L’irrigation, principale alternative pour la Banque mondiale
Pour développer son agriculture, la région du Sahel doit nécessairement se tourner vers l’irrigation, si elle veut vaincre l’insécurité alimentaire.
Le Sahel est aujourd’hui l’une des régions les plus vulnérables de la planète, car la sécurité alimentaire n’y est toujours pas assurée. En 2012, 17 millions de personnes ont été confrontées à l’insécurité alimentaire, alors que la zone dispose de ressources importantes pour assurer l’autosuffisance de sa population dont la principale source de subsistance reste l’agriculture. Mais il se trouve que cette agriculture est toujours pratiquée de manière traditionnelle et dépend, pour l’essentiel, de la pluie. Pour y remédier, la Banque mondiale et le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss) prônent le recours à l'irrigation. A cet effet, les deux institutions ont organisé, mercredi, à Dakar, un forum de haut niveau sur le thème : ''Développer la résilience et accélérer la croissance au Sahel par une forte relance de l’agriculture irriguée''.
Selon le président Macky Sall, au Sahel, seulement 3% des terres arables sont irriguées, malgré les importantes ressources hydriques dont dispose la zone. ''Il n’y a pas un continent au monde qui a fait sa révolution agricole sans augmenter de manière significative les surfaces irriguées'', a souligné le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Makhtar Diop. ''On ne peut pas faire l’agriculture du 21e siècle avec les moyens du 16e ou 17e siècle. Ce n’est pas possible, car laisser encore nos agriculteurs sous le soleil avec la daba ou le hilaire, ce travail musculaire qui ressemble plus à des travaux forcés, non seulement ne permet pas l’épanouissement de nos paysans, mais ne nous permettra jamais d’atteindre nos objectifs d’autosuffisance alimentaire'', a renchéri Macky Sall.
Par ailleurs, pour réduire cette vulnérabilité au Sahel, les pays doivent assurer la ''maîtrise de l’eau'', créer des canalisations et pratiquer une agriculture 12 mois sur 12. ''On ne peut pas, avec trois mois seulement de travail, nourrir une population pendant 12 mois. Si nous voulons sortir de la pauvreté, de la sous-alimentation, du déficit alimentaire, il nous faut aller vers l’irrigation'', a indiqué le ministre sénégalais en charge de l’Hydraulique, Pape Diouf.
Ainsi, le chef de l’Etat a invité le secteur privé à investir dans l’agriculture, pour créer des emplois et lutter contre la pauvreté.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
DOING BUSINESS 2014 Le classement du Sénégal dans le dernier rapport du Doing Business 2014 semble avoir surpris les nouvelles autorités. Malgré plusieurs réformes entreprises, notamment celle du code général des impôts, le Sénégal a été classé 178e, reculant de deux places par rapport au précédent rapport. Mais pour le chef de l’État Macky Sall, ''les dernières mesures d’amélioration du climat des affaires dans le troisième trimestre de l’année 2013 n’ont pas été prises en compte dans le dernier classement Doing Business de l’année 2014''. Ces mesures portent, selon lui, sur la ''suppression de l’autorisation de transaction'', le ''transfère de propriétés'', ''l’amélioration de la protection des investisseurs par l’adoption de décret révisant le code de procédures civiles, adoptée récemment'', ''l’enregistrement de la demande de création d’entreprise en 24 heures au bureau d’appui à la création d’entreprise’’, ainsi que sur ''la procédure automatique du commerce transfrontalier’’. ''J’ai beaucoup de regrets lorsque j’ai lu le dernier rapport du Doing Business, où véritablement ce qui a été noté est aux antipodes de l’ambition que j’ai pour ce pays. Ce qui n’empêche que nous devrons faire plus et mieux. Il ne s’agit pas de faire des slogans, mais il s’agit concrètement d’avancer pas à pas pour améliorer la gouvernance ainsi que le climat des affaires'', a exprimé le président Sall. Pour sa part, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Makhtar Diop, a estimé qu'''au-delà du (classement) qui est de 10 places en avant, 10 places en arrière qui, malheureusement, focalise trop l’attention des gens, le plus important est quelles sont les avancées en matière d’amélioration des affaires, comment créer un environnement des affaires pour qu’on ait plus de nationaux du secteur privé qui investissent dans l’agriculture ? Il y a beaucoup d’investissements dans le secteur des services, dans le bâtiment, mais très peu d’investissement dans l’agriculture. Peut être que cela est dû à des obstacles, dans l’environnement des affaires, qui ne permettent pas d’investir dans le secteur''. A.NG. NDIAYE |