Ces médecins qui livrent à la presse des infos sur leurs malades ?
Quel médecin a révélé à un site internet la prescription qu’il aurait lui-même faite à Aïda Coulibaly, épouse de la star internationale du showbiz et ancien ministre de la Culture, Youssou Ndour ? Mme Coulibaly Ndour traînerait une maladie sévère ; mais, selon le même site, est « résolue à se battre contre ce mal dont nous terrons (il a voulu sans doute écrire « tairons ») le nom. Mais que ses admirateurs se rassurent : la maladie n’est pas incurable.» En raison de cela, le médecin aurait prescrit tempérance à la dame. Et le site écrit avoir obtenu l’information de « sources médicales » (sic) ! Si l’auteur est si catégorique sur la provenance de son information, c’est que soit l’origine est authentique ou, au contraire, est le fruit de l’imagination du journaliste. Du bidonnage de la pire catégorie.
Aïda Coulibaly Ndour, qui doit bien connaître le médecin qui lui a fait une telle prescription, devrait désormais se méfier de son traitant comme de la peste, parce qu’il aurait enfreint son serment d’Hippocrate, instituant le secret médical, de ne rien dire sur la maladie des patients. C’est en effet scandaleux qu’un médecin assermenté communique des informations confidentielles sur la santé de son patient. Voilà qui est grave !
Si ce qui est écrit au sujet de Mme Ndour est avéré, l’Ordre des médecins du Sénégal se trouve de nouveau devant un problème d’éthique et de déontologie posé par la pratique d’un de ses membres (parmi bien d’autres) qui n’ont pas tu les secrets obtenus dans le cadre de l’exercice de leur profession. Autrement dit, il n’y a pas que le médecin de Mme Ndour. Il y a quelques jours, sur Facebook, un gynécologue, faisant des commentaires pour le moins déplacés sur une de ses patientes, a suscité des réactions les unes outrées, les autres amusées et quelque peu voyeuristes. Et que dire des extraits du bulletin médical du prévenu Ibrahim Abou Khalil Bourgi alias Bibo dans l’affaire Karim Wade alors en jugement à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Tout ou presque avait été écrit dans la presse sur l’état de santé de M. Bourgi, histoire d’argumenter une demande de mise en liberté provisoire et une évacuation sanitaire en France.
La publication et la diffusion dans la presse d’informations sur la santé d’une personne sont des pratiques qui se banalisent au Sénégal. Et il faut s’en indigner. Aussi bien l’Ordre des avocats que celui des Médecins doivent se faire entendre contre cette tendance immorale. Avait-on besoin de raconter à la presse que ‘’Bourgi pisse du sang’’ (sic) ? C’est une atteinte à la dignité du malade (si tant est que cette miction est avérée). Vouloir obtenir gain de cause, à savoir la mise en liberté provisoire d’un détenu, doit-il justifier la révélation d’informations (en principe confidentielles) sur sa santé ? Qui autre que le médecin traitant fournit ces informations que les avocats du même patient s’empressent de communiquer à la presse pour susciter indignation par-ci, commisération par-là, dénoncer le ‘’cynisme’’ de la justice accusée de garder en prison un malade quelquefois présenté comme étant à l’article de la mort ?
Si un médecin et un avocat passent outre l’éthique et la déontologie de leurs corporations respectives, le journaliste ne doit pas les suivre sur ce terrain de l’immoralité. En effet, le traitement de l’information et sa diffusion ne peuvent s’affranchir de l’exigence du respect de la dignité de la personne concernée et du respect, par extension, du public, tout court.
Jean Meïssa DIOP
Elles sont vraiment drôles les ‘’voyantes’’ ( ?) de la radio Saphir Fm dont l’essentiel de la grille des programmes et de la ligne éditoriale (si on peut appeler ainsi le contenu de ses émissions)… A un homme qui demandait un éclairage mantique sur son avenir, la voyante-animatrice lui révéla : ‘’Dans quelque temps, tu auras un enfant ou entendras parler de la naissance d’un enfant !’’ Où est la révélation dans cette évidence d’une banalité renversante ? A tel autre encore, une des voyantes de la radio de dire encore : ‘’Si tu es marié, tu épouseras une deuxième femme !’’ C’est cela être docteur à livre ouvert.
Vous voulez une autre anecdote ? En voilà une : à un homme (apparemment cœur d’artichaut), une voyante à la même radio suggérera : « Wala nga jël ma, book ! Ku baax laa dé !» (Ou alors tu m’épouses ; j’ai des atouts). Défense de rire !