Publié le 14 Feb 2025 - 13:39
TAS SUR LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES  

"Notre Administration fonctionne presque comme celle sous Mobutu ou Bokassa"

 

Le président du parti la République des valeurs/Réewum Ngor, Thierno Alassane Sall (TAS), estime que le rapport de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques confirme les réserves que son parti exprime depuis longtemps. Par des articles de presse, des déclarations à l'Assemblée nationale et d'autres tribunes, ils avaient déjà alerté sur le manque de sincérité des informations fournies par le gouvernement.

"Il est maintenant clair que notre Administration fonctionne presque comme celle du Zaïre sous Mobutu ou de la Centrafrique sous Bokassa. Ce chaos financier, érigé en système de gouvernance, a prospéré en raison de la violation répétée des règles fondamentales des finances publiques. Les mécanismes de contrôle a priori ont failli à tous les niveaux", dénonce le député. Il appelle à identifier clairement les responsabilités, tant du côté des administrations publiques concernées (finances, budget) que des banques privées et à appliquer des sanctions exemplaires.

Toutefois, TAS souligne que ce rapport suscite du scepticisme chez de nombreux citoyens. "Comment la Cour des comptes, qui a régulièrement donné quitus au gouvernement, peut-elle aujourd'hui dénoncer un système qu'elle a elle-même validé ? La dernière fois remonte à l'exercice 2022. Le projet de loi de règlement 2023 avait même été inscrit à l'ordre du jour de la dernière session extraordinaire de la 14e législature avant d'être retiré in extremis pour des raisons qui apparaissent aujourd'hui plus évidentes", rappelle-t-il.

TAS interroge ainsi l'utilité d'une institution dotée d'un budget important et de vastes pouvoirs, si elle ne s'active qu'à la demande du pouvoir en place. "Dans un pays où les dérives financières sont récurrentes, dispose-t-on de véritables instances de contrôle indépendantes ? La même question se pose pour l'Assemblée nationale, qui a systématiquement voté les lois de règlement sans jamais chercher à vérifier l'utilisation des fonds publics. Il est temps qu'elle se réinvente et assume pleinement ses missions constitutionnelles", plaide-t-il.

Par ailleurs, l'opposant met en garde contre une instrumentalisation du rapport à des fins politiques. "Si ce document ne sert qu'à justifier une purge ciblée par le nouvel exécutif, sans assurer la même transparence sur sa propre gestion, alors il n'aura été qu'un outil de manipulation. Déjà, nous assistons à un tri des dossiers : certains, pourtant mis en cause dans des rapports d'audit, échappent à toute poursuite après avoir rejoint le nouveau pouvoir. Si la justice veut inspirer confiance, elle doit traiter tous les fautifs avec la même rigueur et sans distinction".

Pour TAS, l'histoire des deux premières alternances politiques au Sénégal prouve que les opérations de "traque des biens mal acquis" ont souvent tourné à des règlements de comptes spectaculaires, sans récupération effective des fonds présumés détournés. "Avec les mises en accusation à géométrie variable, nous prenons une direction dangereuse", conclut-il.

Section: 
RÉUNION INTERMINISTÉRIELLE SUR L'ÉTAT CIVIL : Une dizaine de mesures pour remédier aux multiples problèmes
CONTRATS SNCF, SUMMA-LIMAK : Yankhoba Diémé casse tout et engage les renégociations 
VOTE DE QUATRE PROJETS DE LOI POUR S’OUVRIR AU MONDE : Une alternative financière stratégique
EMPRISONNEMENT D’OPPOSANTS, LICENCIEMENTS, LOI D'AMNISTIE… : Les exigences du FDR
AUDIT DU FONCIER (LOTISSEMENT DAKAR, THIÈS, SAINT-LOUIS) : Le rapport presque finalisé
LOI AMADOU BA : Amadou Ba valide l'amnistie
CONVENTION DE TRANSFÈREMENT DES DÉTENUS DU MAROC VERS LE SÉNÉGAL : Les députés adoptent le projet de loi à l'unanimité
ARRESTATIONS TOUS AZIMUTS : Gueum Sa Bopp dénonce une ‘’machination judiciaire’’
AISSATA TALL SALL SUR D’EVENTUELLES POURSUITES CONTRE L'ANCIEN PRÉSIDENT “Les Marocains ont répondu : ‘’Ahlan wa sahlan Macky Sall”
SAINT-LOUIS : DIARRA SOW, DG OLAC, AUX FEMMES : ‘’La femme n’est pas un outil ou un élément de manipulation’’
LIMOGEAGE DE PAPE MADA NDOUR, CHEIKH OUMAR DIAGNE ET DR CHEIKH DIENG : Diomaye Faye face au couperet de la realpolitik
FONDS D’ÉQUIPEMENT DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : Le ministre de l’Urbanisme prône une réforme de la fiscalité locale  
PACTE DE STABILITÉ ÉCONOMIQUE : La FGTS exige des modalités d'accord-parties de règlement du passif
GESTION DU REGIME DE PASTEF : Le Monjer en rajoute une couche
PORTRAITS CROISÉS: THIERNO ALASSANE SALL ET MIMI TOURÉ : Un amour-haine sur fond de vieilles rivalités
Lancement officiel du Mouvement des jeunes journalistes gabonais du Sénégal : Pour la promotion et la valorisation des métiers médiatiques
HOMMAGE À SAM NUJOMA, PÈRE FONDATEUR DE LA RÉPUBLIQUE NAMIBIENNE : L’appel du général Birame Diop à maintenir vive la flamme du panafricanisme
MACKY SALL, FARBA NGOM ET L'APR : Un silence coupable face aux accusations ?
L’APR sur l’affaire Farba
COUR DES COMPTES, SITUATION ÉCONOMIQUE DU PAYS… : La  coalition Sopi Sénégal sort du bois