Plus de 3000 milliards, une barre très haute et une progression fulgurante dans l’espace UEMOA
Le projet de budget pour l’année 2016 adopté par le gouvernement s’élève à 3022 milliards F CFA (4,6 milliards d’euros), soit 32,1% de plus que 2014, là où la Côte d’Ivoire fait une progression de 13,8% en 2015, par rapport à son budget de 2014. Par ailleurs, le budget 2016 comprend une forte hausse en dépenses d’investissements (33%). A travers ce projet de budget, le gouvernement entend renforcer les actions de promotion de l’emploi, d’amélioration des services de santé et d’éducation, de développement des infrastructures socio-économiques de base, ainsi que celles d’appui au développement agricole, en résumé les projets du PSE. Nous tirons un chapeau à l’administration fiscale et domaniale ainsi qu’à l’administration douanière. A travers cette performance, ils passent du treillis au costume.
Le Sénégal ne peut s’isoler des changements qui interviennent sur la scène internationale, que ça soit en termes de cycles économiques mondiaux ou de concurrence accrue en termes de compétitivité. Nous ne disposons pas de ressources nécessaires pour mettre le pays totalement à l’abri des tendances mondiales. En tout cas, essayer de le faire serait non rentable en ce sens qu’il ne ferait qu’exacerber une adaptation inévitable. Cela dit l’exécution de ce budget doit répondre uniquement aux objectifs du PSE, qui est le cadrage et la seule feuille de route.
A ce jour, le développement du Sénégal est fortement alimenté par une croissance basée sur le secteur tertiaire que sont les services. Cependant, la mondialisation a davantage intensifié la concurrence et établi une plus nette distinction entre les gagnants et les perdants. Ce n’est pas le moment de se retirer mais d’accepter de se plier aux règles du jeu en termes de concurrence mondiale, et la première règle c’est investir. Cela nécessitera plus d’efforts pour s’assurer que le Sénégal continue à profiter de la mondialisation. Cela requiert des efforts conjugués et une cohésion politique orientée vers une recherche constante d’une compétitivité et d’une croissance économique à l’échelle mondiale.
Dans ce contexte, le concept « Gouverner autrement » incarne l’impératif économique d’unir et d’optimiser nos ressources collectives en tant que nation et disputer notre place sur la scène internationale. La diplomatie sénégalaise vient de faire sa preuve en propulsant le drapeau sénégalais au conseil de sécurité des Nations Unies. Nous adressons nos chaleureuses et sincères félicitations au Président de la république et à son gouvernement pour son retour au conseil de sécurité des Nations Unies. Sur le plan économique et social, la transformation socio économique implique souvent un certain bouleversement économique temporaire à court terme ; d’où la nécessité de l’engagement sans faille et le dynamisme de tous les acteurs, secteur privé et secteur public ensemble. Ce bouleversement à court terme devra être vu comme un investissement vers des gains durables à moyen terme, en termes de revenu élevé et d’une meilleure qualité de vie pour tous. Le succès serait l’atteinte du PSE à l’horizon 2035, au sens holistique du terme, non seulement des revenus élevés et une meilleure qualité de vie mais également l’atteinte du statut de nation émergent conformément à nos valeurs culturelles.
La recherche de la compétitivité et de la croissance se traduiront par des implications sur les priorités de politiques et des allocations de ressources. Il existe manifestement des compromis en termes d’objectifs en matière de politiques, mais les pressions découlant de la concurrence mondiale exigent la minimisation des contraintes dans la recherche de la compétitivité et de la croissance.
Les stratégies politiques spécifiques devant être entreprises pour la compétitivité de l’économie nationale, conformément au PSE, incluent la mise en vigueur du développement industriel, particulièrement dans le secteur secondaire, tout en ayant une protection stratégique de ce secteur. L’accent sera aussi continuellement mis sur le secteur des biens échangeables et celui des exportations, en plus des secteurs qui soutiennent le commerce. Le PSE se penchera sur la révision et la modernisation des règlementations, ainsi que des réformes institutionnelles, en vue de rendre une économie de marché qui fonctionne bien. La priorité du PSE doit être accordée aux règlementations et aux réformes institutionnelles qui peuvent améliorer concrètement la facilité de faire des affaires au Sénégal, en vue d’encourager de plus importants investissements privés et de permettre au secteur privé d’être le moteur de la croissance.
Le PSE va également soutenir les activités du secteur privé en facilitant l’accès au financement, particulièrement en termes d’appui aux micros entreprises, capital-risque pour l’innovation et le financement lié à l’exportation. Dans la même veine, l’accent sera mis sur la croissance inclura la fixation des priorités d’investissement dans le secteur public avec un fort potentiel de retombées économiques particulièrement dans les secteurs stratégiques, comme la transformation structurelle de l’économie et de la croissance, le capital humain, la protection sociale, le développement durable, la gouvernance, les institutions, la paix et la sécurité. Encore une fois, nous félicitons le gouvernement pour sa performance budgétaire et ses choix hautement stratégiques en termes d’allocation.
Alpha Ousmane AW
Responsable des Cadres de la LD
Expert en Gestion des Politiques Economiques
Directeur Administratif et Financier de l’ASEPEX
Email : sawademe@yahoo.fr