Publié le 8 Nov 2024 - 18:09
BIENNALE DE DAKAR

Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye

 

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé l’ouverture de la 15e Biennale de l’art africain contemporain, hier à Dakar. Il a salué, à cette occasion, la résilience de cet événement. Il a souligné le rôle fédérateur de l’art dans le rapprochement des peuples. Cette édition, placée sous le thème ‘’L’Éveil’’, incarne la volonté de donner une nouvelle profondeur à l’engagement culturel du Sénégal et à son rayonnement mondial.

 

Beaucoup pensaient que cette 15e Biennale de l’art africain contemporain ne se tiendrait pas cette année, après son report. D’autres ont pensé que même si elle se tenait, elle perdrait de sa superbe. Que nenni ! La cérémonie d’ouverture accueillie hier au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose a connu une réussite éclatante. La présence du président de la République Bassirou Diomaye Faye a rendu la fête encore plus belle.

D’ailleurs, ce dernier s’est réjoui que le Dak’Art se soit imposé comme une plateforme internationale pour l'art africain contemporain. En effet, a-t-il souligné, il est ‘’un événement majeur de promotion de la culture en général, du marché de l’art en particulier. En dépit des menaces de toutes natures qui auraient pu entraver sa croissance, elle est demeurée une plateforme d’expression artistique remarquable’’.

En outre, a-t-il rappelé, ‘’cette permanence dans l’innovation, nous le devons à l’appui substantiel de l’État du Sénégal, aux contributions des partenaires institutionnels et privés auxquels je voudrais exprimer toute notre gratitude pour leur accompagnement jamais démenti’’. Bassirou Diomaye Faye a reconnu l’apport incommensurable des artistes à la bonne tenue de la Biennale. ‘’L’engagement des artistes plasticiens qui portent la Biennale comme un joyau précieux, façonné de leurs mains, je devrais dire de leurs pinceaux et burins, et auquel ils vouent un attachement particulier, est aussi un phare puissant qui illumine et oriente cette grande manifestation culturelle, au-delà des frontières de notre continent. La passion des artistes et de tous ceux qui aiment l’art et le font vivre est, en effet, un moteur puissant pour cette manifestation. Le gage de sa pérennité en dépit des vents contraires’’, a-t-il indiqué.

Le président de la République a salué, par ailleurs, le choix du thème de cette année ‘’The Wake, l'éveil, le sillage, Xàll wi’’. ‘’Cette thématique montre que l’une des fonctions essentielles de l’art réside dans le fait de capter l’évanescent, le transitoire, le fugitif d’un monde en perpétuel mouvement, pour lui donner consistance, profondeur et densité. Une vocation artistique assumée consiste donc à organiser le chaos du monde pour lui attribuer un sens’’, a-t-il dit. Cela trouve tout son sens dans la volonté des nouveaux gouvernants.  ‘’L’éthique, vous le savez, est une valeur cardinale de nos cultures et traditions. Voilà pourquoi le gouvernement conduit par Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko inscrit les valeurs de Jub-Jubal-Jubbanti au cœur de nos actions. On pourrait traduire ces mots en substance par : droiture et rectitude par l’exemple : Jub et Jubbal. Rectification des torts causés à autrui et à la communauté : Jubbanti. Tels sont les mots-clés à mettre en œuvre à tous les niveaux par chacun d’entre nous et, plus particulièrement, par ceux qui exercent une parcelle de la puissance publique. La gouvernance politique bien pensée s’articule naturellement autour de ces fondements culturels’’, a-t-il dit.

Ainsi, il a dit qu’il sera ‘’attentif, dans la mise en œuvre de notre politique culturelle, à l’identification, la préservation et la valorisation de notre patrimoine. Le patrimoine culturel nourrit nos imaginaires et assure, par sa transmission aux générations futures, la survivance de nos cultures’’, a-t-il ajouté.

