Une femme de ménage risque 10 ans de réclusion criminelle

Hier, Wanéga Kama, une femme de ménage de 24 ans, a comparu devant la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar. Elle est accusée de viol sur une mineure de 9 ans, de pédophilie, d'actes contre nature, de corruption de mineure et de facilitation d’accès à la pornographie. Sa présumée victime est la fille de sa patronne. L’accusée a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés.
Wanéga Kama, employée comme femme de ménage chez Ndèye Kh. Ndiaye, entre 2020 et 2022, est accusée d’avoir commis des actes de viol et de pédophilie sur la fille de sa patronne, alors âgée de 9 ans. Les accusations incluent également la facilitation d’accès à des contenus pornographiques et l’introduction d’hommes chez la victime pour des actes sexuels. Les faits auraient été commis entre 2020 et 2022, période durant laquelle l’accusée partageait un matelas avec la victime et une collègue, Ndiolé.
L’affaire a éclaté en janvier 2022, lorsque la directrice de l’école de la victime a alerté les parents, après que la jeune fille a confié avoir subi des abus sexuels de la part de Wanéga Kama et des hommes qu’elle aurait fait venir à la maison. La victime a également affirmé que l’accusée la menaçait de la ‘’mettre dans la fournaise de la boulangerie’’ située chez elle.
Lors de l’audience, le procureur a présenté des éléments accablants contre Wanéga Kama. Neuf vidéos pornographiques ont été découvertes dans son téléphone portable ainsi que des liens menant à des sites pornographiques. La victime a démontré devant les enquêteurs comment elle accédait à ces contenus, pointant du doigt l’accusée comme celle qui lui aurait appris à naviguer sur ces sites. Un certificat médical a également attesté de lésions physiques compatibles avec des attouchements, bien qu’il n’ait pas été établi de preuve formelle de pénétration.
En l’absence de la mineure et de sa mère, Wanéga Kama a contesté à la barre toutes les accusations, affirmant qu’elle considérait la victime comme une ‘’petite sœur’’. Elle a expliqué que les vidéos pornographiques trouvées sur son téléphone lui avaient été envoyées par sa collègue Ndiolé et qu’elle n’avait jamais eu l’intention de les visionner. Elle a également nié avoir laissé son téléphone à la disposition de la victime ou avoir commis des attouchements.
Le procureur a requis 10 ans de réclusion criminelle pour les chefs de pédophilie, de corruption de mineure et d'actes contre nature, tout en demandant l’acquittement pour le viol, faute de preuves suffisantes.
Maitre Alioune Badara Fall, l’avocat de la défense, a souligné l’absence de preuves tangibles et a suggéré que la victime, ayant eu ses règles à l’âge de 9 ans, aurait pu développer une ‘’imagination fertile’’. Il a également mis en avant le fait que la mère de la victime n’a pas comparu à l’audience ; ce qui, selon lui, affaiblit la crédibilité des accusations.
Le délibéré est prévu pour le 15 avril 2025.
En attendant, Wanéga Kama reste en détention provisoire.
MAGUETTE NDAO