Publié le 13 Jan 2015 - 18:16
CONTRE LA LOI 18/2014 SUR LES REFORMES UNIVERSITAIRES

Le SAES annonce des perturbations à partir de ce lundi  

 

Voté le 26 décembre dernier, le projet de loi n°18/2014 portant sur l’harmonisation, l’organisation et le fonctionnement des universités publiques n’est point du goût du SAES qui appelle à des perturbations à partir de ce lundi.

 

Des nuages se sont amoncelés dès sa conception. Ce matin, la loi 18/2014 fait tomber les premières averses sur le climat déjà brumeux qui règne dans les universités sénégalaises. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) appelle ses militants à observer un débrayage aujourd’hui, mardi et mercredi à partir de 9h, pour dénoncer ce qu’il appelle ‘’la violation de l’autonomie des universités’’. Justement, parce que pour le SAES, cette loi votée le 26 décembre dernier par l’Assemblée nationale est un texte ‘’pernicieux’’ pour reprendre les termes du secrétaire général Seydi Ababacar Ndiaye.

La série de débrayages est l’une des résultantes du Conseil syndical national du SAES tenu samedi à Dakar. En plus des débrayages, les syndicalistes du supérieur prévoient d’organiser une conférence de presse, ce lundi à 15h, au restaurant du supérieur.

La rencontre avec les journalistes sera suivie d’une marche dite pacifique, le mercredi à partir de 9h. Elle partira du siège du SAES niché au Camp Jérémy avec comme point de chute le Rectorat de l’UCAD. A travers ces actions, le SAES dit vouloir d’une part,  ‘’informer l’opinion publique et, en particulier, les parents d’élèves et d’étudiants, sur les raisons profondes de la crise à l’Université et, d’autre part, défendre son autonomie sérieusement mise en mal’’ par la loi sur le fonctionnement des universités votée le 26 décembre 2014.

Avec ladite loi, le gouvernement aura désormais les pleins pouvoirs sur les décisions stratégiques. L’objectif de cette loi, selon ses initiateurs, consiste à corriger ‘’l’erreur’’ qui a toujours prévalu et consistant à laisser à chaque université le soin de diriger par un système qui lui est propre. Elle vise à doter le Sénégal d’un cadre législatif et réglementaire unifié.

Ce qui permettra, au final, de mettre un terme ‘’aux disparités et aux incohérences dans la gouvernance institutionnelle et académique du système universitaire’’, soutenait le rapport de la commission de l’éducation de l’Assemblée nationale le 26 décembre dernier. L’harmonisation de l’organisation et du fonctionnement des universités et la promotion d’un partenariat dynamique avec le monde de l’entreprise constituent les deux piliers sur lesquels s’appuie le texte.

Avec cette loi,  les recteurs vont connaître une dépréciation de leurs prérogatives. Jusqu’à son vote, les recteurs étaient les présidents des assemblées des universités et disposaient d’un pouvoir à la fois exécutif et délibératif. Avec la loi 18/2014, le recteur ne conserve qu’un pouvoir exécutif. Désormais, la gouvernance de l’université sera assurée par deux entités en l’occurrence le conseil d’administration et le conseil académique. La première sera dirigée par un membre de la société civile et aura son mot à dire quant à l’orientation de l’université vers les besoins de la société. La seconde entité, le conseil académique, sera, elle, dirigée par le recteur.

Pour le SAES, l’objectif de tout cela, c’est de mieux contrôler les universités, ce qui est inadmissible à leurs yeux. 

AMADOU NDIAYE

 

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