Publié le 21 Aug 2024 - 12:31
CONSEIL INTERMINISTÉRIEL

Modernisation et expansion des infrastructures portuaires

 

Axé sur le développement des infrastructures maritimes et portuaires, le Conseil interministériel tenu hier a permis de définir des orientations stratégiques pour moderniser les équipements portuaires du Sénégal. Le Premier ministre, qui a présidé la rencontre, a donné mandat à plusieurs ministères de collaborer étroitement, sous la coordination de Fatou Diouf, ministre des Infrastructures maritimes et portuaires, afin de concrétiser cette ambition nationale.

 

La réunion du Conseil interministériel, qui s’est tenue hier à Dakar, a abouti à une série de recommandations clés, visant à orienter les actions nécessaires à la réalisation du développement des infrastructures maritimes et portuaires du pays. Dans un communiqué envoyé à ‘’EnQuête’’, les services de la primature sont largement revenus sur les différentes recommandations relativement aux différentes infrastructures portuaires.

S’agissant du port de Ndayane, plusieurs actions stratégiques à mettre en œuvre ont été déclinées. Le premier est ‘’de mettre en place un plan d’action détaillé pour achever les travaux de construction du terminal à conteneurs dans les délais contractuels¨. Ensuite, il est préconisé la structuration et la levée des financements nécessaires pour la réalisation des autres composantes du projet.

Le conseil a aussi retenu la nécessité de procéder à l’évaluation du contrat de concession par rapport à la nouvelle vision et aux ambitions du Sénégal.

Dans le même sillage, le document préconise la prise de mesures pour la mobilisation des ressources nécessaires pour le remboursement et le paiement des ressources relatives aux travaux des infrastructures maritimes communes et aux impenses pour la libération intégrale du site du projet. La mobilisation des ressources nécessaires au remboursement des travaux d'infrastructures maritimes communes est un autre défi crucial pour le PM. ‘’À cet effet, pour maximiser l'efficacité opérationnelle du port, il serait indispensable de connecter Ndayane par voie ferrée et routière aux corridors et réseaux structurants¨, a-t-il recommandé.

En ce qui concerne le port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou, plusieurs priorités ont été identifiées par Ousmane Sonko et son équipe. Déjà, il s’agit ‘’d’assurer la finalisation, dans les délais, des travaux de construction et d'équipement dudit port, afin de le mettre en exploitation avant la fin de l’année 2024, conformément aux engagements du concessionnaire’’. Le conseil a aussi préconisé ‘’l’établissement d’un cadre performant de suivi et d'évaluation du contrat de concession’’. Sans oublier, selon le communiqué, ‘’le paiement des impenses pour la libération intégrale du site du projet, une condition sine qua non pour la poursuite des travaux du port minéralier’’.

 Ainsi, souligne la source, ‘’il est indispensable d’intégrer pleinement aux réseaux de transport existants une connexion du port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou par voie ferrée et par voie routière aux corridors et aux réseaux structurants, d'engager des discussions autour de l’exclusivité liée au port’’.

Le port de Dakar restructuré en appui du développement des ports de Bargny-Sendou et de Ndayane

Toujours sur instruction du PM Ousmane Sonko, le port de Dakar devra également être restructuré.

Parmi les recommandations du conseil, il y a l’élaboration d’un plan de restructuration et de reconfiguration pour le port de la capitale, tout en prenant compte du développement des ports de Bargny-Sendou et de Ndayane, dans une logique de complémentarité et de synergie. Le Conseil interministériel recommande de ‘’prendre les mesures nécessaires pour la réalisation d’un programme de mise à niveau des infrastructures du port de Dakar pour une prise en charge optimale, en attendant la mise en service du port de Ndayane, de renforcer les espaces de stockage y compris pour les opérations en transit et réhabiliter la voie ferrée à l’intérieur du port de Dakar et connecter les différents terminaux’’, poursuit-il.

S’agissant des ports secondaires, le Premier ministre a mis l’accent sur deux points : ‘’Structurer et rechercher les financements nécessaires pour faire évoluer les ports secondaires vers des pôles portuaires, mais aussi organiser des concertations avec les chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture axées sur les modalités de mise en œuvre du transfert de la gestion de ces ports secondaires à la Sonapad.

