L’Adha appelle à des actions concrètes
Dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) a dénoncé l'inaction des autorités face à la crise migratoire. Cette réaction fait suite à un drame survenu dimanche dernier.
Par ailleurs, son président Adama Mbengue a déploré le manque de mesures concrètes et adaptées pour endiguer la migration irrégulière. Selon lui, les solutions mises en place jusqu'à présent sont largement insuffisantes et souvent inappropriées aux réalités des jeunes Sénégalais.
Pour rappel, ‘’le dimanche 8 septembre, un nouveau drame s'est déroulé au large des côtes de Mbour, où une embarcation de fortune transportant plus de 200 migrants a chaviré. À ce jour, quatre corps ont été repêchés, dont trois hommes et une femme, tandis que quatre rescapés ont été conduits d'urgence à l'hôpital de Grand-Mbour’’, lit-on dans le communiqué.
Tout en soulignant que ce tragique événement illustre une fois de plus l’ampleur alarmante de la migration irrégulière au Sénégal et dans la région, il souligne qu’‘’entre le 1er janvier et le 31 août 2024, plus de 33 481 migrants ont tenté de rejoindre les îles Canaries à bord de 1 016 embarcations précaires’’.
Selon le président de l’Adha, ces statistiques mettent en lumière le désespoir croissant des jeunes Africains confrontés à l'absence de perspectives économiques et sociales dans leur pays d’origine.
À cet effet, l’Adha a tenu à dénoncer la réponse insuffisante des autorités. "Le désarroi de la jeunesse est un cri de détresse auquel les pouvoirs publics doivent impérativement répondre. Le chômage galopant, un système éducatif inadéquat et l'absence d'alternatives économiques poussent nos jeunes à risquer leur vie en mer’’, souligne-t-il. Par conséquent, pour faire face à cette situation, l’Adha propose plusieurs recommandations. Tout commence par la ‘’société civile : intensifier les campagnes de sensibilisation ciblées et inclusives sur les dangers de la migration irrégulière, en se concentrant sur les régions les plus touchées’’, puis l’amélioration des pouvoirs publics. Selon l’Adha ‘’il est impératif de changer de paradigme et de passer à l’action. Les discours et promesses ne suffisent plus. Il est temps de mettre en œuvre des politiques publiques ambitieuses et concrètes pour répondre aux besoins pressants de notre jeunesse’’.