L’Harmattan célèbre, Cheikh Hamidou Kane et la littérature sénégalaise
La semaine sénégalaise du livre organisée par l’Harmattan Sénégal a baissé ses rideaux. Elle a permis aux écrivains, intellectuels et des élèves d’échanger pendant 7 jours et de rendre hommage à Cheikh Hamidou Kane et la littérature sénégalaise.
La reconnaissance des paires. C’est l’une des choses les plus recherchées certainement par un membre d’une corporation. Voilà pourquoi, les écrivains, Ameth Guissé et Adja Ndeye Boury Ndiaye étaient tout heureux ce samedi, lors de la remise de leurs distinctions littéraires. Le roman d’Ameth, ‘’Une mort magnifique’’ et celui de Ndeye Boury ‘’Collier de cheville’’ ont remporté respectivement le ‘’Grand prix, Cheikh Hamidou Kane pour le roman africain’’ et celui de la première dame pour la promotion de la littérature féminine. Cette rencontre qui a clôturé la première semaine sénégalaise du livre initiée par l’Harmattan Sénégal a été aussi une occasion pour rendre un vibrant hommage à l’auteur de ‘’L’aventure ambiguë’’.
Dans une salle pleine d’écrivains, d’intellectuels, d’universitaires et d’élèves, les intervenants sont tous revenus sur l’importance de la littérature dans la formation de la jeune génération. Le Docteur Abdoulaye Diallo, directeur général de la maison d’édition initiatrice de l’événement, estime qu’il faut donner plus de place à la littérature dans l’enseignement car elle est un pilier du développement. ‘’Elle est un laboratoire humain’’, a-t-il dit.
Coprésidant la rencontre avec le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Mary Teuw Niane, le parrain du premier prix, Cheikh Hamidou Kane s’est félicité des nombreuses satisfactions que la littérature sénégalaise a données à ce pays. C’est pour cette raison que contrairement au Docteur Diallo, il pense qu’il faut mettre l’accent maintenant sur l’enseignement de la science et de la mathématique.
Plaidoyer pour la Science et les Maths
Selon le ‘’doyen’’ des écrivains sénégalais, Senghor, Cheikh Anta Diop et d’autres ont permis au monde entier de situer ‘’ce petit Sénégal sur le planisphère’’. On aurait pu dire la même chose pour les artistes plasticiens de notre pays nombreux connus mondialement. ‘’Ce que je souhaite, c’est qu’on puisse dans l’avenir pouvoir citer des Sénégalais dans le domaine de la mathématique et des sciences comme c’est le cas pour Mary Teuw Niane. La mathématique et la science sont en quelque sorte l’alphabet de la réalité. Je sais qu’il se trouve dans notre pays des ressources humaines et intellectuels pour apporter au monde la preuve de notre présence dans ce domaine’’, a-t-il soutenu avec une voix apparemment affectée par le poids de l’âge.
Renaissance de la littérature sénégalaise ?
La littérature sénégalaise serait-elle en train de renaitre? C’est le sentiment de toutes les personnes qui ont pris la parole lors de cette cérémonie dédiée à la culture. ‘’Cette semaine de manifestations littéraires est une très bonne chose’’, soutient le ministre de l’enseignement supérieur. La promotion du livre et de la lecture renaissent de plus en plus dans le pays de Senghor. ‘’Les mercredis de l’Harmattan ont permis à la capitale sénégalaise de retrouver une animation intellectuelle qui le manquait’’, affirme Mary Teuw Niane. Qui a rendu un hommage au parrain en ces termes : ‘’La valeur de l’œuvre de Cheikh Hamidou Kane ne se mesure certainement pas par le nombre de ses publications. Elle se résume à deux pièces maitresses d’une telle densité et profondeur qu’elles font figure de monument dans la littérature africaine en général et le genre romanesque en particulier’’.
Les primés de la semaine sénégalaise du livre Les lauréats de la premières édition du grand prix, Cheikh Hamidou Kane pour le roman africain sont les suivants par ordre de mérite : Ameth Guissé (Une mort magnifique), Moustapha Diop (La voix du musicien) et Souleyman Abdelkérim Cherif du Tchad (Quand l’évidence ne suffit plus). Le premier lauréat (Ameth Guissé) a reçu, une maison et ses dauphins 300 et 200 mille francs CFA. Ceux du prix de la première dame pour la promotion de la littérature féminine sont : Adja Ndeye Boury ndiaye (Collier de cheville), Takia Nafissatou Fall (Comme un ciel d’hivernage) et Ndeye Marie Aïda Dièguène (Un lion en cage). Elles ont reçus dans l’ordre, un terrain de 150 m2 à Yenne, 300 et 200 mille francs CFA. L’objectif des organisateurs de ces distinctions qui seront ouvertes à tous les écrivains africains où ils se trouvent dès l’année prochaine est de ramener le premier prix à 50 millions de francs CFA selon, Abdoulaye Diallo. Il veut à travers ces reconnaissances inciter les gens à écrire. Ameth Guissé (Lauréat du prix Cheikh Hamidou Kane) ‘’C’est un grand plaisir d’être le premier lauréat du prix, Cheikh Hamidou Kane quand on sait la référence sur le plan national et international qu’est cet auteur. On ne peut pas parler de littérature sénégalaise ou africaine sans parler de lui. Je pense que cela montre l’importance que j’accorde à ce prix qui pour moi est très important car, c’est un sacre. C’est une sorte de reconnaissance des paires. Cette mort magnifique contrairement à son titre est un livre qui parle d’une mort mais pas dans le sens macabre. C’est un livre que j’ai écrit pour essayer de rappeler aux gens l’importance de l’élégance dans les rapports humains tout simplement. Il parle d’un homme, Sandiéri qui était fortuné et qui a eu l’aisance de la vie. Mais qui pour la recherche de l’argent était prêt à tout. A coup de cupidité et de trahison et même d’avoir un complexe de supérieur vis-à-vis de sa famille d’origine. Et un jour, il rêve de sa mort. Et dans ce rêve Dieu le met face à tous ces écarts pour le faire comprendre que cette recherche effrénée de l’argent à tous les prix n’a pas de sens. C’est ce que raconte ‘’Une mort magnifique’’. |
Abdourahim Barry (Stagiaire)