Pour les ports de pêche artisanale, il a été instruis de ‘’Veiller à la structuration, au financement et à la réalisation du programme de développement des 23 ports modernes pour la pêche artisanale, et auxquels seront adossées des zones industrielles de transformation des produits halieutiques, de prendre les mesures nécessaires pour accélérer la réalisation des nouveaux ports de pêche modernes de Cap-Skirring et de Fass-Boye et la réhabilitation du quai de pêche de Ouakam prévues par le projet SENRM financé par la Banque mondiale, mais également de veiller à l’implication active des collectivités territoriales dans la gestion des quais de pêche’’.

Une seule instruction pour les ports de plaisance : celle de veiller à la structuration, à la recherche de financement et à la réalisation du programme de développement des ports de plaisance auxquels seront adossées des zones touristiques. De même, pour les voies navigables, ‘’veiller à la réalisation des travaux de dragage, de balisage et d’entretien des chenaux de navigation du fleuve Casamance, du bras de mer du Saloum et la stabilisation de la brèche de Saint-Louis, pour améliorer la sécurité de la navigation’’.

Par ailleurs, la sécurisation d’un financement durable pour l’entretien des voies navigables est aussi à prendre en compte.

Pour le développement de l’industrie navale, le conseil a recommandé de veiller à la mise en place d’un programme de développement de l’industrie navale intégrant une diversification des offres de services de construction, de réparation et de démantèlement des navires, pour en faire un sous-secteur dynamique.

Le conseil est aussi revenu sur la nécessité d’une bonne maitrise foncière des sites devant recevoir les infrastructures maritimes et portuaires. Monsieur Ousmane Sonko recommande d’identifier, de cartographier, d’immatriculer et de délivrer les titres nécessaires pour sécuriser les sites et les intégrer dans le Plan national d'aménagement et de développement territorial (PNADT). À cela s’ajoute la mise en place d’un programme ville-port pour améliorer la cohabitation entre les villes et les ports, afin de créer une harmonie entre les ports et les zones urbaines environnantes. 

Vers une amélioration de l’efficacité et de la compétitivité des infrastructures

maritimes et portuaires

Le PM a également donné des instructions pour le renforcement de la sécurité, de la sûreté maritime, de la protection de l’environnement fluviomaritime et l’amélioration des opérations nautiques. Il a demandé ‘’de veiller à la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie nationale de sûreté et de sécurité, à la mise en place d’un système de surveillance intégrée fluviomaritime, afin de prévenir les accidents, de lutter contre les actes illicites en mer et  de prévenir  les pollutions marines ;  à la mise en place d’un service hydrographique performant pour renforcer la sécurité de la navigation, à travers un meilleur suivi et contrôle des voies navigables. Mais surtout de veiller au désencombrement du port de pêche de Dakar en retirant les navires qui y sont amarrés et qui ne sont plus en état d’exploitation’’.

Il a aussi proposé ‘’d’envisager, avec la stricte exigence de la préservation de l’intérêt public, des mesures fiscales incitatives et des tarifs compétitifs pour attirer les opérateurs économiques et les investissements privés pour une fiscalité et une tarification attractives. Il a été proposé pour la dématérialisation des procédures de prendre les mesures nécessaires pour poursuivre la digitalisation de toutes les procédures pour les services maritimes, portuaires et de la logistique en vue d’améliorer leurs performances, toujours selon le Premier ministre.

Par ailleurs, Ousmane Sonko a insisté sur l’importance d’œuvrer pour la connectivité nationale et sous-régionale des différentes infrastructures. Des instructions fermes ont été données dans ce sens aux différents ministères concernés.

Dans cette logique, le conseil préconise ‘’de veiller à la mise en place d’un programme de développement des corridors intégrant la réalisation de ports secs, avec notamment la construction d’entrepôts de stockage, d’aires de stationnement, de postes de contrôle juxtaposés nécessaires à l’amélioration de la connectivité entre les ports et les pôles industriels, mais également avec l’hinterland et les autres pays limitrophes’’. Le conseil demande également à ses ministres de ‘’veiller à l’application et au respect des dispositions du règlement 14 de l’UEMOA portant sur le contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises’’.

 

THECIA P.NYOMBA  EKOMIE

Section: