Abdoulaye Daouda Diallo remplace Idrissa Sec
Le directeur de cabinet du président de la République a été choisi par Macky Sall pour reprendre le Cese, après le départ du président de Rewmi de la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit l’adage. Cette formule peut être appliquée à Abdoulaye Daouda Diallo, qui vient d’hériter de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Après la démission ou le limogeage d’Idrissa Seck, le directeur de cabinet du président de la République va diriger la troisième institution du pays, après la présidence de la République et l'Assemblée nationale. Une nouvelle marque de confiance envers un pilier de l’APR.
Le maire de la commune de Boké Dialloubé devient le quatrième président nommé par Macky Sall pour diriger cette institution, après Aminata Tall, Aminata Touré et Idrissa Seck. Ce n’est que justice, pour beaucoup de partisans de ce fidèle de Macky Sall.
Diplômé de l'École nationale d'administration et de magistrature, Abdoulaye Daouda Diallo est rompu aux services administratifs. L’inspecteur des impôts et des domaines a essentiellement occupé des fonctions exécutives à partir de 2000, notamment à Dakar Dem Dikk, la société nationale de transport, où il était le directeur administratif et financier.
Le nouveau président du Cese a participé aux différents gouvernements mis en place par le président de la République depuis 2013. Jusqu’en 2017, il est ministre de l’Intérieur. Il participe à un nouveau gouvernement entre 2017 et 2019, en dirigeant le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
Retour sous la lumière
À la suite de la réélection du président Macky Sall, Abdoulaye Daouda Diallo devient ministre des Finances et du Budget jusqu’au retour du poste de Premier ministre en septembre 2022, avec le gouvernement d’Amadou Ba. Étant détaché au palais, il se trouve ministre, chef de cabinet du président de la République.
La présidence de la Cese ne sera pas la première expérience de l’ancien ministre de l’Intérieur à la tête d’une institution dans l'appareil étatique.
En effet, il fut directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), de 2001 à 2003, secrétaire général du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales de 2005 à 2007, et secrétaire général de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres).
Au plan politique, l’homme ne fait jamais grand bruit. Sauf lors du référendum de 2016 et des élections législatives de 2017 qu’il a organisées en tant que ministre de l’Intérieur. D’ailleurs, il est identifié comme celui qui a tenu l’une des pires élections de l’histoire du Sénégal, après l’organisation rocambolesque des Législatives.
Une deuxième institution récupérée par l’APR
Lors de ce scrutin qui a connu 47 listes différentes en compétition, les couacs se sont enchainés : l’amendement en urgence de la loi électorale, notamment en permettant aux électeurs de ne se munir que d'un minimum de cinq bulletins avant d'entrer dans l'isoloir ; le remplacement de la carte d’électeur par de nouvelles cartes biométriques occasionnant, le jour du scrutin, un manque de 800 000 cartes sur les 6 millions prévus. Cela aboutit à une décision du Conseil constitutionnel qui a autorisé les électeurs à s'identifier dans les bureaux de vote avec d'autres documents que leur carte d’électeur.
Si tout cela a abouti à son départ du ministère de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo n’en demeure pas moins un homme de confiance du président de la République. Cette nomination au Cese vient encore le prouver. Elle montre surtout le retour des figures de l’APR à la tête des institutions de l’appareil étatique.
Après l’Assemblée nationale, le Cese est la deuxième institution dirigée par un allié de la coalition Benno Bokk Yaakaar qui revient entre les mains du parti présidentiel. En attendant le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) dirigé par les socialistes ?
Lamine Diouf