Publié le 21 Oct 2023 - 23:01
BLOCUS SIGNATURE RÉVISION CONVENTION COLLECTIVE PAR LE PATRONAT

Le syndicat des assurances dénonce et menace de déposer un préavis de grève

 

Le Syndicat national des employés et cadres des  entreprises d’assurances du Sénégal a fait face, à la presse, hier, pour dénoncer le blocus de la signature de révision de la convention collective par le patronat. Il menace de déposer un préavis de grève, si rien n'est fait pour résoudre ce différend.

 

De 1977 à 2023, les travailleurs du secteur des assurances sont gérés par les mêmes instruments. Pour l'amélioration de façon radicale de leurs conditions sociales et économiques, les travailleurs du secteur réclament la révision de la Convention collective des entreprises d'assurances qui date de 1977.

"L'outil que nous avons choisi est celui qui intègre notre souci constant d'établir un dialogue permanent entre les partenaires sociaux et les préoccupations des chefs de famille qui subissent la hausse continue du coût de la vie et la dégradation considérable des conditions d'existence et de travail qu'elle entraîne, tout en répondant aux sollicitations d'un patronat de plus en plus exigeant. C'est-à-dire, la révision de notre convention", a indiqué le secrétaire général du Syndicat national des employés et cadres des entreprises d’assurances, Amdy Moustapha Diallo.

Ainsi, informe-t-il, il s'agit de remplacer cette convention collective désuète par une nouvelle plus moderne, plus opérationnelle et mieux adaptée.

Le secteur des assurances, rappelle M. Diallo, génère d'importants revenus dont les travailleurs doivent aussi profiter. Rien que pour l'exercice 2021, dit-il, ce secteur a produit 226 489  100 000 F CFA de chiffres d'affaires. Des résultats remarquables qui cachent un déséquilibre manifeste, déplore le secrétaire général dudit syndicat.

Pour aboutir à un document constitutif d'une nouvelle convention collective, le Syndicat national des employés et cadres des entreprises d’assurances dit tenir plusieurs sessions avec le patronat et les travaux qui se sont déroulés dans un climat parfaitement apaisé. "Il y a eu des concessions faites de part et d'autre pour aboutir à un document constitutif d'une nouvelle convention collective. La phase de discussion étant achevée, il ne reste plus qu'à procéder à la signature pour son entrée en vigueur. La date du 31 juillet 2023 a été proposée pour la cérémonie officielle. Malheureusement, à la demande du patronat, la cérémonie a été annulée. Depuis lors, rien n'est fait. Le patronat est devenu complètement aphone", a regretté le SG Diallo. "On peut comprendre que le patronat puisse demander un report de la signature pour coordination ou pour une raison quelconque dans un délai raisonnable. Mais la situation actuelle est particulièrement inquiétante. Alors qu'on pensait atteindre notre objectif, le patronat semble manifester une volonté de bloquer le processus qui, jusque-là, s'est déroulé dans un excellent climat. Il nous mettrait ainsi face à une situation d'une extrême gravité : une remise en cause de plusieurs mois de travail", déplore-t-il.

Préavis de grève

D'après Amdy Moustapha Diallo, pour leur part, ils ont fait montre d'une grande courtoisie, d'un respect immense et d'une grande ouverture pour arriver à un accord, tout en restant rigoureux et ferme. "Nous ne souhaitons pas en arriver à la confrontation. C'est pourquoi nous sollicitons l'intervention des représentants de l'État ainsi qu'au bon sens de nos employeurs", prévient le syndicaliste.

Toutefois, il avertit que, dans tous les cas, une remise en cause de l'accord obtenu n'est pas envisageable. Par la même occasion, le bureau du Syndicat national des employés et cadres des sociétés et agences d'assurances et le Collège des délégués du personnel des assurances appellent tous les employés du secteur à la remobilisation. "Nous devons être prêts à apporter les réponses appropriées face à cette situation inédite", pense-t-il.

Prenant part au point de presse, le secrétaire général adjoint de la CNTS interpelle le ministre du Travail pour la résolution de ce problème. "Il est le garant, dans le cas d'espèce, puisqu’il a mis en place une commission paritaire à laquelle il s'est joint pour conduire tous les débats au point de retenir une date de signature sous son autorité. Je pense qu'il faut que le ministre nous dise quelle est sa position dans ce cas d'espèce", dit-il.

Dans le même ordre d'idées, le SG adjoint de la CNTS interpelle également les employeurs, parce que, dit-il, ‘’ce n'est pas responsable, un secteur aussi important, stratégique, où les gens discutent jusqu'à terme, refusent d'aller vers une signature. Nous les appelons à reconsidérer leurs positions pour qu'on arrive à la signature, sinon, on va introduire avec eux (travailleurs  du secteur  des  assurances) un préavis de grève".

En effet, explique-t-il, "c'est une question de droit. On a le droit de dénoncer, de discuter d’une nouvelle convention. Nous l'avons fait et nous sommes au terme de ces discussions. Si on est arrivé à une cérémonie de signature, c'est parce que sur l'essentiel, on s'est entendu. Le fait qu'ils ne veulent pas signer pose problème".

Mouhamadou Lamine Fall avertit : "Nous allons avec les camarades déposer un préavis de grève et attendre.  Maintenant, après l'expiration dudit préavis, si rien n’est fait, nous allons arrêter le secteur et je pense  quand même qu'ils ne vont pas en arriver là. Nous ne le souhaitons pas.  Mais c'est un minimum de considération qu'ils nous doivent en tant que partenaires, qu'ils doivent à l'État à travers du ministère du Travail."

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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