Publié le 25 Jun 2012 - 11:24
POINT DE VUE

 

La «dénormalisation» de l’impunité ne va pas sans fracas !

 

«C’est en gardant le silence alors qu’ils devraient protester que les hommes deviennent des lâches.» Abraham Lincoln.

 

Le déracinement d’un Baobab ne va jamais sans vacarme ! La démolition de l’imprenable forteresse de l’impunité n’est pas une affaire chirurgicale! Ceux qui ont toujours bénéficié des immondes passe droits vont très certainement livrer le baroud d’honneur, l’arme à la main. Les barons du régime déchu qui désormais peuplent ondes des radios, plateaux de TV et colonnes de journaux, sont évidemment dans cette logique de victimisation.

 

Le gouvernement doit accompagner dans le respect des valeurs républicaines, les fantassins de l’appareil judiciaire engagés dans cette mission courageuse, pour restaurer l’autorité et le prestige de la justice ruinés par des décennies de subordination à l’exécutif, et d’impunité flagrante et écœurante. Qui n’a jamais entendu « Deuk Bi Yoone amou Fi ?» Les assassins du juge constitutionnel Me Babacar Sèye, ceux qui ont agressé le remuant opposant Talla Sylla, les commanditaires et les nervis qui ont mis à sac les locaux des journaux l’As et 24H Chrono, ont été cyniquement protégés ou soustraits de la nuit carcérale. Quelle impudence !

 

«Un spectacle affligeant offert à la jeunesse»

 

Comment raisonner une personnalité politique, ex-ministre de la République, juriste de surcroît, qui défie l’autorité publique comme un baron du cartel de Medellín, en déclarant urbi et orbi qu’il ne déferrera pas à la convocation du procureur ? Avec un bouquet de fleur ? Le maître a-t-il déjà oublié la maxime de La Fontaine : «selon que vous soyez riche ou misérable, la justice vous rendra innocent ou coupable» ?

 

L’autorité et le prestige de la justice sévèrement chahutés par l’incurie des politiques, l’autoritarisme mesquin et les méthodes cavalières de son mentor déchu, avait-ils besoin de cette vilenie ? Est-ce que ce comportement digne d’un Parrain de la mafia visqueuse, fait partie de la mission d’un homme politique qui doit être d’une exemplarité irréprochable ? A-t-on idée de cautionner une telle rébellion ? Mais non ! Monsieur le ministre, vous n’avez pas le droit de donner à la jeunesse déboussolée, ce spectacle affligeant d’un caïd de la banlieue lyonnaise qui se fait conduire manu militari devant le juge. «Être libre, ce n’est pas faire ce que l’on veut, mais c’est de vouloir ce que l’on peut», disait Jean Paul Sartre (Situations).

 

«Vous aviez placé Alioune Tine en garde à vue sans l'aval du procureur!»

 

 

Naguère seulement, quand vous étiez aux manettes, vous aviez fait interpeller et placer en garde à vue Alioune Tine sans l’aval du Procureur. Le «droit de l’hommiste» et sa prestigieuse organisation n’ont pas pu s’opposer à cette arrestation illicite. Ce sont les mêmes forces de sécurité que vous avez utilisées à mauvais escient qui sont aujourd’hui utilisées à bon escient pour vous arrêter au nom de la Loi. C’est une gageure compliquée d’une bêtise crasse et définitive que de défier l’autorité publique dans sa mission d’application de la Loi. Nous ne voulons plus d’une justice aux ordres, d’un président de la République qui signe des protocoles de «Mbeubeuss», nourrit des rebelles qui butent nos vaillants soldats, protège des criminels au col blanc et des ministres voyous impliqués dans des voies de fait !

