La BID emprunte les autoroutes du développemnt
La Banque islamique de développement (BID) veut renforcer le commerce entre les différents pays africains membres de l’institution bancaire. Qui passera nécessairement par le renforcement des corridors frontaliers.
Les échanges commerciaux entre les pays africains restent encore faibles. Moins de 20% de la production reste en Afrique. Ce qui veut dire que 80% de ce qui est produit sur le continent est exporté vers l’Europe, l’Amérique ou l’Asie. Pourtant l’Afrique peut pousser encore plus loin son niveau d’intégration. La Banque islamique de développement (BID) en est consciente et invite les pays africains membres de l’institution bancaire à faire la ‘’promotion du commerce et des corridors de transport pour renforcer l’intégration régionale entre les pays africains’’.
Un atelier a regroupé hier différents pays africains membres de la BID pour se pencher sur cette question. Selon l’ambassadeur de la BID, Ali Mahmoud, la mise en place de mécanismes régionaux pourrait améliorer la collaboration entre les pays membres de la Banque islamique. M. Mahmoud révèle que ‘’75% des retards des cargos dans les frontières africaines sont dus aux mesures de commerce’’ et ‘’25% au mauvais état des routes’’. Pourtant, explique-t-il, il suffit d’augmenter de 10% le temps de livraison des cargos pour impacter positivement sur la croissance des pays de la région.
En outre, l’Afrique détient un potentiel énorme qui est faiblement exploité, explique le secrétaire général au ministère du Commerce. D’après Makhtar Lakh, ‘’27% des terres arables du monde sont en Afrique’’, et ‘’entre 2007 et 2011, 37 pays africains étaient importateurs nets de denrées alimentaires et 22 importateurs nets de matières brutes d’origine agricole’’. Si l’Afrique valorise tout ce potentiel, elle peut peser de tout son poids sur le commerce international.
Toutefois, au-delà du continent africain, le secrétaire général du ministère du Commerce reste persuadé que les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) doivent faire la ‘’promotion du commerce intra OCI’’. Pour cela, indique M. Lakh, il faut nécessairement lever les obstacles en matière de commerce par le développement des corridors. Si ces corridors sont achevés, se projette déjà Makhtar Lakh, ‘’le volume des échanges du commerce intra-régional devrait tripler, passant de 102,6 millions de tonnes à 380 millions de tonnes’’. ‘’La dynamique actuelle de renforcement de l’intégration au niveau régional par la constitution de la zone de libre-échange continentale montre que la problématique du renforcement de l’intégration est prise très au sérieux et qu’il est temps que tous les acteurs fournissent davantage d’efforts afin de faire de l’intégration régionale une réalité’’, ajoute le représentant du ministre Alioune Sarr à l’atelier sur la promotion du commerce et des corridors de transport pour renforcer l’intégration régionale entre les pays africains membres de la BID.
25% de commerce intra-OCI entre 2016-2025
Par ailleurs, dans le plan décennal 2006-2015, les pays membres de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI) s’étaient fixés comme objectif d’atteindre 20% de commerce intra-OCI, pendant cette période. Cet objectif a été largement atteint, se félicite Makhtar Lakh. Cependant, le secrétaire général du ministère du Commerce regrette que ‘’seul un pays africain soit parmi les plus performants en l’occurrence l’Égypte’’. Néanmoins, d’autres comme la Somalie, le Soudan ou Djibouti ont fait des résultats ‘’à saluer’’. Après ce premier plan décennal qui a été une ‘’réussite’’, les pays membres veulent atteindre 25% de commerce intra-OCI, sur la période 2016-2025. Cet objectif est bien réalisable, souligne Makhtar Lakh qui se fie au ‘’riche dispositif mis en place par l’Organisation de la coopération islamique’’.
ALIOU NGAMBY NDIAYE