Publié le 19 Mar 2013 - 21:30
BACHELIERS NON ORIENTÉS ET ÉTUDIANTS NON ADMIS EN MASTER

 La devanture du Rectorat, mur des lamentations

 

 

C’est devant le Rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) que bacheliers non orientés, étudiants en licence 3, non admis en master, ont exposé leurs peines. Scandant des slogans parfois hostiles, ils exigent, pour certains, leur orientation à l’Ucad, et pour d’autres, leur admission en master. En réponse, le Recteur Saliou Ndiaye souligne qu’aucune pression extérieure ne pourra modifier les règles de l’Université.

 

Des bacheliers non orientés et des étudiants de licence 3 non admis en master ont assiégé, hier, le Rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Alors que le Recteur, Saliou Ndiaye, devait animer à 11h une conférence de presse, des étudiants de la Faculté des sciences et techniques, en brassards rouges, ont débarqué en premier sur les lieux. En chœur, ils scandent des slogans, parfois hostiles, au Recteur : ‘’Master pour tous’’, ‘’Doyen incompétent dégage’’, ‘’Recteur démissionne’’, sont les principales exigences de ces étudiants de licence 3 qui veulent leur admission en master.

 

D’après les plaignants, le Recteur de l’Ucad, Saliou Ndiaye, de même que le Doyen de la Fac des Sciences et techniques, Serigne Ahmadou Ndiaye, sont ''incapables de trouver une solution à leur problème''. Pendant une bonne dizaine de minutes, ces étudiants, déjà titulaires d’une licence et non admis à faire le master, ont assiégé le Rectorat, devant le regard des préposés à la Sécurité.

Vendredi, trois étudiants en Géographie dans le même cas ont, après plusieurs jours de mouvement d'humeur, entrepris de s'immoler par le feu. L'un d'entre eux s'est aspergé d'essence et s'est mis le feu. Blessé, il a été admis à l'hôpital.

 

‘’L’orientation ou la mort''

 

Quelques minutes plus tard, un autre groupe d’étudiants nouveaux bacheliers se pointe. Cette fois-ci plus nombreux, ils ont arboré des morceaux de tissu rouge. En furie, ils prennent d’assaut le Rectorat mais sont stoppés nets devant la grande porte par la sécurité, avant même de gravir les premières marches des escaliers. Ils décident alors d'y tenir sit-in et crient : ''Nous voulons étudier’’, ‘’l’orientation ou la mort''.

 

Même la décision du gouvernement de les orienter dans les établissements privés d’Enseignement supérieur ne les enchantent pas. ''Tout ce que nous voulons c’est d’être orientés à l’Ucad. Nous avons le droit d’étudier et la décision du gouvernement d’orienter le reste des bacheliers dans les écoles privées ne peut pas nous pousser à laisser le combat. C’est de la poudre aux yeux parce qu’un an après, ce gouvernement ne vas plus continuer à prendre en charge la mensualité de tous ces étudiants'', rouspète Mohamed Fall, bachelier non orienté. Bien après, ils se sont rendus au campus social pour investir deux restaurants où ils ont jeté les plats par terre et semé le trouble.

 

 

ABDOU SÈNE, DIRECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PRIVÉ

 

''L’État ira jusqu'à trois ans''

 

Présent hier aux côtés du Recteur de l'Ucad, Saliou Ndiaye, le directeur de l’Enseignement supérieur privé, Abdou Sène, fait savoir que le gouvernement prendra en charge l’orientation des bacheliers en y impliquant le secteur privé de l’Enseignement supérieur. Ainsi, informe-t-il, une plate-forme a été créée pour permettre aux bacheliers non orientés dans les universités publiques et non inscrits dans les établissements privés d’Enseignement supérieur de s’inscrire.

 

Après un recensement fait par les structures du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 13 000 places sont disponibles et que des étudiants ont déjà commencé à s’inscrire, dit-il.

A ceux qui pensent que le gouvernement n’accompagnera pas ces étudiants durant tout le premier cycle de leur formation, M. Sène tient à rassurer : ''Nous sommes en train de travailler sur le contrat qui va lier l’État à ces établissements privés et l’État ira jusqu’à trois ans.'' Toutefois, poursuit Abdou Sène, les bacheliers ne seront orientés que dans des établissements privés qui ont des mentions au CAMES (Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur).

 

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

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