Un éléphant blanc libéral ?
Un Hollywood africain ! C'est ce que proposait le régime libéral aux cinéastes africains à travers un projet de centre panafricain de cinéma. Mais cela restera un rêve. Car les paroles n'ont pas dépassé les frontières burkinabés, à en croire le ministre de la Culture actuel, Abdou Aziz Mbaye.
Au Festival panafricain de l'audiovisuel et du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) 2011, le régime d'Abdoulaye Wade avait pris l'engagement de construire un Centre panafricain du cinéma à Dakar. Et le site du Technopole avait été identifié comme devant accueillir le projet. L'idée agréait plus d'un cinéaste et faisait espérer un renouveau du septième art au pays de Djibril Diop Mambéty. Las !
Ce projet pourrait ne pas dépasser l'étape d'idée si l'on en croit le ministre de la Culture Abdou Aziz Mbaye. Invité à l'émission ''Culture en fête'' de Sud Fm ce week-end, M. Mbaye n'a pas mâché ses mots : ''Dans les dossiers que j'ai hérités, ce projet n'y figure pas'', a-t-il clairement signifié. ''Le projet est resté là où on en a parlé (NDLR : au Fespaco 2011)'', a-t-il ironisé.
Et pourtant, les associations de cinéastes ont souvent demandé la matérialisation de ce projet auquel il tenaient fermement. Pour l'instant, ils devraient se contenter du Centre national de cinématographie dont les rénovations doivent finir d'ici la fin 2013. L’infrastructure au cours de cette année devrait recevoir les premiers équipements destinés au montage. En outre, le successeur de Youssou Ndour annonce ''un programme de 300 millions (F Cfa) pour aider les cinéastes et l'audiovisuel''.
Et M. Mbaye d'assurer que ''si les gens ont des projets viables et crédibles, ils seront soutenus''. Comme cet acteur culturel qui a proposé au ministère de la Culture d'organiser un mini festival de Cannes lors duquel des prix seront remis à des cinéastes francophones. Le projet intéresse le ministre de la Culture, puisqu'Abdou Aziz Mbaye en a fait état. Et comme si rien n'était de trop pour le monde du cinéma, M. Mbaye entend soutenir les différents réalisateurs dont les films sont nominés au Fespaco 2013. En l'occurrence Alain Gomis avec ''Tey'' (Aujourd'hui), Moussa Touré avec ''La Pirogue'' et Ousmane William Mbaye avec ''Président Dia''.
''Réformer'' la gestion du Fonds d'aide à l'édition
Par ailleurs, ''Culture en fête'' a servi de tribune au ministre de la Culture pour apporter des précisions sur le Fonds d'aide à l'édition. Beaucoup d'auteurs ont longtemps décrié la manière dont le fonds était distribué. ''On doit réformer la manière de soutenir'', a lancé Abdou Mbaye, qui a présenté son programme culturel 2013 le 9 janvier dernier. ''Il faut prendre en compte maintenant la dimension électronique'', a-t-il indiqué, ajoutant que ''quand on publie un livre, il doit être efficace''. Autrement dit, l’État ne peut pas aider un auteur à produire et après acheter le livre : ''ce n'est pas bénéfique'', a insisté le ministre.
Évoquant le cas du théâtre national Daniel Sorano en perte de vitesse, le ministre a annoncé que sa programmation va être revue. De sorte qu'à l'instar de ce que fut ce temple culturel du temps de Léopold Sédar Senghor, la troupe nationale, l'ensemble lyrique traditionnel et le ballet La Linguère puissent précéder le président de la République lors de ses voyages pour vendre la culture sénégalaise.
BIGUÉ BOB
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