L’arbitrage de Macky Sall fait sauter le verrou
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Le président de la République Macky Sall a décidé, hier en conseil des ministres, de céder aux vœux de l’opposition quant au mode de scrutin à adopter pour constituer les futurs conseils de ville, et à la déchéance du mandat de l’élu local à la suite d’une démission d’un conseiller de son parti. Ainsi, les élections locales peuvent se tenir à date échue.
Soumis à l’arbitrage du président de la République, Macky Sall, les deux points de désaccord qui bloquaient les travaux de revue du code électoral ont été tranchés hier par le Chef de l’Etat qui a décidé de faire des concessions.
En effet, en perspective des prochaines élections locales, l’ensemble des acteurs politiques, en l’occurrence la mouvance présidentielle, l’opposition et les partis non alignés, avait initié des discussions pour adopter un nouveau code électoral à la suite de l’entrée en vigueur de la réforme de l’Acte 3 de la décentralisation qui a complètement bouleversé la cartographie électorale.
Dans les négociations, 75 points d’accord ont été arrêtés entre les différents protagonistes. Seulement, deux points de désaccord majeurs ont été observés sur le mode de scrutin qui devait prévaloir pour constituer les conseils de ville, notamment sur la clé de répartition entre le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel pour les élections départementales et municipales, et sur la déchéance du mandat de l’élu local à la suite d’une démission d’un conseiller de son parti.
Ces deux points d’achoppement avaient fini par bloquer les travaux de revue du code électoral et ont failli provoquer un report des élections locales du 29 juin. Hier, le président de la République, Macky Sall, à l’issue du conseil des ministres, a décidé de céder à la demande de l’opposition, notamment de la coalition des partis non alignés.
Ces derniers avaient proposé que les conseillers élus au niveau des conseils départementaux soient élus sur la base de deux listes, une liste proportionnelle qui doit élire 55% des conseillers et une liste majoritaire qui doit élire 45% de l’ensemble des élus de chaque conseil départemental’’. Une proposition que le Chef de l’Etat a décidé de faire valoir, selon le porte-parole du gouvernement Abdou Latif Coulibaly qui a fait face à la presse hier.
En dehors de cette décision, le président de la République a également décidé de réduire de 20 jours le délai de clôture absolue des candidatures jusqu’ici fixé à 80 jours avant le scrutin. Dorénavant, les candidatures sont déposées 60 jours avant le scrutin, à en croire le ministre de la Bonne gouvernance. Qui souligne : ‘’Maintenant que ce délai a été réduite de 20 jours, les partis politiques ont jusqu’au 30 avril pour déposer leurs listes au lieu du 9 avril initialement prévu.’’
Outre cela, le président de la République a également pris une décision concernant la constitution des dossiers de candidature. Auparavant, pour constituer un dossier de candidature, il fallait une lettre d’engagement du candidat, une photocopie de la carte d’identité et un acte de naissance datant de moins de trois mois.
A présent, pour être candidat, il faut, outre les deux premiers documents cités, un extrait de naissance datant de moins de trois mois ou tout simplement une photocopie légalisée de la carte nationale d’identité. Selon le ministre Abdou Latif Coulibaly, ‘’contrairement à ce qui se faisait, c’est après les élections que chaque candidat élu doit désormais déposer entre les mains de l’autorité un casier judiciaire qui atteste de son éligibilité’’.
ASSANE MBAYE