Dans le même sens, il a informé prioriser ‘’l’économie de la culture, pour soutenir toutes les filières et favoriser l’essor d’entreprises et d’industries culturelles et créatives vecteurs d’emplois pour les jeunes et les femmes, en particulier. Le secteur renferme, en effet, un fort potentiel en création d’emplois et de richesses qu’il importe de mieux connaître, d’organiser et d’exploiter par un accès facilité aux données culturelles, l’accompagnement des créateurs par la professionnalisation et le financement, entre autres’’. Il a aussi cité ‘’le numérique, devenu incontournable, pour valoriser, sur les différentes plateformes, les créations de nos artistes et offrir davantage d’opportunités d’emplois aux jeunes. Le numérique occupe une place de plus en plus importante dans l’économie de la culture. Le rapport de 2018 sur la Convention 2005 de l’Unesco intitulé ‘Repenser les politiques culturelles : la créativité au cœur du développement’ précise que les technologies numériques ont transformé la chaîne de valeur culturelle si bien que l’économie culturelle est de plus en plus numérique. Le numérique offre une opportunité dans la valorisation de notre riche patrimoine immatériel. Le secteur culturel national devra davantage saisir et exploiter les potentialités considérables offertes par le numérique’’.

Le dernier axe sur lequel compte se consacrer le nouveau gouvernement est le renforcement ‘’de la décentralisation culturelle, par un soutien plus affirmé à l’administration culturelle locale et aux événements se tenant sur l’ensemble du territoire national. Je tiens, à ce propos, dans un souci d’équité territoriale, à ce que l’offre culturelle bénéficie à tous nos compatriotes et que, parallèlement, le besoin d’expression culturelle ainsi que de valorisation du patrimoine des communautés soit comblé. Il en va de notre cohésion nationale’’.

HOMMAGE AUX ARTISTES

BDF  célèbre les piliers de l'art à Dak'Art 2024

‘’Et comment ne pas prendre le risque de parcourir les travées des souvenirs vivaces de la Biennale de Dakar. Saluer les silhouettes d’amis, passés dans un autre monde, mais dont le souvenir, les sourires et les traits de génie ont façonné en quelque sorte l’esprit de Dak'Art. Je pense à Issa Samb plus connu sous le nom de Joe Ouakam, Ousmane Sow et Souley Keita. Je pense à Ndary Lo, Alpha Sow, Ibrahima Kébé. Je pense à Djiby Ndiaye, Amadou Kré Mbaye, Moussa Baidy Ndiaye et Kata Diallo (...)’’. Il a souligné que ces artistes, par leur engagement et leurs œuvres, ont laissé une empreinte indélébile, contribuant à définir l'identité de Dakar ou plutôt  l'âme artistique de Dakar.

Ainsi, le président de la République, qui présidait l’ouverture de la 15e Biennale de Dakar, a rendu hommage aux illustres disparus du monde de l’art.

Il a également profité de la tribune offerte pour célébrer Anta Germaine Gaye et Ndoye Douts. ‘’Je voudrais relever le choix de l’organisation de rendre hommage à deux artistes plasticiens talentueux, Anta Germaine Gaye, spécialiste reconnue de la peinture sous-verre, et Mohamadou Ndoye dit Ndoye Douts, disparu il y a près d’un an. Ces deux créateurs ont en commun un engagement social notable. En plus d’être des personnalités attachantes par leur exquise urbanité et les ondes positives qu’ils répandent autour d’eux. Mouhammadou Ndoye Douts, rappelé si jeune auprès du Seigneur, s’est particulièrement distingué au sein de sa communauté par des actes de bienfaisance et de solidarité, notamment la construction de salles de classe et la fourniture d’équipements et de consommables à des établissements de santé, entre autres. Qu’il repose en paix dans sa terre source du Djender qu’il aura tant aimée et si bien servie’’ a-t-il prié.

‘’Quant à Anta Germaine Gaye et de l’avis unanime, son sourire éclatant et bienveillant rassure et réconforte, autant que son immense talent mis au service d’une technique picturale qui prend la réalité à rebours. Professeur d’éducation artistique, elle exerce avec amour son métier et ravit nos sens par la qualité méticuleuse de ses œuvres. Nous lui souhaitons une longue vie au service du beau et de sa mission de transmission de son savoir’’, a-t-il ajouté.

 

Thécia P.NYOMBA EKOMIE

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