Publié le 25 May 2021 - 22:24
CREDIT MUTUEL DU SENEGAL

Le personnel réclame le départ du Directeur général

 

Les agents du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) ont tenu un point de presse, samedi, pour demander le départ de leur Directeur général, Amadou Jean Jacques Diop. Ils dénoncent une mauvaise gestion.

 

Les travailleurs du Crédit mutuel du Sénégal (CMS) réclament la tête de leur directeur général Amadou Jacques Diop. Ils veulent sa démission, car, ils estiment qu’il est dans l’illégalité, en voulant modifier les textes. Samedi, lors de leur point de presse tenu à la piscine olympique, ils ont interpellé le chef de l’Etat Macky Sall et le ministre des Finances. Le porte-parole du jour, membre fondateur du collectif pour la défense des intérêts du (CMS), Cheikh Ndior, a fait cas de ‘’la situation inédite qui prévaut au sein de cette boite’’, marquée, dit-il, par ‘’un pillage des ressources en bande organisée’’.

A la date du 1er juillet 2019, a-t-il indiqué, le ministre des Finances et du Budget a mis fin à l’administration provisoire au sein du (CMS). Les pouvoirs des dirigeants suspendus, transférés à l’administrateur provisoire, ont été entièrement restitués. Deux semaines avant cette restitution, selon lui, c’est-à-dire le 14 juin 2019, Mbaye Dionne, administrateur provisoire de l’époque, a engagé, à travers un contrat de travail à durée indéterminée, Amadou Jean Jacques Diop, en qualité de directeur général. Mais, dénonce-t-il, cette ‘’stipulation précitée entre en contradiction directe avec les statuts du (CMS), lesquels statuts stipulent à l’article 42 que seul le conseil d’administration est habilité à nommer le directeur général pour un mandat de trois ans renouvelable une seule fois, après évaluation jugée satisfaisante’’.

Il rappelle, ainsi, ‘’qu’Amadou Jean Jacques Diop, vis-à-vis du (CMS), à ce jour, dispose d’un simple contrat qui viole de manière manifeste les dispositions des statuts de l’entreprise. Dans ce même sillage, le contrat en question comporte des dispositions qui choquent plus d’un. Dans une institution comme la nôtre, exclue du système bancaire classique, il est aberrant, inconcevable de voir un directeur général se payer la somme de huit millions FCFA, compte tenu des avantages en nature estimés à près 500 000 FCFA. Pire encore, il est prévu à l’article 10 du contrat précité qu’en cas de rupture du contrat, du fait de l’employeur, Amadou Jean Jacques Diop percevra au titre d’indemnité, des indemnités supplémentaires qui équivalent à un an de salaire brut. C’est-à-dire une alarmante somme de 96 millions FCFA’’.

Cheikh Ndior va plus loin et souligne qu’en cas de rupture, du fait de la non atteinte des objectifs, le même contrat stipule que le Dg percevra entre six et neuf mois de salaire brut. Ainsi, M. Ndior et ses collègues considèrent que le contrat, qui a placé Amadou Jean Jacques Diop à la tête de l’Institution, viole de manière flagrante leurs statuts.

‘’ L’acquisition d’un terrain de 2ha par le DG’’

Le comble, dans cette histoire, dit-il, c’est qu’après sa nomination par Mbaye Dionne, Amadou Jean Jacques Diop a nommé, le premier nommé comme directeur de la BIMAO. Cette dernière est une banque détenue à plus de 85 % par le (CMS). ‘’Ce partage de gâteau par ce contrat signé par M. Dionne en faveur d’Amadou Jean Jacques Diop marque le début de tous les problèmes que nous rencontrons actuellement’’, souligne le porte-parole du jour. Cheikh Ndior liste parmi ces problèmes, le recrutement et les contrats de prestation de services informatiques. Selon lui, lesdits recrutements ciblent le réseau d’amis. L’autre ‘’scandale, le plus manifeste, concerne le terrain vendu par la BIMAO, banque dirigée par Mbaye Dionne, à un bénéficiaire, à qui le CMS a accordé un crédit à hauteur de 600 millions FCFA’’.

‘’Il est noté dans un procès-verbal, à la date du 25 septembre 2020, que la commission technique nationale du (CMS) a accordé à M. X, pour ne pas le citer, un crédit de 600 millions FCFA pour compléter l’acquisition d’un terrain de 2ha appartenant à la BIMAO. Ce crédit comporte des conditions dérogatoires. Le taux du crédit a été ramené à 10%, la durée du crédit ramenée à 84 mois sans aucune condition de pénalité, en cas de remboursement anticipé, ni des dépôts de garantie par des parts supplémentaires’’. ‘’Comment pouvons-nous comprendre que la BIMAO appartenant au (CMS) puisse vendre un terrain et que ce même terrain, pour l’acheter, le bénéficiaire se soit vu octroyer un crédit par le CMS ?’’, s’interroge-t-il. Cela, constitue à leurs yeux une violation manifeste des principes des plus élémentaires en matière de transparence et de bonne gouvernance.

 Car, seul le comité de crédit a la responsabilité de statuer sur les demandes d’emprunt des membres et de les examiner. Des demandes de dérogation, révèle-t-il, par Amadou Jean Jacques Diop et le PCA en place, sont en train d’être envoyées aux institutions de base, afin de permettre au Dg de corriger les conditions dérogatoires octroyées, pouvant modifier la durée des contrats, pour revenir sur le taux octroyé et agir sur les conditions de garantie. Il estime les pertes sur le taux ramené à 10%, à hauteur de 184 millions FCFA et, sur le différé de 12 mois, à hauteur de plus de 212 millions FCFA.

Ce qui fait dire à l’administrateur Moussa Gningue que le combat est celui de tous, car le CMS est un patrimoine national.

Aida Diène

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