Une récolte de 50 450 tonnes attendue
Pour la première fois au Sénégal, une campagne de commercialisation de la pomme de terre a été lancée par le Programme d’aménagement et de développement économique des Niayes (Paden). Et c’est une production de 50 450 tonnes qui est attendue cette année par les producteurs.
Depuis quelques années, le marché de la pomme de terre sénégalaise connaît de profonds changements. Néanmoins, la production s’intensifie et bat des records, surtout avec le gel des importations, qui permet aux producteurs locaux d’approvisionner le marché pendant des mois. Et pour la première fois, une campagne de commercialisation de la pomme de terre a été lancée par le Paden. Cette opération qui s’est tenue hier au Cices avait également comme objectif de regrouper les groupements de producteurs et les commerçants autour d’une signature d’actes. S’y ajoute l’invite au respect du cahier des charges qui consiste à ‘’ produire de la pomme de terre de qualité et satisfaire le marché national‘’, selon Massamba Diop, coordonnateur du (Paden). A en croire ce dernier, les producteurs locaux vont dépasser cette année les 48 000 tonnes que se fixe le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture (Pracas) contenu dans le Plan Sénégal émergent (Pse).
Ces prévisions sont confortées par Mamadou Guèye coordonnateur national de la filière pomme de terre. ‘’La production attendue cette année est de 50 450 tonnes de pommes de terre ‘’, a-t-il révélé. Dès lors, l’objectif de l’Etat qui était de 47 000 tonnes en 2017 sera largement dépassé. Et cet objectif sera possible, d’après M. Guèye, grâce à la panoplie d’actions élaborées par les producteurs. Ainsi, le rendement moyen sera de 25 tonnes à l’hectare.
Cependant, les tests de rendements effectués avec les carrés ont démontré que les producteurs pouvaient obtenir 35 à 40 tonnes. Ce qui fait que la production nationale avoisine les 60 000 à 65 000 tonnes. Un tonnage assez satisfaisant pour le Coordonnateur de la filière pomme de terre. Le gel de l’importation aidant, ‘’nous pourrons satisfaire le marché jusqu’au mois de juin‘’, promet M. Guèye.
‘’Vendre avant de produire’’
Mais toujours est-il que cette grande production n’est pas sans grandes conséquences. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, Mamadou Guèye préconise que des magasins soient mis à la disposition des producteurs pour qu’ils puissent y stocker leurs produits. Ceci, d’autant plus qu’on risque d’avoir ce mois-ci plus de 24 000 tonnes, sachant que la consommation nationale varie entre 5 000 et 6 000 tonnes.
D’ailleurs, c’est pour cela qu’Amadou Abdoul Sy Directeur de l’Agence de régulation des marchés (Arm) a invité les producteurs à être leurs propres régulateurs. A l’en croire, il y a un problème de ‘’connectivité entre la production et la commercialisation‘’. Et c’est pour juguler ce phénomène que l’Arm procède au gel des importations. ‘’L’année passée, on a fait une phase d’essai pour la pomme de terre, de 70 jours. Cette année, nous sommes déjà à 52 jours et la production est encore là‘’, révèle M. Ba. En fait, depuis le 15 février, c’est la pomme de terre locale qui approvisionne le marché et elle pourra l’approvisionner encore pendant 4 voire 5 mois.
De son côté, conseillère technique au Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Ndèye Dioum Ndiaye a soutenu que ‘’vendre avant de produire‘’ a désormais tout son sens. Elle est d’avis qu’il faut allier autosuffisance et qualité. Surtout que, poursuit-elle, le Sénégal songe à exporter sa pomme de terre dans la sous région, sans oublier le marché international.
Aminatou AHNE