Les femmes journalistes conseillées à suivre une formation en gestion du stress
InfoElles a organisé, les 5 et 6 novembre, un atelier de formation sur "Les défis spécifiques de la désinformation visant les femmes journalistes". Au cours de cette formation, la psychologue Fatou Khouma a souligné l’importance d'imposer aux femmes des médias de suivre une formation en gestion du stress pour leur permettre de surmonter les attaques auxquelles elles seront confrontées après la publication d'un article.
À l’occasion de cet atelier, la psychologue et présidente de l’association Talk to Me, Fatou Khouma, a insisté sur la nécessité d'imposer aux femmes journalistes, dans leurs structures, de suivre une formation en gestion du stress. Cela, dit-elle, pour leur permettre de gérer le stress, l’anxiété, le cyberharcèlement et toutes les attaques dont elles sont victimes dans le cadre de leur travail.
Dans la même veine, elle a indiqué qu'il est essentiel de les aider à se constituer en équipe pour créer des groupes de parole de soutien, afin de pouvoir s’exprimer. Étant donné qu'on est dans un pays où la santé mentale coûte cher, Mme Khouma estime qu'elles pourraient utiliser ces pistes de solutions pour s'en sortir et s’entraider.
Dans ce même esprit, elle a conseillé aux femmes victimes d'attaques de consulter un spécialiste. "Il est important de savoir que voir un spécialiste, ce n'est pas un truc de Blanc, mais c'est une question d'humanité. Cette stigmatisation autour de la santé mentale, qui existe de manière générale, fait que les gens ont toujours peur d'aller voir un psychologue", a-t-elle conseillé. Selon Fatou Khouma, "il est crucial de sensibiliser sur le fait que si vous n'allez pas bien, il faut lever le pied et consulter un spécialiste avant qu'il ne soit trop tard. Si l'on ne peut pas voir le spécialiste par manque de moyens, insiste-t-elle, il y a les groupes de parole et on se rendra compte que s’exprimer est un atout précieux qui aide beaucoup".
Parlant de la désinformation, la journaliste freelance Fatoumata Bineta Ba est d'avis qu'il est préférable de dénoncer la fausse information. Elle explique que "la désinformation est un terme fourre-tout où l'on retrouve la désinformation proprement dite, la malinformation, la propagande, la rumeur ainsi que les fameuses fake news".
Concernant les conséquences de ce phénomène, elle a rappelé que la désinformation peut nuire à la crédibilité de la personne qui partage cette information. "Si une personne ne sait pas que ce qu’elle partage est une fausse information, une fois que les gens sont au courant, ils peuvent dire que cette personne n’est pas crédible et lui accorder moins de confiance. Cela joue également sur la démocratie, la santé ainsi que sur la cohésion sociale", poursuit-elle. Pour lutter contre la désinformation, elle souligne que les journalistes doivent impérativement vérifier les informations avant de les partager. Il convient de noter que seules des journalistes femmes ont participé à cet atelier de formation.
FATIMA ZAHRA DIALLO