-CSU de prendre les dispositions nécessaires pour mettre en place des mécanismes robustes afin d'éviter de tels retards à l'avenir. Je reconnais que les retards de paiement ont créé des tensions économiques et opérationnelles importantes, affectant la capacité des prestataires de soins à fournir des services de qualité. C'est pourquoi il est essentiel de mettre en place des mesures pour prévenir de tels retards. La mise en place de systèmes de gestion financière plus efficaces et transparents est une priorité pour garantir la durabilité de nos engagements’’, a soutenu la ministre.
Lors de cette cérémonie de remise symbolique de chèques, Maïmouna Dèye a précisé que le référentiel des politiques publiques du nouveau régime prévoit le renforcement des programmes de santé et d'assurance maladie pour tous, en mettant l'accent sur l'effectivité de la réforme sur la Couverture sanitaire universelle et une meilleure gouvernance du système de santé.
Selon elle, ce dispositif permettra de relever sensiblement la qualité et l'accessibilité aux soins, mais aussi de transformer le système de santé afin de garantir une protection sociale efficace pour tous les Sénégalais.
Confirmant l'approche visant à séparer les politiques d'offre et de demande de soins pour mieux prendre en charge leurs spécificités et améliorer leur efficacité, le chef de l'État, a-t-elle rappelé, a créé par décret n°2024-939 du 5 avril 2024, le ministère de la Famille et des Solidarités. L'une des attributions de ce département stratégique est de veiller à l'extension de la Couverture sanitaire universelle (CSU) et de la protection sociale aux couches les plus défavorisées.
Ce faisant, le rattachement de l'Agence sénégalaise de la couverture sanitaire universelle (SEN-CSU) au département de la Famille et des Solidarités montre, à ses yeux, combien la notion de famille et de solidarité en matière de protection sociale en santé occupe une place prioritaire dans le nouveau modèle économique du pays.
En outre, elle a indiqué que les réformes du programme de la CSU en cours vont également permettre de renforcer le système de protection sociale en santé du Sénégal, avec un accent mis sur une utilisation des ressources plus optimale. ‘’L'objectif est de créer un environnement où chaque Sénégalais peut accéder à des soins de santé de qualité, quelle que soit sa situation financière’’.
La ministre de la Famille et des Solidarités a engagé la SEN-CSU à jouer pleinement son rôle dans cette transformation. En tant qu'assureure principale désormais, elle doit non seulement garantir des soins de qualité aux populations, mais aussi appuyer la coordination et l'harmonisation des différentes interventions de la protection sociale en santé. La SEN-CSU devra également jouer un rôle actif dans la délivrance d'une carte nationale d'assuré individuelle, afin de faciliter l'accès aux soins pour tous les Sénégalais, a-t-elle promis.
Pour le professeur Cheikh Tacko Diop, directeur général de l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (Anacmu), une première cohorte a déjà été formée. Elle va travailler avec 37 hôpitaux sur les 42. Il a promis de poursuivre dans les jours à venir pour apurer de nombreux districts sanitaires jusqu’à concurrence de 10 milliards de francs CFA.
CHEIKH THIAM