Le chauffeur A. A. Diakhaté et le mécanicien G. Cissé ont été arrêtés et déférés au parquet. Ils utilisaient leur taxi ‘clando’ la nuit pour dépouiller leurs clientes.

Pendant plusieurs mois, ils ont dicté leur loi, en dépouillant les clientes qui empruntaient leur taxi ‘’clando’’ de marque Peugeot 205, sur l’axe rond-point Case-bi-Guédiawaye. Le chauffeur A. A. Diakhaté et le mécanicien G. Cissé avaient une façon très sophistiquée, pour ne pas dire originale, d’agresser. Leur modus operandi consistait à cibler des clientes dames, entre 22h et 5h du matin. Alors que le sieur Diakhaté était tranquillement au volant, le nommé Cissé se mettait à côté de lui. Une fois la cible bien installée à l’arrière, le chauffeur verrouillait les portes et roulait à vive allure, direction la nouvelle corniche qui mène vers le Technopôle de Pikine. Car, à ces heures de la nuit, il n’y a jamais âme qui vive. 

Pendant ce temps, l’autre sortait un couteau et sommait la cliente de vider ses poches et son sac à mains. Après leur basse besogne, ils déposaient leur victime et fondaient dans la nature. Souvent, selon les confessions des victimes, il leur arrivait d’avoir les mains baladeuses, les rares cas ou leur cible ne détenait aucun kopeck par devers elle. D’autres victimes ont aussi soutenu que le duo était souvent en état d’ébriété. Dans les dépositions qui se sont succédé devant le commissaire central de Guédiawaye, Djihabir Sarr, des victimes soutiennent avoir été abusées sexuellement ou traumatisées et ou blessées par leurs bourreaux.

Mais leur diktat a pris fin durant la nuit du 21 août dernier. Ce jour-là, seul A. A. Diakhaté était à bord du clando. Il avait embarqué une dame qui, par la suite, a senti le coup. Elle a tenté de sauter, en vain. Un automobiliste qui était derrière le clando a trouvé bizarre que le chauffeur se mette à accélérer, alors que rien ne l’y obligeait. Ses soupçons ont été renforcés par le fait que la voiture en question était dans un état piteux et n’avait pas de numéro d’immatriculation. Il s’est mis à suivre le clando et est parvenu à le coincer, après quelques minutes de course-poursuite, près du stade Amadou Barry. Après une rude bagarre, il a pris le dessus. Aidé par les riverains témoins de la scène, il a conduit le sieur Diakhaté au commissariat central de Guédiawaye. La fouille du véhicule a permis de mettre la main sur plus de 7 téléphones cellulaires, des sacs à mains vidés de leur contenu, des puces d’opérateur de téléphonie mobile et un montant de 350 000 F CFA.

‘’Depuis le décès de ma mère, je souffre de troubles mentaux’’

Une fois dans les locaux du commissariat, devant l’adjudant Youssoupha Diaw, chargé des enquêtes dans ledit commissariat, A. A. Diakhaté a reconnu les faits et mouillé son acolyte G. Cissé. ‘’Je reconnais les faits qui me sont reprochés. Après le décès de ma mère, il y a de cela plus de deux ans, j’ai commencé à souffrir de troubles mentaux. A cause de cette pathologie, il m’arrive de commettre des violences physiques sur des passagers embarqués à bord de ma voiture. Je ne saurais vous dire le nombre de fois que j’ai agi de la sorte, mais on le fait juste depuis un mois. En compagnie de G. Cissé, à chaque fois que nous dépouillions une victime, nous allions vendre les téléphones portables à S. Diop, un vendeur de téléphone portable au marché Thiaroye’’, a-t-il confié aux enquêteurs. S. Diop,  déféré au parquet pour recel, a soutenu devant les limiers n’avoir acheté que 3 téléphones au duo.

A. A. Diakhaté et G. Cissé ont été déférés pour les délits de tentative de vol avec violence, avec usage d’arme blanche et d’un moyen de transport.