L’Algérie et les autres
Après leur quart de finale du Mondial 2014, l’Algérie débarque à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2015 avec le statut de grand favori. Mais il faudra également compter sur le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire pour la succession du Nigeria (absent), sans oublier les outsiders.
Une chose est sûre dans cette 30e édition de Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) : le champion en titre va céder sa couronne. Car cette CAN 2015 qui débute ce samedi en Guinée Equatoriale se joue sans le Nigeria, éliminé lors des qualifications. Mais ils seront toujours 16 nations sur la ligne de départ. Et chacune arrive avec le rêve et la ferme ambition de succéder aux Super Eagles qui étaient sur le sommet en Afrique du Sud en 2013.
L’Algérie, le super favori
Quasiment tous les pronostiqueurs misent leur pièce sur cette équipe. A juste titre. Par leur qualité de jeu et leurs individualités incarnées par Brahimi, Feghouli, Ghoulam… les Fennecs ont atteint aujourd’hui un niveau qui fait rêver. Quart de finaliste du dernier Mondial 2014 (battue en prolongations par le futur vainqueur, Allemagne, 2-1), l’Algérie a ensuite survolé les éliminatoires avec 5 victoires consécutives, face au Mali, l’Éthiopie et le Malawi. Ils ne sont tombés (2-0) qu’à Bamako devant les Aigles, à l’ultime journée. Leur seul point faible, c’est qu’ils peinent à l’extérieur. Leur titre a été remporté à domicile en 1990.
Les gros outsiders
Dans ce lot, ils sont nombreux. On peut sans doute citer le Cameroun en premier. Revenus d’un Mondial complètement raté, sur le plan sportif et extra-sportif, les Lions indomptables ont vite fait le ménage. Exit Eto’o, Alexandre Song, Achille Webo, Assou-Ekoto ! Et cela semble donner un nouveau souffle à l’équipe. Vincent Aboucar, Clinton Njie, encadré par les ancien Stéphane Mbia, Henri Bédimo, ont explosé et conduit facilement le Cameroun en Guinée Equatoriale. Ils ont écrasé (4-1) la Côte d’Ivoire. Même s’ils sont privés de Mbia (forfait), les quadruples champions d’Afrique (1984, 88, 2000, 2002) seront des candidats sérieux.
La Côte d’ivoire fait également partie des gros outsiders. Malgré leur qualification compliquée, les Eléphants peuvent compter sur ses joueurs de classe mondiale pour les tirer vers le haut. Yaya Touré, Gervinho, Wilfried Bony sont capables de faire la différence à tout moment. S’il n’est pas encore trahi par sa faible défense, le champion d’Afrique 1992, finaliste en 2006 et 2012, peut aller loin. Ses mauvais résultats peuvent piquer son orgueil.
Le Burkina Faso avait constitué la surprise en 2012. Finaliste de l’épreuve en Afrique du Sud, les Etalons devraient se bonifier aujourd’hui. Cette fois, ils seront très attendus. Mais l’expérience des Pitroipa et autre Bancé est capitale.
Le Ghana a très souvent fait bonne figure en CAN. Les Black Stars ont au moins terminé dans le dernier carré lors des trois précédentes épreuves. Quatre fois vainqueur, le Ghana avait atteint la finale 2010. Mais il a connu des difficultés depuis quelque temps. Eliminés au premier tour du Mondial 2014, les Black Stars ont ensuite mal négocié les éliminatoires. Cela a conduit à l’éviction de Appiah pour être remplacé par le technicien israélien Avram Grant. Sa première expérience en terre africaine.
Le Sénégal est cité logiquement comme gros Outsider. Les Lions ont montré un nouveau visage depuis un an. Solides, conquérants, les hommes d’Alain Giresse ont logiquement obtenu leur billet avec un collectif impressionnant. Le Sénégal n’a encaissé qu’un seul but en éliminatoires. Et si l’on sait qu’un grand tournoi se gagne avec une grande défense…
Les autres
La Tunisie peut créer la surprise. Même s’ils ne possèdent pas un jeu attrayant, les Aigles de Carthage se sont reposés sur ce qui a fait leur force : un solide bloc défensif autour de l’expérimenté Aymen Abdennour, forgé par le technicien belge Georges Leekens. Si M’Sakni retrouve son vrai niveau, la Tunisie (vainqueur en 2004 chez elle) peut prétendre à aller plus haut.
Le Cap-Vert peut surprendre, car cette équipe ne cesse de progresser. Privés de barrages du Mondial 2014 sur tapis vert, les Requins bleus, quart de finalistes en 2013, ont obtenu leur qualification dès la 4e journée.
L’Afrique du Sud ne fait pas de bruit mais reste un candidat. Après leur CAN ratée en 2013, les Bafana Bafana, champions à domicile en 1998, ont montré un collectif nouveau qui leur a permis de terminer premiers devant le Congo et le Nigeria.
Emmené par sa star Aubameyang, le Gabon est à surveiller. Il est vrai qu’ils se sont qualifiés difficilement, mais les Panthères possèdent une belle équipe, qui joue ensemble depuis plusieurs années.
La Guinée se caractérise par le mental qu’il a montré. Obligé à jouer hors de ses bases, le Syli a réussi à se qualifier. Avec les Ibrahima Traoré, Kévin Constant, Florentin Pogba, les protégés de Michel Dussuyer ont de quoi rivaliser avec les autres.
Les Aigles sont presque dans une mauvaise phase. On se demande même si le Mali pourra rééditer l’exploit de terminer encore 4e comme lors des deux dernières éditions.
La Zambie a surpris le monde en remportant le tournoi en 2012. Mais depuis lors, elle peine à revenir au premier plan. Les Chipolopolos ont même été sortis dès le premier tour en 2013.
Elle avait réussi à se qualifier pour les quarts en 2013. Mais cette Guinée Equatoriale semble loin de cette époque. Sorti aux préliminaires, le Nzalang national n’a pu trouver un sélectionneur qu’à 11 jours du tournoi. Qualifié en tant qu’organisateur, il lui sera très difficile de franchir le premier tour, même devant son public. La Guinée Equatoriale s’est vu confier l’organisation après le désistement du Maroc.
En République démocratique du Congo, c’est l’ère des binationaux avec les Yannick Bolasie. Le problème du champion d’Afrique 1974 est défensif.
Le Congo revient après 15 ans d’absence. Mais les Diables rouges peuvent s’appuyer sur un entraîneur chevronné pour rêver soulever le trophée comme en 1972. Claude Le Roy va vivre sa 8e participation.
ADAMA COLY