La DSCOS s’en lave les mains
Après le drame qui a frappé la commune de Mermoz-Sacré Cœur, où quatre enfants ont péri le 3 décembre dernier, suite à l’effondrement d’un mur, tous les yeux se sont tournés vers la Direction de surveillance et de contrôle de l’occupation de sols de Dakar (DSCOS). Qui par le truchement de son directeur apporte des réponses aux interrogations des populations et du maire Barthélémy Dias.
Cinq jours après le drame qui a frappé Mermoz Pyro Technie, avec la mort de quatre enfants écrasés par un pan de mur en construction écroulé, la Direction de surveillance et de contrôle de l’occupation de sols de Dakar (DSCOS) est sortie de sa réserve pour ‘’apporter quelques précisions pour une bonne prise en compte de cet événement douloureux’’, selon les propres mots du Chef d’escadron Pape Saboury Ndiaye. Dans la note parvenue à EnQuête, le directeur de la DSCOS affirme que ‘’la responsabilité de la DSCOS n’est plus engagée’’. Du fait que ‘’les résultats obtenus lors du processus de contrôle’’ montrent que ses services ne sont pas habilités à ‘’arrêter les travaux (de la maison incriminée) sans outrepasser leurs prérogatives’’.
En effet, il renseigne que les services de la direction ont ‘’bien procédé à une visite des lieux’’, le 02 mai 2014, à la suite d’une saisine de Madame Yéya Racine Kane, propriétaire d’une villa mitoyenne, par lettre en date du 30 avril 2014 déposée à la DSCOS. Le Chef d’escadron Pape Saboury Ndiaye explique qu’à cette occasion, ‘’les vérifications sur les documents y afférents ont permis de s’assurer que le Maître d’ouvrage disposait bien de l’autorisation de construire n°005071/VD datée du 03 décembre 2013 approuvée par le Préfet de Dakar sous le n°001440 en date du 04 décembre 2013’’. Ce n’est pas tout, puisqu’il souligne que la Direction de la Protection civile a aussi donné un avis favorable matérialisé par la lettre n°1120/MINT/DCP/DEO/B2, en date du 03 octobre 2013.
Le lendemain du drame, le maire Barthelemy Dias, venu présenter ses condoléances aux parents des victimes, s’était interrogé sur l’identité des propriétaires du bâtiment inachevé. Le patron de la DSCOS a levé ce coin du voile. Il révèle que le projet de construction appartient à Jacob Paskalpylan et Mme Rufina Rajanayagam Paskalpylan. Qui ont le dessein d’y ériger un bâtiment à rez-de-chaussée plus trois étages (R+3+SS) plus sous-sol à usage d’habitation. Toutefois, il ajoute être incapable de donner ‘’les raisons de l’arrêt prolongé de ce chantier qui a eu ces conséquences malheureuses’’. Un événement douloureux fortement décrié par le maire de la commune de Mermoz-Sacré Cœur qui avait alors annoncé une plainte pour faire la lumière dans ce drame.
‘’Il faut qu’on arrive à élucider cette affaire. Si la responsabilité revient au propriétaire ou à l’entrepreneur, ils vont l’assumer. Si la mairie de Mermoz-Sacré Cœur a une part de responsabilité, elle va l’assumer également. De toute façon, nous allons traduire les auteurs en justice pour situer les responsabilités’’, avait déclaré Barthelemy Dias. Avant de s’en prendre à la DSCOS : ‘’Je regrette le fait que la Direction de surveillance et de contrôle de l’occupation de sols de Dakar (DSCOS), qui est un service étatique, puisse être amenée à la Primature. C’est de la politique pure et dure. Le Premier ministre n’a pas été nommé pour signer les permis de construire. C’est une structure du ministère de l’Urbanisme. La DSCOS est une direction. Son rôle est d’assurer et de contrôler l’occupation du sol. Elle devrait être une direction au service des communes et des mairies. C’est cette direction qui devait procéder aux arrêts des constructions illégales’’, avait fulminé Barth, rappelant que 50% de propriétaires de terrain dans la commune de Mermoz ne disposent pas de permis de construire.
Gaston COLY