Les abus de Moustapha Ndiaye
Le conseil régional de Louga n’a pas échappé au rapport de la Cour des comptes qui dévoile une mauvaise gestion du président du conseil régional, Moustapha Ndiaye, à la période contrôlée.
Le conseil régional de Louga a été épinglé par le rapport de la Cour des comptes. Le rapport révèle des irrégularités dans l’attribution des aides scolaires. Au cours des années 2003, 2004 et 2005, la Cour indique que la région de Louga a payé des aides scolaires au titre des gestions de ces trois années précitées, pour des montants respectifs de 11 480 000 F, 17 634 000 F et 13 432 000 F.
Selon le rapport, le président du conseil régional octroyait des aides scolaires sans réunir la commission compétente et le conseil régional. En 2003, selon le document des vérificateurs, les aides ont été accordées uniquement sur la base de décisions du président du conseil régional. A en croire toujours le rapport, aucune commission chargée d’attribuer les bourses et aides scolaires n’a été instituée comme le prévoit l’article 7, alinéa 3 du décret n°96-1136 précité.
Ce même président du conseil régional a pris en charge de façon irrégulière la réhabilitation des logements conventionnés par l’Etat. Ainsi, au cours de la gestion 2004, il a procédé à la réhabilitation des logements des deux adjoints au gouverneur par l’entreprise SEGBTP, attributaire des travaux de réfection. La facture de ladite entreprise a été réglée par mandat pour un montant de 1 180 000 F CFA. Or, ces dépenses de réhabilitation devraient, selon la Cour, être prises en charge par les propriétaires des immeubles ou à défaut par les crédits de l’Etat, mais en aucune façon elles ne sauraient être supportées par le budget de la région.
Toujours dans ce rapport, l’on révèle l’utilisation abusive des contrats de travail à durée déterminée (CDD). La Cour dévoile que la région de Louga a procédé au recrutement de personnel en signant des contrats à durée déterminée prévoyant une clause tacite de reconduction. Alors que ces contrats ne sont pas conformes à la loi.
Dans ce rapport, les manquements sont énormes dans l’organisation et la tenue de la comptabilité des matières, notamment la nomination irrégulière du comptable des matières, l’inexistence ou la mauvaise tenue des documents comptables prescrits par la réglementation sur la comptabilité des matières.
Pour les dépenses, les assistants de vérification de la Cour des comptes ont constaté plusieurs violations de la réglementation sur les marchés publics et d’autres textes régissant l’exécution des dépenses. La gestion du stade Alboury Ndiaye est marquée par une léthargie de son comité de gestion. Car en se référant au rapport, aucun PV ou compte-rendu de réunion n’a été mis à la disposition des contrôleurs. A cet effet, la Cour renseigne que cette situation a participé à la faiblesse des recettes générées qui s’établissent à 115 000 F CFA entre le 21 août et le 9 novembre 2006.
La Cour des comptes a aussi abordé dans son rapport le projet d’appui des régions (PAR). Et c’est pour décrier sa gestion qui souffre, selon les vérificateurs, d’un suivi approximatif de l’exécution de ses dépenses, de l’absence de tenue d’une comptabilité autonome de ses opérations et du non respect du caractère bimestriel des rapports et de la remontée tardive des informations.
SAMBA DIAMANKA