Ils utilisaient les photos de filles trouvées sur Instagram sur des sites de prostitution
Pour avoir entaché la réputation d’Adja M. Ndiaye, en publiant à son insu ses images dans des sites de prostitution, Cheikhouna Kébé et son gang ont été condamnés par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar. Jugés hier, ils ont reconnu les faits de collecte illicite de données personnelles et de diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs.
Si les réseaux sociaux sont utilisés à bon escient par certains, pour d’autres, c’est la foire aux bêtises et autres délits, avec des répercussions désastreuses sur la vie des gens.
Adja. M. Ndiaye est l’une de ces victimes. La dame publiait sans arrière-pensée ses photos sur Instagram. Elle ne pouvait pas imaginer que ce geste qu’elle faisait innocemment allait lui causer des ennuis.
En effet, elle s’est retrouvée avec une réputation ternie. Car des individus malintentionnés, tapis dans l’ombre, utilisaient ses photos dans des sites dédiés à la prostitution.
Informée de la situation, la jeune dame, meurtrie, a déposé une plainte à la Cybercriminalité. Une enquête effectuée a permis de mettre la main sur la bande qui utilisait ses images. Cheikhouna Kébé, Abdoulaye Dia, Khalifa Ibrahima Guèye et leurs complices Ami Mbaye et Sophie Sarr ont été arrêtés, à l’issue d’une enquête minutieusement menée.
Celle-ci a révélé que les numéros de téléphone étaient ceux d’Ami Mbaye et que l'auteur des publications est Abdoulaye Dia. Les policiers ont découvert sur leurs portables qu’ils recelaient des images de ce genre. Cheikhouna et Khalifa ont collecté et utilisé les images de plusieurs personnes. Placés sous mandat de dépôt, ils ont tous fait face, hier, au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar.
Entendu en premier, Cheikhouna Kébé a déclaré avoir été contacté par Amy Mbaye afin qu’il fasse passer une annonce pour elle sur un site de prostitution. À l’en croire, il avait cessé cette activité. Mais, dit-il, comme il n’avait plus de travail, il a renoué avec cette activité délictueuse.
Abdoulaye Dia, quant à lui, a renseigné qu’il a l’habitude d’utiliser les photos des belles filles postées sur Instagram pour faire passer ses annonces. Sans convaincre les magistrats, il a juré s’être repenti.
Contrairement à ses coprévenus qui ont reconnu les faits de collecte illicite de données personnelles et diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs, Khalifa Ibrahima Guèye a tout nié. D’après lui, son seul tort a été de garder dans son téléphone des images de filles dénudées.
De leur côté, Ami Mbaye et Sophie Sarr, toutes deux prostituées et mères, ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Cependant, elles ont soutenu que leurs comparses utilisaient les images d’autres filles pour illustrer leurs annonces sur ces sites.
Convaincu de la culpabilité des prévenus, le maître des poursuites a requis deux ans, dont six mois ferme contre Cheikhouna Kébé, Abdoulaye Dia et Khalifa Ibrahima Guèye, et deux ans, dont un mois ferme contre Ami Mbaye et Sophie Sarr.
Malgré la plaidoirie de l’avocat de la défense qui a sollicité une application bienveillante de la loi, le tribunal a suivi le parquet dans ses réquisitions. Cheikhouna Kébé, Abdoulaye Dia et Khalifa Ibrahima Gueye ont écopé d’une peine de deux ans, dont six mois ferme. Ami Mbaye et Sophie sont condamnées à deux ans, dont un mois d’emprisonnement ferme.
MAGUETTE NDAO