L'Aner dévoile sa feuille de route en 4 axes

L’Agence nationale pour les énergies renouvelables (Aner) a restitué, hier, les activités de son Plan stratégique de développement 2025-2029. L’objectif de cet atelier était de présenter les conclusions du plan et de recueillir les avis des acteurs clés pour son adoption et sa mise en œuvre.
La transition énergétique du Sénégal repose sur le développement et l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national. C’est dans cette optique que l’Aner a tenu, hier, avec l’appui du programme Énergie durable de la GIZ, l’atelier de restitution de son Plan stratégique de développement 2025-2029. Ce document définit une feuille de route pour accélérer l’adoption des énergies renouvelables, renforcer le cadre institutionnel, améliorer l’accès à une énergie durable et attirer des investissements dans le sous-secteur.
Lors de son discours d’ouverture, le directeur général de l’Aner, Diouma Kobor, a souligné que l’objectif de cette concertation est de partager les grandes orientations du plan, d’échanger et de recueillir les avis pour son approbation et sa mise en œuvre. ‘’Le positionnement de l’Aner dans le secteur de l’énergie et son rôle fondamental dans la transition énergétique exigent une démarche stratégique et participative pour assurer l’atteinte des objectifs fixés. Ce document de référence, qui s’inscrit en droite ligne des grandes orientations et priorités de la LPDSE, elle-même alignée sur les objectifs économiques et sociaux du pays à l'horizon 2050, repose sur une analyse stratégique approfondie afin de renforcer la sécurité énergétique pour un développement inclusif et résilient’’, a déclaré M. Kobor.
Dans ce plan quinquennal, l’Aner oriente ses actions sur quatre axes stratégiques : il s’agit de développer des usages productifs dans le secteur de l’agriculture, de l’eau et de la pêche. L’objectif de ce premier pilier vise à améliorer la conservation et la transformation des produits agricoles, halieutiques et laitiers, grâce aux solutions énergétiques renouvelables. L’Aner a l’ambition de développer, dans son axe 2, les énergies renouvelables dans les infrastructures sociocommunautaires, les transports, l’industrie et d'autres secteurs clés. La promotion de la recherche, du développement et de l’innovation dans le secteur des énergies renouvelables figure également dans la stratégie quinquennale de l’Aner.
Le diagnostic a révélé toutefois quelques faiblesses liées à des difficultés dans la synergie des actions entre différentes directions, en raison de la présence de chevauchements dans les prérogatives. Il ressort également un manque de moyens humains et de ressources. Afin d’adopter et d’assurer efficacement le suivi de la mise en œuvre de ce plan stratégique, le directeur général a ajouté qu’il est essentiel d’échanger avec les acteurs du secteur et d’obtenir leur adhésion sur la vision et les priorités de l’Aner à l’horizon 2029. ‘’Le développement de ces énergies dites propres est une opportunité pour le renforcement de la sécurité énergétique du pays. Raison pour laquelle je demeure convaincu que la synergie des acteurs reste le seul moyen de garantir la cohérence et le suivi des initiatives à développer pour les perspectives prochaines de produire une énergie propre et accessible à moindre coût, grâce à des projets et programmes innovants et à fort impact’’, a ajouté Diouma Kobor.
Enjeux et défis de la mise en œuvre du plan quinquennal
Les échanges et les discussions ont tourné autour du rôle de coordination que doit jouer l’Aner entre les différentes parties prenantes. D’aucuns ont souligné un manque de synergie d’actions entre les acteurs. Certains ont suggéré à l’agence d’être plus proche des populations et de renforcer sa communication dans le monde rural. D’autres ont plaidé pour des efforts visant à réduire la dépendance des partenaires financiers, ainsi que la révision du statut juridique pour permettre à l’Aner de diversifier la mobilisation des financements. Quant au DG, il a réitéré l’une des missions de l’agence qui consiste à accompagner le secteur privé.
Les travaux de l’atelier de restitution finale du Plan stratégique de développement 2025-2029 de l’Aner ont été présidés par le représentant du ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines Birame Soulèye Diop. Il a noté que l’élaboration de ce nouveau PSD s’inscrit dans la dynamique de la Vision Sénégal 2050. ‘’Le contexte énergétique mondial impose une double exigence : celle de la transition écologique et celle de la résilience énergétique. Dans ce cadre, les énergies renouvelables ne sont plus une option, mais une nécessité majeure. D’où l’importance capitale de ce plan qui trace la feuille de route de l’agence pour les cinq prochaines années, autour de priorités claires et bien définies’’, a-t-il souligné.
F. BAKARY CAMARA