Publié le 14 Aug 2012 - 16:40
DANS UN MALI EN QUÊTE DE STABILITÉ

La CEDEAO cherche les solutions pour reconquérir le Nord

 

 

A Bamako, le président par intérim Dioncounda Traoré tente de former un nouveau gouvernement d'unité nationale, alors que la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) cherche, elle, à définir les contours de la force d'intervention qui tentera de reconquérir le nord du Mali. Cette réunion a commencé dimanche, elle est censée se terminer ce mardi 14 août. Les membres de l'Union européenne sont venus prêter main forte à la Cédéao afin que le dossier soit accepté aux Nations unies.

 

L'ONU demande à la Cédéao de définir les problématiques du terrain et les besoins d'une force militaire. Une étape indispensable pour qu’un mandat onusien soit délivré. La Cédéao a déjà fait appel aux Nations unies à plusieurs reprises mais les requêtes ont été rejetées par le Conseil de sécurité. Les membres de l'Union européenne sont donc venus prêter main forte lors de cette réunion pour que le dossier soit accepté à New York. L'Europe est de plus, prête à appuyer logistiquement et financièrement cette force militaire, à condition qu'on la sollicite.

 

 

Remettre sur pied l'armée malienne

Pour Bertrand Soret, premier conseiller de la délégation de l'UE, Bamako est visiblement prêt à faire cette demande. « On pense surtout à une mission afin de remettre sur pied l’armée malienne, pour qu’elle puisse intervenir dans le nord du Mali. Je crois que les militaires sont conscients que l’armée malienne aurait énormément de mal à se lancer dans une opération militaire, seule sans assistance extérieure. En ce qui concerne le commandement des forces, c’est la Cédéao et l’Union africaine qui sont en première ligne. Même si nous sommes prêts à appuyer financièrement et techniquement une telle opération. »

 

La Cédéao souhaite simplement participer à la libération du nord du Mali avec ses propres troupes.

Bakary Mariko, porte-parole des bérets verts maliens. Malgré la volonté européenne affichée, le président Dioncounda Traoré n'a toujours pas fait de demande officielle aux Nations unies pour qu’une force extérieure intervienne. Il existe de nombreuses divergences entre les autorités maliennes et la Cédéao concernant le rôle, la composition et le commandement de cette force. Avant de partir reconquérir le territoire du Nord, elle devrait d’abord sécuriser les institutions de transition à Bamako.

 

Hamadoun Touré, ministre de la Communication insiste pour que la crise du nord du Mali soit gérée par les Maliens. « Le rôle premier revient au Mali cela va de soi, explique Hamadoun Touré. Mais nous tenons beaucoup à l’accompagnement de nos partenaires de la Cédéao. Je pense que ce sont des détails importants mais des détails par rapport à l’objectif commun de reconquête du nord du Mali. Cela va au-delà des susceptibilités d’autorités ou de drapeaux. Il ne s’agit pas pour nous d’aller seuls. Mais le rôle de leader, doit être malien, parce que le problème est d’abord malien avant d’être sous-régional, régional ou international. » Les bérets verts, les militaires auteurs du coup d’Etat du 22 mars restent très actifs à Bamako. Le capitaine Sanogo l’a répété à plusieurs reprises : il ne veut pas de militaires étrangers pour régler la situation dans le Nord.

 

Multiples questions

Bakary Mariko, porte-parole des bérets verts, dénonce le blocage d'armes maliennes par des Etats membres de la Cédéao : « Il y a une hypocrisie de la part de la Cédéao parce qu’elle souhaite tout simplement participer à la libération du nord du Mali avec ses propres troupes. Il va falloir qu’on nous dise clairement quelle est l’option que la Cédéao veut nous imposer. A partir du moment où nos matériels sont bloqués nous perdons du temps et les populations en souffrent tous les jours davantage. Les armes sont bloquées dans les différents ports de la Guinée, de Dakar et d’autres pays comme le Togo. » La Cédéao a visiblement fait bloquer ces armes, notamment à Conakry, pour inciter les autorités maliennes à mettre en place les instances de la transition politique. Dimanche, Dioncounda Traoré a reconduit son Premier ministre dans ses fonctions et lui a demandé de former un gouvernement d’unité nationale dans les prochains jours. Les multiples questions entre les différents partenaires devront rapidement être solutionnées afin qu’une force d’intervention puisse se mettre en place. Le temps presse, chaque jour qui passe permet aux hommes armés de contrôler un peu plus le nord du Mali

Rfi

 

 

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