 

La reddition des comptes par le régime sortant et l’audit des comptes et politiques publiques par le régime entrant est un exercice normal dans un Etat constitutionnel. Nous nous inclinons devant la décision de justice qui donne raison à la coalition Bokk Guis Guis contre celle qui soutient le président de la République. Nous saluons en revanche la fermeté et l’intransigeance des juges qui ont fait cueillir un-ex ministre qui a voulu jouer au petit caïd avec la Loi. Force doit rester à la Loi.

 

«Justice intègre et éclairée, justice rapide et efficiente»

 

 

Le peuple soutient sans réserve toute initiative visant à rétablir l’égalité de tous les citoyens devant la Loi. Les magistrats engagés dans cette mission citoyenne, ne doivent pas se laisser distraire par les objurgations et protestations malhonnêtes de politicards aigris et revanchards. Pour une fois nous avons un Président de la République, déterminé à ne protéger personne : «je ne protégerai personne, je dis bien personne», avait-il dit dans son message du 3 avril dernier.

 

 

Vous n’allez quand même pas vous arrêter en si bon chemin tout simplement parce que des gredins qui ont des cadavres dans leur placard et dans le coffre de leur voiture, crient à l’acharnement et au règlement de compte ! «Un chemin de mille lieues commence toujours par un premier pas», dit le proverbe chinois. Vous avez bien commencé et vous allez voir que le Peuple vous soutient ! C’est le moment ou jamais de rompre avec les usages surannés, moyenâgeux qui tolèrent que des personnes vivent au-dessus des lois dans une République.

 

 

Le devoir de rendre compte, l’indépendance de la justice et l’égalité de TOUS devant la loi est une exigence démocratique réclamée par le NTS qui en veut pour son vote ! Soyez l’incarnation de la justice intègre et éclairée qui est l’honneur de notre pays, mais encore la justice rapide et efficiente, qui est l’effroi du coupable et l’espérance de l’innocent.

 

 

Ass Malick NDOYE

Chargé de communication et des élections APR Fass-Colobane-Gueule tapée

malickndy@yahoo.com

 

 

 

 

 

 

 

Section: 
Sonko restaure l’autorité de l’État
CHRONIQUE DE L’IMPROVISTE : Qui trop embraSe, mal éTeint
 Plaidoyer pour des télécommunications respectueuses de l’environnement en Afrique de l’ouest.
Quand la petitesse s’érige en doctrine chez PASTEF
La Psychologie au Sénégal : Perspective des acteurs sur le terrain
DES COOPÉRATIVES COMMUNALES AUX COOPÉRATIVES COMMUNAUTAIRES ET PRODUCTIVES : LE TÂTONNEMENT ET LES ERREMENTS CONTINUENT 
ACROSTICHE POUR MAMADOU BADIO CAMARA
Hommage à Y en a marre : Sentinelles d’une démocratie exigeante
LES ANNALES DE LA TRANSFORMATION PAR L’ÉDUCATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE : Évaluez pour aider, pas pour stresser : le changement de paradigme
Souveraineté vestimentaire africaine : Nécessité de promouvoir la friperie, les masques et les serviettes hygiéniques locaux
Santé au Sénégal : Un système à bout de souffle, des solutions à concrétiser
Mon analyse sur Trump et ses tarifs douaniers
Le Sénégal à la croisée des chemins : Sortir du piège budgétaire et bâtir une souveraineté économique durable
Lettre ouverte aux ministres chargés des Transports, de l’Intérieur et de la Sécurité publique
De la responsabilité de la Cour des comptes ?
Vers l’autosuffisance, la fin des importations de pommes de terre et d’oignons : Une décision stratégique à accompagner
L’éducation sexuelle des adolescents
Sénégal : Une agriculture à bout de souffle face aux défis climatiques et structurels
DENOMINATION DU BOULEVARD DE GAULE : DEBAPTISER DE GAULE POUR REBAPTISER MAMADOU DIA EST UNE  HERESIE HISTORIQUE
ADOPTER UNE METHODE CARTESIENNE POUR REALISER LES POLITIQUES PUBLIQUES